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RETOUR IIIe REPUBLIQUE ET Première Guerre mondiale RETOUR IIIe REPUBLIQUE ET Première Guerre mondiale RETOUR LIEUX DE SEPULTURESRETOUR LIEUX DE SEPULTURES Carré militaire du cimetière de Plainfaing © Martine Mangeolle Amman, puis le Tonkin et retour en France où il fut promu colonel en 1914 pour bonne conduite sous le feu. Il reçut le commandement du 24e régiment d'infanterie coloniale. Il prit part à toutes les opérations françaises importantes dans les deux premières années de la guerre, incluant l'offensive à Neufchâteau , la Bataille des Ardennes, au Bois Rossignol, la Première Bataille de la Marne, la deuxième offensive à Verdun, les contre-attaques à Belloy et Lataule, sda carrière, à différentes reprises, il avait refusé alors qu'il était blessé. Son courage lui avait valu la Croix de Guerre et nommé officier de la Légion d'honneur. Mais, blessé par un éclat d'obus le 10 juillet 1918, il mourut six jours plus tard dans une ambulance sur la commune de La Veuve Marne L’Histoire ne va pas sans la Mémoire en l’occurrence, celle de ces millions d’hommes sacrifiés qui dorment dans la terre de centaines de cimetières militaires ou communaux ou encore enfouis quelque part entre champs et forêts. Effroyablement brutale, la Première Guerre mondiale précipita l’Occident dans le 20ème siècle un nouveau monde naquit dans la douleur et l’ quatre ans, on estime à plus de 8 millions le nombre de tués dont 1,4 de Français, soit près de 900 hommes par jour. Les pertes des troupes coloniales toutes confondues s’élèvent à plus de hommes. Dans le même temps, 2 millions d’Allemands, 1,7 million de Russes, 1,5 million d’Austro-hongrois, Britanniques, Américains connurent le même sort France, le 11 novembre 1918, jour de l’armistice, un homme sur trois âgé de 18 à 27 ans était mort. Une nouvelle politique pour les sépultures militaires Avant la Première Guerre mondiale, sauf exception, le principe de la sépulture individuelle était généralement réservé aux seuls chefs de guerre, hauts gradés ou, plus rare, à un homme dont le mérite reconnu valait de le distinguer de la soldatesque jetée dans des fosses communes sur place et brûlée à la chaux quand elle n’était pas dévorée par les corbeaux et autres animaux. Dès les premiers mois de la Grande Guerre, ce qui n’avait pas suscité d’émotion particulière en 1870-1871 entraîna une réaction populaire tant en France qu’en Allemagne des milliers de lettres furent adressées aux états-majors demandant le droit de récupérer les corps des défunts ou leur inhumation dans le respect de leur mouvement fut d’une telle ampleur que les états-majors français et allemands prirent des dispositions dès l’automne 1914 pour empêcher les exhumations hâtives afin de permettre une identification ultérieure. C’est ainsi que fut inauguré une véritable stratégie de la mort », cette mort qui était partout toutes les minutes et demie, un homme règlement français sur le service de santé en campagne prévoyait que l’inhumation soit effectuée par des troupes d’étape sous le contrôle d’officiers sanitaires. Mais, très vite retenus dans les ambulances pour les soins aux blessés, ce furent les brancardiers et les camarades des morts, ou encore les prisonniers détenus par les derniers vainqueurs d’une bataille qui, sous la menace des bombardements, essayaient de rassembler les corps dispersés et souvent déchiquetés. Chemin des Dames brancardier identifiant des corps Joffre avait prescrit d’ensevelir les morts sur les lieux de combats dans des fosses pouvant contenir jusqu’à cent corps. Mais chez les Allemands la tombe individuelle était de rigueur et chez les Britanniques, une tombe ne devait pas recevoir plus de six corps tête-bêche. Faisant fi de la doctrine militaire, les Français adoptèrent cette formule le 29 décembre 1915, une loi valida cette option en imposant de coucher au maximum dix corps les uns à côté des autres, sans les superposer, dans des lieux choisis par une commission sanitaire et un conseil départemental d’hygiène après accord de la commune on mit en place l’état civil des champs de bataille » qui rendait obligatoire le carnet de champ de bataille CCB» pour noter l’emplacement exact de la sépulture. Une plaque de plomb, portant un numéro reproduit sur le carnet, devait être fixée au cadavre afin de pouvoir l’identifier en cas d’exhumation. Malheureusement, devenues trop contraignantes dans un climat de danger constant, ces instructions furent rarement appliquées. Extrait d’un carnet de champ de bataille On inhume comme on peut dans l’urgence là, sous des barbelés. Croix faite avec des gargousses d’obus et des cartouches de Mauser sur la tombe du capitaine Parret tué à la bataille de la Marne. Plus tard, voire beaucoup plus tard, les corps furent emmenés et inhumés dans un cimetière provisoire centralisant tous ceux tombés sur les lieux de bataille environnants. La sinistre routine s’installant, on se mit à prévoir en creusant des fosses pour les futures victimes... Un porte-manteau pour orner la tombe d’un soldat belge, Jean Petitjean. Champ de bataille de la ferme de Guillemont Somme qui eut lieu en 1916. Photo de 1918. Imperial War Museum. Corps sans nom et noms sans corpsLes cadavres se comptaient par centaines de milliers. Les nouvelles armes avaient fait exploser les corps les rendant méconnaissables et qui restaient parfois très longtemps derrière les lignes ennemies. Comment les reconnaître ? Les deux plaques d’identité l’une civile et l’autre en cas d’exhumation attachées par des cordons de mauvaise qualité étaient souvent perdues. Fosses creusées à la va-vite, cimetières provisoires bombardés, etc., autant de facteurs qui participèrent à la disparition d’identité, d’où un grand nombre de soldats dits inconnus » dans les nécropoles. Parfois, un objet dédicacé, une lettre, etc. pouvaient encore les sauver de cet anonymat. Recueillement sur des tombes videsA l’arrière, devant l’hécatombe qui paralysait, en attendant les premiers cimetières, sans tombe sur laquelle se recueillir, le mort était comme doublement absent. Marqués par des visions de cadavres anonymes, éparpillés, abandonnés, certains allèrent des années prier sur une sépulture vide mais qu’ils firent aménager quand même ». Dans les campagnes s’organisèrent des veillées à corps août 1914, une section du Bureau des archives du ministère de la Guerre enregistra les avis de décès. Devant l’ampleur de la tâche, on créa en février 1916 le Bureau des renseignements aux familles, état civil et successions militaires. Mais les listes des décédés sur les champs de bataille ou dans les hôpitaux demeuraient irrégulières et incomplètes. Dans ce désordre généralisé, la Croix-Rouge internationale tenta d’informer les familles en établissant un minimum de relations entre les gouvernements. Des agences d’initiative privée offrant leurs services aux familles virent le jour comme Les Nouvelles du soldat ou, plus tard, en 1921, L’Echo de l’ossuaire Douaumont et des Champs de Bataille de Verdun qui publia une liste de disparus, des avis de recherche, des témoignages. Bataille de la Somme fosses creusées en prévision juillet 1916...AFP / Frantz Adam Exhumations d’une fosse commune Ce rapatriement des corps vers les familles, qui demanda une organisation très rigoureuse en plusieurs étapes, s’avéra long et complexe -Etape 1 acheminement du corps de son lieu d’inhumation vers une gare de regroupement-Etape 2 acheminement de la gare de regroupement vers une gare régulatrice -Etape 3 acheminement de la gare régulatrice vers une gare départementale-Etape 4 acheminement de la gare départementale vers une gare régionale Au printemps 1921, les trains spéciaux de morts commencèrent donc à arriver un peu partout en France. Chaque wagon était recouvert d’une couche de sciure de bois arrosée de désinfectant. Mais une fois parvenus dans les gares, où s’effectuaient les changements de train, les compagnies de chemin de fer refusèrent de s’occuper des cercueils. Des civils furent alors appelés pour assurer le transport jusqu’au lieu d’inhumation. La tâche était immense d’autant qu’à chaque arrivée de train de nouveaux problèmes se posaient là un cercueil brisé, ailleurs le nombre de cercueils attendus ne correspondait pas à ceux réceptionnés, etc. avec son lot d’erreurs d’identité…Normalement, arrivés à la gare départementale, les convois étaient accueillis avec solennité. Mais là encore, de nombreux imprévus en privèrent plus d’un des honneurs programmés. Finalement, le gouvernement renonça à sa promesse et toute demande de transfert reçue après le 15 février 1921 fut à la charge des familles et donc réservée à la minorité qui en avait les moyens. En raison du transfert des corps inhumés dans l’ancienne zone de l’intérieur et à l’étranger, ces convois se succédèrent jusqu’en 1924. Convois spéciaux pour le raptriment des corps Malgré la complexité de l’organisation et ses aléas, des milliers de ré-inhumations furent possibles dans les cimetières communaux. En général, elles avaient lieu lors de cérémonies rigoureusement orchestrées par les autorités civiles et militaires de la commune. En tout, corps environ furent restitués. Mais le calvaire continua pour les familles qui ne possédaient pas déjà un caveau l’Etat refusant de prendre en charge les frais des sépultures dans les cimetières civils, elles se tournèrent vers les communes qui leur accordèrent gratuitement un espace réservé au sein du cimetière local. Ainsi, existe-t-il en France 3200 carrés militaires Première et Deuxième guerres mondiales confondues. L’organisation de cette mise en place fut longue, très longue. A cela une bonne raison la priorité était à la reconstruction et à l’aide aux victimes. Et les soldats d’attendre dans des cimetières provisoires entretenus le mieux possible par des associations comme le Souvenir fois rapatriés dans un carré militaire spécifiquement dédié du cimetière communal, chaque tombe s’individualisa par un entourage, une croix, ou stèle en bois, des corbeilles ou couronnes de fleurs ou objets funéraires que les familles avaient l’autorisation d’apporter. Cimetière de Troyes Aube Bagneux 1er novembre 1914 Archives-Cellule du Patrimoine des cimetières. Photo exposée au cimetière parisien d'Ivry © MCP Carré militaire de la Première Guerre mondiale au cimetière parisien d’Ivry © MCP Carré musulman de la Première Guerre mondiale au cimetière parisien d’Ivry © MCP Dans un tel chaos, comment faire ? Impossible, dangereux, voire inutile de s’occuper des morts dont les cimetières provisoires près des tranchées pouvaient disparaître à tout moment dans un bombardement. Néanmoins, on tentait de s’organiser. Quand un corps était trouvé, les soldats le couchaient mains croisées sur la poitrine dans un linceul sombre, une toile de tente ou, à défaut, le laissaient dans son uniforme. Ils plaçaient une bouteille contenant ses papiers d’identité sur la fosse creusée en hâte, sur le sommet de la tranchée ou du trou d’obus qui formaient souvent des tombes naturelles. Après quelques mois de guerre, les Allemands ou les civils réquisitionnés se chargèrent plus couramment de la besogne. Parfois, les camarades, le ventre tenaillé par la peur, essayaient d’orner la tombe d’une croix fabriquée à l’aide de caisses de munitions, de fer blanc des emballages, etc. Dans l’urgence, on fit preuve d’une grande ingéniosité. Mais ce foisonnement d’ornements, commencé dès 1914 avec les premiers morts qui avaient pu être rapatriés, incompatible avec l’entretien public de milliers de sépultures, dut être remplacé. En 1927, un agencement type avait été défini prévoyant des alignements de doubles tombes coupées par une allée centrale menant à un mât porte-drapeau où le drapeau national devait flotter en permanence. Dans les années 1930, l’idée fut reprise en l’adaptant à la structure du terrain et au nombre de défunts contenu dans le carré. C’est cet aménagement sobre et uniforme qui est toujours en vigueur de nos jours. L’appartenance religieuse ou la conscience individuelle, quand elle est connue, se marque d’une croix latine, d’une étoile de David, d’une stèle musulmane, ou d’une inscription de libre penseur. Quand le terrain le permet, les tombes non-chrétiennes peuvent être à part, notamment les musulmanes afin de respecter l’orientation est-ouest vers La Mecque. Les soldats y sont inhumés à titre perpétuel et sont qualifiés de Morts pour la France ». L'entretien de ces sépultures militaires est assuré directement par l’État via les services de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerres ONACVG ou par les communes, le Souvenir français ou toute autre association. Un des plus petits cimetières militaires français à Hermonville Marne sur le bord de la N14 où reposent 12 soldats français, dont 8 inconnus, tués aux combats de la Ferme de Luxembourg en septembre 1914. Créé dès 1914, il fut aménagé en 1922. -uniquement avec un ossuaire Nécropole de Chauconin-Neufmontiers Seine-et-Marne dépourvue de tombes. Parmi les 133 corps morts aux combats de la bataille de l'Ourcq en septembre 1914 reposant dans l’ossuaire se trouve celui de Charles Péguy. © MCP -avec des tombes et un ou plusieurs ossuaires Nécropole de Somme-Suippe Marne reprenant stricto sensu l’agencement préconisé de 1927 avec les tombes dos à dos, de larges allées dont une principale menant au porte-drapeau. Nécropole de Somme-Suippe Marne 4 962 soldats français, dont 12 de la Deuxième Guerre mondiale, répartis entre tombes et trois ossuaires. Créée en 1915 lors de la bataille de Champagne elle a aussi accueilli des morts de celle du Chesne 1918. Aménagée de 1919 à 1934. Il est à noter que -le nombre de tombes est toujours inférieur au nombre de corps, ce qui implique que plusieurs peuvent être inhumés dans une même sépulture. -des communes peuvent abriter plusieurs cimetières militaires français comme à Souain-Perthes-Lès-Hurlus Marne qui en compte quatre et un de multiples singularismes, dans la nécropole Le faubourg pavé », créée à Verdun en 1923, sont inhumés dans un même enclos les sept non choisis » pour figurer comme Soldat Inconnu sous l’arc de triomphe de Paris. Enclos des sept non choisis Douaumont ossuaire et cimetière Se substituant parfois à l’Etat, des associations, ou grandes sociétés, subventionnèrent la création de monuments. Tel est le cas du plus important ossuaire militaire français à Fleury-Devant-Douaumont Meuse. Commencée le 21 février 1916, la bataille de Verdun se termina en décembre après 300 jours de violents combats. Des milliers de corps déchiquetés, environ soldats français et allemands furent portés disparus. Aux premiers jours de l’armistice, en parcourant l’ancien champ de bataille, l’évêque de Verdun, Monseigneur Ginisty, accompagné du général Valantin, gouverneur de la ville, remarqua de nombreux ossements de soldats auxquels, il décida de donner une sépulture décente où les familles pourraient venir se recueillir. Grâce à divers dons venus du monde entier, le projet put voir le jour. Une fois les deux premières pierres scellées le 20 août 1920 par le maréchal Pétain, président d’honneur du Comité de l’Ossuaire, et Mgr Ginestry, le trio d’architectes retenu, Léon Azéma , Max Edrei et Jacques Hardy, se mit à l’œuvre en 1923. En attendant, dès 1919, une baraque en planches fit office d’ossuaire provisoire, permettant de rassembler les ossements recueillis dans les différents secteurs du champ de bataille. Ossuaire provisoire devant lequel trônait la Vierge de la Résignation, œuvre de Berthe Girardet 1861-1948 Construction de l'ossuaire Intérieur de l'ossuaire provisoire. Le 17 septembre 1927 eut lieu le transfert solennel de l'ossuaire provisoire à l’ossuaire définitif des 52 cercueils représentant les différents secteurs de la bataille de Verdun. Le monument fut inauguré le 7août 1932 par le président Albert Lebrun en présence d’une foule immense d'anciens combattants, de dignitaires et de familles de morts et de disparus. 1927 transfert de 52 cercueils de l'ossuaire provisoire au définitif 1932 inuaguration officielle du monument S’inspirant de l’art roman, l’ossuaire consiste en un bâtiment horizontal de plus de 130 mètres de long avec, au milieu, une tour haute de 46 mètres, également appelée lanterne des morts », qui offre une vue panoramique sur la nécropole et les champs de batailles avec une table d'orientation. soldats inconnus, tant français qu’allemands, y reposent renfermés dans un cloître de 137 mètres de long répartis dans 46 tombeaux surplombant des fosses. Ils correspondent à 46 secteurs du champ de bataille auxquels s’ajoutent des ossements recueillis dans deux secteurs les plus éloignés faisant que 52 secteurs sont en fait représentés, d'où les 52 cercueils symboliquement transférés en 1927. Chaque pierre gravée représente le nom d’un soldat disparu. Au pied de l'escalier d'honneur, est inhumée depuis 1948, la dépouille du général François Anselin. © Site officiel de l’ossuaire de Douaumont © Site officiel de l’ossuaire de Douaumont Le cimetière militaireDominé par l’ossuaire, une fois son emplacement déterminé, dès 1923, le Service des Sépultures de guerre, avec le concours du génie de Metz, entreprit le nivellement du terrain de plusieurs hectares où d'importants travaux de déblaiement furent réalisés pour récupérer le matériel abandonné, obus, etc. Inaugurée le 23 juin 1929 par le président Gaston Doumergue, la nécropole regroupe les corps soldats dont 6 du conflit 39-45 provenant de plusieurs cimetières militaires du département de la Meuse ou relevés sur le champ de bataille. © Site officiel de l’ossuaire de Douaumont A ce terrible bilan, faut-il rajouter le drame des fusillés pour l’exemple », condamnés à mort avec ou sans jugement pour refus d’obéissance, mutilations volontaires, désertion, abandon de poste devant l’ennemi, délit de lâcheté ou mutinerie, notamment celle de 1917 provoquée par l’entêtement de Robert Nivelle à poursuivre une véritable boucherie, indifférent au désespoir des hommes. L’après-guerre, un interminable enterrement qui dura un peu plus de vingt ans...Le 11 novembre 1918, au moment de l’armistice, sur le 1,5 million de morts le nombre d’identifiés n’atteignait pas un quart ! Des familles désespérées avancèrent l’idée d’une gigantesque fouille. En réponse, le gouvernement se montra catégorique c’est l’Etat qui avait en charge la mémoire et l’histoire de la nation et c’était à lui de s’en occuper. Il faut dire que les risques de confusions entre deux corps étaient bien trop grands comme l’étaient ceux de révoltes face à des visions d’ de moyens et/ou à cause d’une organisation relevant de l’amateurisme, la recherche officielle des corps prit des années. Ainsi, comme en témoigna, dans l’Almanach du combattant, le journaliste Emmanuel Bourcier 1880-1955 enquêtant sur la façon de procéder, dans toute la Meuse, ils n’étaient que cinq employés à l’état civil, aidés bénévolement par d’anciens combattants, pour retrouver les corps. Ce qui restait des morts était le plus souvent repéré grâce aux anciennes planches dressées ou grâce à l’aide des sangliers venus déterrer des champignons sous les cadavres qu’ils faisaient bouler, la pluie qui en ravinant le terrain faisait apparaître des ossements. Ceux-ci étaient alors ramenés au dépôt mortuaire à Avocourt ou à Douaumont. Si le corps était identifié, la famille était prévenue et disposait de trois mois pour le récupérer. Son récit fit sensation, pour le moins …Seul le hasard permit la découverte de Roland Garros, de Charles Péguy, ou encore du fils de Rudyard Kipling, John Kipling 1897-1915 à Sainte-Mary’ADS, dont la tombe ne fut formellement identifiée qu'en 1991, 1929 et 1935, date de la fin des recherches officielles, près de corps français furent localisés auxquels se rajoutèrent les prisonniers de guerre morts en captivité et rapatriés d’Allemagne. Pour les familles dont le proche n’avait pas été retrouvé, le défunt était déclaré présumé reposer dans l’ossuaire le plus proche de son lieu de nos jours, seul le hasard peut faire remonter à la surface des corps enfouis dans la terre depuis si longtemps. Ainsi en 2015, des travaux pour la construction d’un lotissement à Boult-sur-Suippe Marne mirent à jour un cimetière de fortune allemand contenant 527 corps. Une découverte unique et majeure en France. Personnalités mortes à l'ennemi durant la Grande Guerre et toujours inhumées dans une nécropole militaire française►AIMÉ Ernest 1858 - 6 septembre 1916Cimetière militaire de Dugny-sur-Meuse Meuse Enfant de troupe puis soldat 1876, il fit campagne en Afrique avant de se réengager pour cinq ans 1881. Sorti de l'École militaire d'infanterie à Saint-Maixent-l'École 1883 , il intégra le 28e bataillon de chasseurs à pied BCP en qualité de sous-lieutenant puis celui du 19e BCP de Troyes comme lieutenant. S’élevant dans les grades, lieutenant-colonel au 3e régiment de zouaves à Sathonay-Camp 1909-1910, il commanda l'École militaire d'infanterie de Saint-Maixent-l'École 1911-1913. Promu colonel, il prit prend le commandement du 79e régiment d'infanterie à Nancy. Mobilisé le 2 août 1914 à la tête de son régiment qui intégra la 11e division d'infanterie, il fut engagé dans la bataille de Morhange et du Grand-Couronné puis dans la bataille de Picardie. Général de brigade déc. 1914, il prit le commandement de la 67e division d'infanterie août 1915. Dès le début de la bataille de Verdun en 1916, sa brillante conduite lui valut d’être cité à l'ordre de l'Armée. Il fut tué par un éclat d'obus alors qu’il se rendait à la batterie est du fort de Souville à Fleury-devant-Douaumont pour soutenir le moral de ses troupes sur le point de donner l'assaut. Il repose parmi 1836 hommes morts dans les combats de Verdun. Nécropole militaire de Dugny-sur-Meuse ►ANSELIN Ernest 1861 – 24 octobre 1916 Cimetière militaire de Fleury-Devant-Douaumont Meuse Sorti de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr 1882, il choisit la cavalerie, fit campagne en Algérie avant d’intégrer l'École supérieure de guerre 1890. Très bien noté, d'une promotion suivant l’autre, il devint le directeur de l'École d'application de la cavalerie 1913, poste qu'il occupa en parallèle avec d’autres commandant du 23e régiment de dragons, membre de l'état major particulier du ministre de la Guerre, membre de l'état major général de l'armée. Général de brigade, il exerçait toujours comme directeur de la cavalerie lorsque la guerre éclata. Ne souhaitant pas rester au ministère alors que le conflit faisait rage, il demanda à être affecté à une unité combattante, et prit le commandement de la 214e brigade d'infanterie de la 133e division du général Passaga juil. 1916. Il fut tué par un éclat d'obus à la poudrière de Fleury-Devant-Douaumont pendant la préparation de l'attaque sur le fort de Douaumont lors de la bataille de Verdun. Inhumé aussitôt à proximité, juste à côté du futur ossuaire provisoire de Douaumont, reconnu mort pour la France », ses restes mortels furent transférés en 1948 au cimetière militaire de Douaumont, où sa tombe se trouve au pied de l’escalier d’honneur menant du cimetière à l’ossuaire. Tombe d'Ernest Anselin à droite de l'image © BnF/Gallica Sa nouvelle sépulture encadrée de pare-terres végétaux © Seb1987 ►BOURGUET Samuel 1864 - 25 septembre 1915Cimetière de Laval-sur-Tourbe Marne Illustre inconnu du grand public, il appartient pourtant à ces officiers dont l’action fut grandement saluée, notamment par Mac-Mahon qui écrivit quelques temps plus tard que cela avait sans doute été là l'un des plus beaux faits d'armes de tout le début de la guerre. Fait Chevalier de la Légion d’honneur 1907, chef d’escadron d’artillerie et d’état-major de la 6e Division d’infanterie, désigné comme membre de la délégation militaire au Pérou 1913, il rentra en France à la déclaration de guerre. Lieutenant-colonel à la tête du 116e RI, composé majoritairement de bretons dont il avait su se faire adopter, il mena à toute allure un assaut permettant de reprendre du terrain perdu, la butte de Tahure, au nord de Perthes-les-Hurlus et de s’y maintenir les jours suivants en compagnie des autres régiments bretons. Amère victoire au prix d’héroïques sacrifices puisqu’en dix jours elle coûta la vie à 43% de son effectif, lui-même était mort de plusieurs balles au ventre au premier jour de l’ au camp militaire de Suippes Marne, sa dépouille fut transférée au cimetière militaire de Laval-sur-Tourbe en 1989. ►CASTELNAU Joseph Xavier de Curières de 1893 - 20 août 1914Cimetière militaire de Riche Moselle Fils du général de Castelnau 1851-1944, il intégra l’Ecole militaire de Saint-Cyr en 1914 mais, en raison de la déclaration de guerre, en sortit la même année pour rejoindre le 4e bataillon de chasseurs à pied. Malheureusement, il fut tué moins d’un mois plus tard. Ayant pris le commandement de sa compagnie, il tint tête à l’ennemi pendant cinq heures et mourut à Morhange Moselle au moment où il venait de le rejeter en arrière par une vigoureuse contre-attaque. Il repose dans la nécropole militaire de Riche qui regroupe, entre autres, les soldats de son bataillon morts comme lui lors de la contre-offensive allemande du 20 août 1914. ►DUCHESNE Eugène Henri 1861 - 3 décembre 1914. Carré militaire du cimetière communal de Plainfaing VosgesEn août 1914, le 215e RI de réserve d’Albi embarqua par train à destination de Belfort. A la tête de son bataillon, le commandant Duchesne. Après de violents combats et de nombreux morts à Didenheim cinq jours plus tard, direction les Vosges et le col du Bonhomme, au lieu-dit la Tête de Faux, considéré comme stratégique car il formait pour l'ennemi un point d'appui important et un observatoire de tout premier ordre. Duchesne tomba lors de l’attaque lancée le 2 décembre pour enlever ce massif aux Allemands. Au prix de grands sacrifices humains des deux côtés, les Français restèrent maîtres de la position jusqu’à la fin de la guerre. Mais, entre temps, les escarmouches entre patrouilles, les duels d’artillerie et de grenades ayant remplacé les actions de grande envergure, les deux camps continuèrent à se faire face en poursuivant des travaux d’aménagement et de renforcement des défenses. Son nom a été donné à la nécropole militaire nationale Le carrefour Duchesne » à Orbey Haut-Rhin, MAIS contrairement à ce qui est souvent indiqué, il n’y repose pas. Il fut inhumé à une vingtaine kms de là, au cimetière communal de Plainfaing où la date de décès sur sa tombe est est erronée 2 lieu du 3 ►MURAT Louis, prince 1896 - 21 août 1916 Lihons Somme ►SEEGER Alan 1888 - 4 juillet 1916Probablement le cimetière militaire de Lihons Somme Jeune écrivain et poète américain, il découvrit Paris en 1912. Epris de la Ville, il s’y installa et y rédigea des articles pour Le Mercure de France et divers journaux américains ou européens ainsi que des poèmes dont son plus célèbre Rendez-vous avec la mort I have a rendezvous with Death que lui inspira son service sous les armes et les rigueurs de la guerre et l’un des préférés du président John F. Kennedy. Au début de la guerre, il défila en brandissant la bannière étoilée à la tête des Américains de Paris qui avaient alors décidé de se battre aux côtés du pays qui les avait 24 août, il s’engagea dans la Légion étrangère, au 2e régiment de marche du 2e étranger à Toulouse. Après avoir combattu notamment lors de la bataille de la Marne, puis en Haute-Saône et en Champagne, il tomba malade et fut hospitalisé avant de rejoindre le front. Il trouva la mort le premier jour de l’attaque, lors de l’engament de son régiment dans les combats de la Somme devant Belloy-en-Santerre. C’était un 4 juillet, jour de la fête nationale américaine. Dans les jours qui suivirent le cimetière de Belloy en Santerre, où il fut inhumé, fut l’objet d’un large emploi d'obus spéciaux qui détruisirent de nombreuses sépultures dont la sienne. En 1919, lors du regroupement dans le cimetière de Lihons de corps venant plusieurs cimetières provisoires, bien que le sien n’ait jamais pu être identifié avec certitude, il est probable que parmi tous les ossements retrouvés les siens y aient également été transférés et déposés dans l’ossuaire n°1 comme le précise une plaque commémorative à l’entrée de la nécropole. ►SERRET Marcel 1867 - 6 janvier 1916 Cimetière militaire de Moosch Haut-Rhin Issu de l'École militaire de Saint-Cyr, puis breveté de l’Ecole de guerre, il intégra les chasseurs à pied avant d’être mis hors-cadre pour être détaché comme officier d'ordonnance du ministère de la Guerre 1898. Promu chef de bataillon au 35e régiment d'infanterie 1906, commandant du 17e bataillon de chasseurs à pied à Rambervillers 1908, il fut nommé attaché militaire et commandant les services de renseignements militaires depuis l'ambassade de France en Allemagne 1912. Rentré en France au début de la guerre, il prit le commandement d'un groupe de trois bataillons de chasseurs, fut promu colonel et chef d’état major du 1er corps d’armée et rejoignit les troupes françaises qui combattaient dans le massif de l’Hartmannswillerkopf Vosges où, nommé général de brigade, il prit le commandement par intérim de la 66e DI. Pris sous un déluge d’obus alors qu’il revenait d’une visite de positions, il fut grièvement blessé à la jambe qu’on dut amputer. Il mourut huit jours plus tard. Le roi d’Italie Victor-Emmanuel II et le président Raymond Poincaré, en visite à l’hôpital de Moosch, vinrent s’incliner sur sa dépouille. Ses obsèques eurent lieu le 8 janvier au cimetière militaire de Moosch où rien ne distingue sa tombe de celles des autres soldats. Nécropole militaire de Moosch © Georges Simon ►THIBAUT Philippe † 26 septembre 1916Cimetière de la Côte 80 » à Etinehem Somme ►WAETERMEULEN Henri van 1862 - 16 juillet 1918Cimetière militaire de Sept-Saulx Marne Nécropole militaire de Sept-Saulx © G. Garitan ►WITTE Gontran de 1881 - 29 juin 1917Cimetière militaire de Dombasle-en-Argonne MeusePeintre, caricaturiste, jardiniste, fils de général, et lui-même officier de cavalerie, il était lieutenant au 24e régiment de Dragons. Il mourut à la côte 304 au nord à Esnes et fut inhumé dans le cimetière de Dombasles-en-Argonne, dit Bois de Bethelainville », où son père, avec le concours du 24e Dragons et de toutes les familles des victimes, fit ériger en haut de la nécropole un monument à la mémoire de son fils et de huit de ses compagnons d'armes tombés le même jour, et devant lequel sont regroupées leurs tombes. Nécropole de Dombasle-en-Argonne © Aimelaime Carré des Dragons » PREMIÈRE GUERRE MONDIALE SÉPULTURES DES POILUS DANS LES NÉCROPOLES NATIONALES OU LES CIMETIÈRES COMMUNAUX - un interminable enterrement... Arrière-arrière-petit-fils de Joachim Murat et arrière-arrière-petit-neveu de Napoléon Ier par sa sœur Caroline Bonaparte, engagé volontaire 1916 il intégra le 5e régiment de cuirassiers à pied comme maréchal des logis. Le 17 août 1916 au soir, son régiment, embarqué par camions, monta au front dans le secteur du village de Lihons en pleine bataille de la Somme, l'une des plus sanglantes de la Grande Guerre où il fut tué trois jours après son arrivée. Inhumé à l’emplacement de son décès, depuis sa famille lui a érigé un monument situé dans un parc boisé à la sortie du village, offert à la commune en 1961. Coiffé d'un aigle et orné d'un médaillon, on peut y lire cette épitaphe "A cette place, où il a été tué, repose Louis Marie Michel Joachim Napoléon Prince Murat, né à Rocovencourt, Seine-et-Oise, le 8 septembre 1896, engagé volontaire, maréchal des logis au 5ème régiment de cuirassiers à pied, mort pour la France le 21 août 1916, petit-neveu de Napoléon 1er, petit-fils de Joachim Murat, engagé volontaire, Maréchal de France, Prince et Grand Amiral de l'Empire Français, Grand Duc de Berc et de Cleves, Roi de Naples, a commandé en chef la Grande Armée ; de Michel Ney, engagé volontaire, Maréchal de France, Duc d'Elchingen, Prince de la Moskova, le Brave des Braves ; et d'Alexandre Berthier, Maréchal de France, Prince de Wagram, Prince souverain de Neuchatel et de Valengin, Major Général de la Drande Armée. Comme eux, il a servi sa patrie". Nécropole de la Côte 80 » Autant animé par la foi que par un patriotisme fervent, son service militaire qu’il effectua près du séminaire qu’il fréquentait, vit sa vocation se dessiner il serait aumônier des armées. Peu après son ordination, il fut chargé de l’œuvre militaire à Cambrai qui comptait deux régiments le 1er RI et le 4e Cuirassiers. Parallèlement, il consacrait une grande partie de son temps et de ses maigres moyens financiers à soulager les plus malades et les plus nécessiteux de l’hôpital militaire. Au début de la guerre, surmontant les plus grandes difficultés pour se faire admettre comme aumônier du 1er RI, l’abbé rejoignit le régiment sur le théâtre des opérations où, au péril de tous les risques, il ne cessa de se dévouer corps et âme auprès des vivants, des blessé ou des morts pour leur donner une sépulture décente. Refusant de quitter le régiment pour un poste moins exposé, il fut mortellement blessé à Frégicourt Somme. Inhumé au cimetière militaire de la Côte 80 » à Etinehem, un monument a remplacé la simple sépulture d’origine. Sources principales La rédaction de cet article est largement inspirée de l’ouvrage Guide des cimetières militaires en France de Catherine Grive-Santini –Ed. du Cherche-Midi 1999Principaux sites et blogs consultés -Ministère de la Défense Guide d’information sur les sépultures de guerre et Patrimoine officiel de Douaumont ossuaire et cimetière - - Les nécropoles militaires nationales proprement ditesBien que décidée en 1915, la mise en place des nécropoles nationales que nous connaissons fut aussi très longue malgré les bonnes volontés et la pression des associations d’anciens combattants. Tout en reconstruisant les régions détruites, le pays, ruiné, devait affronter de lourdes charges financières pour venir en aides aux mutilés, aux veuves, aux orphelins. Sauf erreur ou omission de ma part, outre les carrés militaires dans les cimetières communaux, la France compte 277 nécropoles nationales spécifiquement dédiées aux soldats français toutes guerres confondues, y compris la guerre de Crimée à Cannes, et celle d’Indochine à Fréjus créée en 1987 pour les soldats exhumés et de par sa durée sur notre territoire et la violence de ses combats, la Grande Guerre est de très loin la plus représentée avec 139 nécropoles guerre 14-18 » et 110 portant la double appellation 14-18 et 39-45 », sachant qu’à deux exceptions près Cambronne-Lès-Ribécourt, Montauville, celles-ci sont occupées à une écrasante majorité par les morts de 14-18 la présence d’un seul mort de 39-45 peut justifier sa double appellation. A noter également, deux autres nécropoles Metz et Sainte-Anne d’Auray qui regroupent des soldats des Première et Deuxième guerres mondiales et de la guerre de 1870. Au total, plus de poilus reposent dans des cimetières militaires concentrés près des principales zones de combats Picardie, Champagne-Ardenne, Lorraine et Alsace. Partageant leur sort, un nombre très variable de soldats d’autres nationalités y sont également inhumés russes, belges, roumains, polonais, tchèques, serbes, grecs, bulgares, italiens. Mais aussi des américains, britanniques et allemands que les circonstances n’ont pas permis d’être inhumés dans les nécropoles situées en France et dédiées à leur terme générique nécropole », on a tendance à associer de grands espaces. Erreur, car leurs tailles varient en fonction du nombre de morts qu’elles abritent. Mais de la plus petite Bois Morchée dans la Meuse, qui ne comprend que 7 soldats inconnus, à la plus importante, l’ossuaire et nécropole de Douaumont, toutes s’intègrent dans l’agencement type prévu en 1927 dans la sobre scénographie du lieu alignement des tombes portant l’identité, le régiment, la date de décès du défunt quand cela est connu et la mention Mort pour la France » pour les soldats français ; sauf modeste bouquet de fleurs interdiction de distinguer une sépulture d’une autre ; un mât porte-drapeau où le drapeau national doit flotter en permanence ; un monument commémoratif fédérateur ou portant le noms des morts regroupés dans un ossuaire en l’absence de tombes. La sobriété et l’économie de signes en imposent. Avec le temps, des panneaux informatifs sont venus compléter l’ensemble pour rappeler le contexte historique de la création de ces cimetières particuliers, dont l’aménagement s’est fait soit directement par la suite sur le cimetière provisoire d’origine, soit après transfert dans une nécropole regroupant les morts essaimés d’une bataille. Ils peuvent présenter trois configurations -uniquement avec des tombes Cimetière allemand de Boult-sur-Suippe © Denis Glicksman, Inrap Le pénible rapatriement auprès des familles, la mise en place des carrés militaires dans les cimetières communaux et des nécropoles nationalesDevant l’ampleur jamais égalée de ces massacres, les politiques se rendirent à l’évidence des cimetières nationaux devaient accueillir ces soldats morts pour la France. La communauté nationale se substituait à la famille et la solidarité de ceux qui avait combattu ensemble primait sur celle des choses ne se firent pas sans heurt. Si beaucoup de civils partageaient l’initiative de l’Etat, d’autres se révoltèrent invoquant le droit aux soldats de redevenir des civils » et, refusant ces casernes éternelles », demandaient d’avoir le choix entre le cimetière civil et le cimetière militaire. Il s’agissait de ne plus penser collectivement mais faire exister le citoyen individuel. Louis Barthou, alors député des Basses-Pyrénées, voulait inhumer son fils, mort dans les premiers jours de 1914, dans la sépulture familiale du Père-Lachaise. Paul Doumer, qui avait perdu quatre fils, dont un en 1923 des suites des gazages, tenta vainement de le persuader du contraire. Chacun avec ses arguments poignants, les deux camps s’affrontèrent et les débats sur la privatisation ou la nationalisation des tombes se sans scrupule corps incomplets ou mélangés…En attendant, afin de réduire les erreurs d’identification et le nombre des disparus, tout transport de corps fut interdit. Mais, trop meurtries par des pertes de parfois plusieurs fils, et lasses d’attendre, des familles organisèrent des exhumations sauvages dans les cimetières provisoires. Toutes ces tragédies favorisèrent la création d’intermédiaires douteux qui, moyennant larges finances, se chargèrent de l’exhumation et du rapatriement des corps de façon illicite. A l’absence de compétence, leur manque de scrupules, motivé par un appétit du gain sans limite, dépassa l'imaginable exhumées en général rapidement et sans trop de précautions en pleine nuit, les dépouilles n'étaient parfois pas complètes. Qu'importe ! Les familles voulaient un corps, tant pis si ce n'était pas le bon ou si les restes étaient mélangés avec celui du voisin pour en livrer un complet ! Comble du cynisme, il arriva que les moins scrupuleux des entrepreneurs ou de leurs hommes de main ajoutent du sable dans les cercueils pour faire le poids. Ne pouvant tolérer davantage la situation, le gouvernement ouvrit le droit à la restitution des corps aux frais de l’Etat le 31 juillet 1920. Ce qui n’empêcha pas les intermédiaires de continuer, jusqu’à l’année suivante, de profiter du désespoir des familles. Les bières étaient fournies par l’Etat. Par souci d’égalité devant la mort mais aussi en vue de ne pas augmenter les dépenses, elles étaient très simples, identiques et dépourvues de toute ornementation. A la charge des familles de fournir des cercueils autres que le modèle imposé qui devaient impérativement être sur place au moment de l’exhumation, sinon c’était l’ordinaire. Mais de nombreuses familles ne reçurent pas l’avis d’exhumation en temps voulu un nouveau drame. La malfaçon des cercueilsAutre problème, celui de la malfaçon des cercueils qui ne résultait pas uniquement de la mauvaise volonté des entrepreneurs désireux de réaliser des bénéfices en rognant sur la qualité de la marchandise. Elle était aussi le reflet de la mauvaise qualité des matériaux. Fabriqués rapidement en grand nombre et dans l’urgence, les stocks de bois n’avaient pas le temps de sécher. Entreposés dans des gares de triage et des dépositoires, exposés à des températures variables, ils se déformaient et les fonds pouvaient se briser après quelques manipulations, laissant le corps au en bonne partie ces évènements, ainsi que l’installation des monuments aux morts, qui inspirèrent à Pierre Lemaitre son magnifique roman Au revoir là-haut 2013 porté à l’écran par Albert Dupontel 2017. TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX par Marie-Christine Pénin Pour s'abonner à la Newsletter CLIQUER sur "Contact" en précisant bien le sujet et votre adresse LIEUX D'INHUMATIONSEN LIGNEancien cimetière révolutionnaireancien cimetière révolutionnairedisparuCimetière Ste-Catherine 75disparudisparue COPYRIGHT 2010 - 2022 - TOUS DROITS RÉSERVÉS - Ce site est propriétaire exclusif de sa structure, de son contenu textuel et des photos signées MCP. Sauf accord du propriétaire du site, toute reproduction, même partielle, à titre commercial est interdite. Les reproductions à titre privé sont soumises à l'autorisation du propriétaire du site. A défaut, le nom du site et de son auteur doivent obligatoirement être mentionnés. Tous les droits des auteurs des oeuvres protégées reproduites et communiquées sur ce site sont réservés.
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Résumés En mobilisant des sources traditionnelles testaments et nouvelles dépenses d’obsèques, frais et indemnités de deuil, etc., cet article présente une étude des consommations funéraires des Parisiens des années 1680 à la Révolution. La hiérarchie des prix, d’une dizaine à quelques milliers de livres, suit grossièrement celle des rangs. Cette échelle est cependant troublée dans les années 1770 par une envolée des dépenses d’obsèques des petite et moyenne bourgeoisie enrichies, tandis que celles des notables bourgeoisie politique et des nobles restent stables. On observe par ailleurs une démocratisation de certaines consommations funéraires au XVIIIe siècle, le maintien par les fabriques des tarifs planchers permet aux gens du peuple d’inhumer les leurs dans des cimetières paroissiaux sans avoir recours à la charité. Les dépenses de deuil, quant à elles, se diffusent dans l’ensemble de la société jusqu’au milieu du XVIIIe siècle quand la volonté des acteurs sociaux et judiciaires de borner les droits des femmes amène la codification de l’indemnité de deuil à une année du revenu du douaire. Through the study of traditional sources wills and new sources funeral expenses, fees Using traditional sources wills and new sources funeral expenses, mourning costs and allowances, etc., this article presents a study of funerary consumption in Parisian society from the 1680s to the Revolution. The price scale, from a dozen to a few thousand livres, roughly corresponded to the hierarchy of ranks. However, this scale was disrupted in the 1770s by a surge in middle-class funeral spending, while that of the political bourgeoisie and of the gentry remained stable. Moreover, a democratization of certain funeral expenses can also be noted during the eighteenth century, manufacturers’ maintenance of minimum prices allowed common people to bury their relatives in parish cemeteries without the need for charity. Mourning expenses spread throughout society until the mid-eighteenth century, when the willingness of social and legal forces to limit women’s rights resulted in the codification of compensation at a year’s dower de page Entrées d’index Haut de page Texte intégral 1En 1769, le curé de la paroisse Saint-Jean en Grève est mécontent. 1 AN, S 7493, 7 octobre 1769, lettre du curé de Saint-Jean-en-Grève adressée à l’archevêque et aux dé ... Le nombre […] des convois est diminué considérablement, […] et tout fastueux qu’on est, on ne rougit plus de faire à ses parents les plus proches des convois ou modiques ou même de charité auxquels on en est quitte pour ne pas paraître. Depuis le mois de janvier de cette année, il ne s’est peut-être fait douze convois au-dessus du chœur de la paroisse… ».1 2 Dans les extraits mortuaires de ceux qui ont été enterrés par charité, pourquoi y insérer que l’e ... 3 Foisil, M., 1987, p. 295. 4 Garrioch, D., 2005, p. 35-75. 5 Il ne faudroit pas […] que la religion encourageât les dépenses des funérailles. Qu’y a t-il de p ... 6 Chaunu, P., 1978, p. 441. Vovelle, M., 1974, p. 201. 7 Foisil, M., 1974 ; Ariès, P., 1977, p. 472-493 ; McManners, J., 1981, p. 303-367. 2Cette plainte est relayée par les pratiques du clergé parisien celui-ci incite les familles à renoncer aux convois de charité en mentionnant cette information sur les extraits mortuaires2 dont elles ont besoin pour le règlement des successions. Le laconisme des testaments, qui deviennent des textes profanes et juridiques3, conforte cette impression d’une préférence des Parisiens catholiques pour des obsèques modestes et discrètes le plus souvent, les testateurs s’en rapportent à leur exécuteur testamentaire ou bien ils désirent être inhumés avec toute la simplicité [ou variante la modestie] chrétienne ». La sécularisation de la société4 relayée par les discours des philosophes5 aurait démodé les funérailles baroques du xviie siècle. L’abandon de l’église pour le cimetière » et l’ indifférence à l’élection de sépulture »6 compléteraient ce tableau d’une société qui oublie la mort et ses morts7. À la fin de l’Ancien Régime, les vains efforts des curés qui s’opposent à la suppression des inhumations dans les cimetières intra muros en seraient l’aboutissement logique. 8 AN, S 7493, 13 octobre 1762, lettre du curé de Saint-Gervais. 9 Aubert, G., 2003. 10 AN, MC, CXII 813A, 11 avril 1789, dépôt du testament olographe de Michel Bouvard de Fourqueux, rédi ... 11 Le 5 juillet 1740, les Augustins de la place des Victoires concèdent une chapelle familiale à René ... 12 Hardy, 2009, p. 370 et 518 les ducs de Gesvres et de Chaulnes sont inhumés à Saint-Sulpice ... 13 Hardy, à paraître, 6 août 1776 le corps du prince de Conti est transporté à l’Ile -Adam, ... 14 Les sépultures des Phélypeaux donnent cette impression de dispersion. L’église Saint-Germain-l’Auxe ... 15 Il faut payer le clergé de la paroisse de départ et du lieu de culte d’arrivée, ainsi que les frais ... 16 Nadault de Buffon, H., 1863, p. 117-127 en 1788, le corps du comte de Buffon est présenté à Saint- ... 17 Robin-Romero, I., 2007, p. 58. 18 Menetra, 1982, p. 38 et 226-227. 19 Hardy, 2008, p. 179-180, 303, 336, 452-453, 662, 707-708. 20 Hardy, 2008, p. 254, 357, 719-720 et 792. 21 Hardy, 2008, p. 543-544 et 795. 22 Il n’y a pas jusqu’à la bourgeoisie qui s’astreint au cérémonial de la Cour, & qui emprunte un ai ... 3D’autres sources invitent cependant à relativiser les mutations du siècle des Lumières en matière de choix funéraires. En 1766, un autre curé du Marais, Bouillerot, curé de Saint-Gervais, attribue la baisse des convois fastueux non au recours aux convois de charité mais au déplacement ponctuel des lieux d’inhumation des élites nobiliaires cette année la beauté de l’arrière-saison a retenu beaucoup de monde à la campagne. Beaucoup de notables de la paroisse sont morts comme M. l’abbé Langlois conseiller de grand chambre, Mde la présidente Ren… le comte d’Agnelet &c… »8. Faute de recherches équivalentes à celles menées sur les sépultures des parlementaires bretons9, on ne sait pas comment se répartissent les inhumations nobiliaires entre les différents lieux couvent, paroisse, ville, campagne, château… au xviiie siècle. Il est certain que nombre de nobles demandent à être inhumés à la campagne Michel Bouvard de Fourqueux, qui a rédigé son testament en 1781, décède en 1789 à son domicile rue des Francs-Bourgeois, paroisse Saint-Gervais ; selon ses vœux, il est inhumé dans sa chapelle dans l’église paroissiale de Fourqueux10. À Paris, les familles de l’aristocratie et de la haute robe détiennent souvent des chapelles dans des couvents11, certaines conservent leurs sépultures dans des églises paroissiales12 même si leurs membres peuvent choisir d’être enterrés ailleurs13. Une tendance à l’affaiblissement du regroupement familial dans ces tombes collectives et à l’individualisation des sépultures semble s’esquisser14 mais elle reste à prouver. Surtout la diminution du coût des obsèques est loin de figurer parmi les soucis principaux des Parisiens en matière funéraire. La distinction entre le lieu de décès et le lieu d’inhumation est très fréquente dans la noblesse, elle augmente les frais funéraires15 sans que les familles y renoncent16. Le budget de l’hôpital de la Trinité, qui est partiellement alimenté par la présence rétribuée de ses pensionnaires aux enterrements, ne porte pas la trace d’une diminution de la demande le poste des convois se maintient honorablement, avec une part variant entre 16 et 30 % » du casuel17. Le vitrier Menetra souligne à deux reprises dans son journal, l’importance qu’il attache à la dignité de l’enterrement de ses parents, il s’oppose même vivement à sa sœur quand celle-ci, pour des raisons financières, veut faire inhumer leur père dans le cimetière de Clamart au lieu du très central cimetière des Saints-Innocents18. Le témoignage du libraire Hardy conforte cette hypothèse les cadavres des suicidés, des bourgeois pour la plupart, sont généralement reconnus par leurs parents à la morgue avant d’être inhumés dans la paroisse de leur domicile, plus souvent dans l’église19 qu’au cimetière20, et même parfois avec une certaine pompe21. Par ailleurs, les moralistes qui ont toujours moqué la figure de la veuve coquette sont plus nombreux que jamais à dénoncer la diffusion du port du deuil dans l’ensemble de la société22 et que les dépenses de deuil peuvent être très importantes. 23 Solnon, 1992, p. 147. 24 Sévigné, Madame de, 1862, p. 214 testament rédigé le 29 septembre 1711, déposé le 26 mars 1713 che ... 25 Ariès, P., 1977, p. 79-80 ; Chaunu, P., 1978, p. 326. 4Les valeurs et les pratiques des Parisiens en matière de frais funéraires doivent donc être étudiées de façon plus précise. Les obsèques ont toujours été prises en tension entre des impératifs contradictoires. D’après le droit, les dépenses des funérailles doivent être faites eu égard à la qualité et aux biens du défunt » Digeste, liv. n, tit. 7, loi 14, g. 6. Elles font partie du coût de la représentation sociale, des devoirs qui imposent aux acteurs de tenir leur rang. D’un autre côté, leur faste est critiqué par les dévots et les clercs qui soulignent la vanité des hommes à un moment où leur égale condition de mortel les rapproche, ceci en une période où le souci du salut doit primer sur toute considération d’ordre terrestre. Anne Le Prevost vers 1585-juillet 1652, épouse du conseiller d’État André Lefèvre d’Ormesson, veut ainsi être inhumée dans sa paroisse, dans une bière de bois sans tenture et avec un luminaire très réduit, elle conjure son mari de satisfaire ses vœux et de tenir bon contre toutes les raisons mondaines »23. Le ton suppliant de la testatrice souligne les fortes résistances des acteurs sociaux au respect de la conscience religieuse des mourants. Le testament de Charles de Sévigné, comte de Montmoron, rédigé en 1711, traduit en revanche la conception majoritaire des funérailles il demande à son épouse d’observer ce qui s’est passé sous nos yeux pour des personnes de condition qui sont mortes dans la paroisse de Saint-Jacques du Haut-Pas »24. On ne saurait tenir discours plus conformiste. Nombre de testaments demandent aussi une inhumation près d’un parent, la plupart du temps auprès d’un conjoint, dans une tombe familiale25. 26 Engammare, M., 2002. La laïcisation des valeurs apparaît aussi dans l’aménagement des sièges des te ... 27 AN, MC, XXXIX 247, 13 novembre 1706, testament de Marie Orceau veuve Louis Rouillé, contrôleur géné ... 28 Rideau, G., 2010, p. 111. 29 Foisil, M., 1974. 30 AN, MC, XXXIX 82, 3 mai 1648, testament d’Adrien Devin, marchand drapier, ancien échevin, demeurant ... 31 AN, MC, CXV 316, 25 janvier 1703, testament d’Anne Françoise Duzelle épouse André Mollé, marchand p ... 5Au siècle des Lumières, la tension entre les devoirs d’état et la préparation du salut persiste, mais elle est moins forte. Les funérailles témoignent avant tout du respect des convenances sociales par les familles des défunts. Cette prégnance des impératifs terrestres sur les exigences religieuses n’est pas propre à une société catholique, elle s’observe aussi à Genève dès le xviie siècle à rebours de l’esprit égalitaire promu par la Réforme protestante, les funérailles sont marquées par un affichage de plus en plus marqué des inégalités sociales et politiques et par l’apparition d’une pompe funèbre26. La prégnance des valeurs séculières dans le Paris de Louis XV va de pair avec une modification du contexte matériel des inhumations. La quasi-disparition des consignes testamentaires sur les lieux de sépulture, qui a été interprétée comme une attirance pour le cimetière ou bien une indifférence pour les nécropoles, est en fait une conséquence du réaménagement des églises comme espaces funéraires. Entre les années 1730 et 1760, les tombes sous le pavé des églises paroissiales sont supprimées et remplacées par des caves collectives qui accueillent les dépouilles de ceux qui peuvent et veulent y être enterrés ; seules les chapelles, qu’elles aient été héritées du xviie siècle ou qu’elles soient plus récentes27, échappent à cette évolution. Les testateurs qui n’ont pas de chapelle n’ont donc plus besoin de préciser à quel endroit précis de l’église ils veulent être inhumés. Selon son état, on est inhumé dans le cimetière ou dans l’église de sa paroisse, sauf dévotion particulière ou décalage entre la condition sociale héritée et la condition présente faillis ; il en est de même à Orléans28. Le cimetière des Saints-Innocents29, qui accueillait les sépultures de plusieurs familles de notables aux xve-xviie siècles30, n’est plus demandé que par quelques bourgeois et seulement dans la première moitié du xviiie siècle31. Quant aux évolutions qui affectent le reste de la France, elles ne touchent guère les Parisiens. La déclaration de 1776 sur l’interdiction des inhumations dans les églises n’est pas appliquée à Paris parce que chaque lieu de culte abrite une cave commune. Avant 1789, la suppression des cimetières intra muros est juste esquissée avec la disparition de la nécropole des Saints-Innocents mais celle-ci ne concerne que le peuple. 32 Gaël Rideau a travaillé à partir du même type d’archives. Rideau, G., 2009, p. 130 et 2010, p. 110- ... 33 Croq, L., 1998 et 2009. 6C’est dans ce cadre que l’économie funéraire de la capitale peut être pensée des années 1680 à la Révolution. Les sources qui permettent d’approfondir sa connaissance sont en parties les mêmes que celles mobilisées par Pierre Chaunu et ses étudiants, mais dans des proportions différentes. Les testaments constituent une source secondaire pour la connaissance des montants des frais funéraires. Celle-ci se fonde principalement sur d’autres actes notariés qui comportent des données chiffrées inventaires après décès, comptes d’exécution testamentaire, partages de succession, liquidations de communauté32 ; s’y ajoutent des comptes, partages et liquidations établis par les commissaires au Châtelet. Ces documents ont été consultés en nombre lors de mes recherches sur les bourgeois de Paris », les marchands merciers et les notables parisiens33, ce qui explique que les informations concernant ces catégories soient particulièrement abondantes. Les actes de comptes autres que les inventaires après décès fournissent souvent des indications sur les frais de deuil des parents et domestiques des défunts, mais aussi les indemnités de deuil attribuées aux veuves. Les archives des fabriques paroissiales complètent ces données en précisant les tarifs des prestations proposées aux familles. Notre méconnaissance des revenus réels des fabriques empêche de savoir si les enterrements sont un poste lucratif les déclarations de revenus et de dépenses des paroisses ne sont pas fiables les comptes de la paroisse Saint-Merry sont toujours déficitaires quand il s’agit de payer les décimes, mais ils sont excédentaires quand il s’agit de justifier un emprunt pour embellir l’église ! ou bien les revenus tirés des enterrements sont comptabilisés avec les recettes des mariages au titre du casuel. 7On peut ainsi présenter, dans un premier temps, l’offre des différents prestataires de service hormis les couvents avant de préciser les valeurs et les pratiques des différents groupes sociaux, de la noblesse au peuple, en matière de frais d’obsèques stricto sensu messes non comprises et de deuil. La deuxième partie portera sur les dépenses réalisées pour les enterrements, dont celles pour le deuil du convoi crêpes, gants, manteaux afin de reconstituer les normes du conformisme social. La dernière partie s’intéressera aux frais et indemnités de deuil dont les veuves sont les principales bénéficiaires. 1. Une pluralité de services funéraires L’offre funéraire 8Les acteurs de l’économie paroissiale des obsèques sont nombreux outre les paroisses fabriques et clergé, il y a les jurés crieurs, les fripiers, les marchands épiciers de cire… 34 Denisart, 1775, p. 476-477. Durand de Maillane, P. T., 1776, p. 178. Thibaut-Payen, J., 1977 ... 35 Lebrun, F., 1971, p. 464-465. 36 Thibaut-Payen, J., 1977, p. 59, note 228. 37 Marcadé, J., 2010, p. 36. 38 Thibaut-Payen, J., 1977, p. 64 sans néanmoins vouloir empêcher la libéralité des riches ». 9Le personnel paroissial contribuant aux funérailles comprend des clercs et des laïcs. Leurs prestations sont payées séparément à la fin du xviie siècle tant au fossoyeur, tant aux clercs…, alors qu’au xviiie siècle, les familles des défunts reçoivent de la paroisse une seule facture émanant du prêtre receveur des convois qui est nommé par la fabrique. Les honoraires des ecclésiastiques, curé et autres clercs, font l’objet d’une tarification diocésaine inchangée pendant près d’un siècle le règlement de Mgr de Noailles, fait le 30 mai 1693 et homologué par le parlement le 10 juin suivant, établit les droits du clergé pour les mariages et les convois, il est encore en vigueur dans les années 177034. La rémunération des clercs parisiens est identique quelle que soit la qualité des défunts âgés de plus de sept ans. Paris ne connaît donc pas de classes de tarifs – qui associent un niveau de consommation funéraire à un groupe social – comme on en trouve dans plusieurs diocèses. Dans celui d’Angers, il y a sept classes en 1700, puis trois après 176435. L’évêque de Clermont-Ferrand divise les fidèles en quatre ordres en 172536. Dans l’évêché de Poitiers, le tarif diocésain de 1706 distingue trois classes, puis quatre à partir de 1772 les magistrats et nobles doivent huit livres lt, les notaires, marchands et autres vivants de leur profession non méchanique » six lt, les artisans ayant maîtrise dans une profession méchanique » quatre lt, enfin tous autres comme journaliers et garçons de boutique trois lt37. La spécificité parisienne tient sans doute à deux raisons les hiérarchies sociales sont plus facilement lisibles dans les petites et moyennes villes ; l’archevêque de Paris a souhaité laisser une place au don dans la rétribution de son clergé38. 39 Baloche, C., 1911, p. 501 ; Baurit, M. & Hillairet, J., 1955, p. 24. AN, H5 3772, extrait de délibé ... 40 Baloche, C., 1911, p. 501-502. 41 BnF, Fol Z Le Senne 723, martyrologue de Saint-Séverin, 1678. 42 Harding, V., 2002, p. 136. 10À Paris comme en province, les fabriques, gérées par des marguilliers laïques qui sont des notables, sont les autres acteurs du marché funéraire paroissial. Elles offrent des prestations qui sont tarifées. Mais les tarifs sont différents d’une paroisse à une autre et ils évoluent en fonction des valeurs et des objectifs des marguilliers. Dès les années 1670, ces derniers veulent réduire les inhumations dans les églises pour limiter la dégradation du pavé39 et les mauvaises odeurs40. Le critère principal de distinction des fidèles est alors l’ancienneté de la résidence dans la paroisse. En 1678, la fabrique de Saint-Séverin choisit de réserver l’inhumation sous le pavé aux paroissiens, elle fait construire une cave sous la chapelle du Saint-Sacrement pour inhumer les étrangers qui n’ont aucune habitation dans ladite paroisse » ; l’opération est fort coûteuse, donc les étrangers paieront soixante lt pour être inhumés dans l’église trente lt sous les charniers, alors que ceux qui ont droit de tombe » ne seront taxés respectivement qu’à cinq lt et deux livres dix sols41 ! À Saint-André-des-Arts, en 1687, la sépulture dans l’église d’un défunt qui n’est pas domicilié dans la paroisse coûte trente lt contre vingt lt pour un paroissien, et la fabrique insiste pour qu’y soient associées les consommations funéraires les plus onéreuses42. 43 Vimont, M., 1932, p. 178. 44 Baloche, C., 1911, p. 433-434 et 501-502. 11Les valeurs de la gestion paroissiale changent dès la fin du règne de Louis XIV. La discrimination économique, qui réserve l’inhumation dans les églises aux plus fortunés, s’affirme progressivement comme le seul critère de distinction. Les inhumations dans les nouvelles caves collectives sont moins chères que sous le pavé. À Saint-Leu, d’après les règlements de 1713 et 1714, l’ouverture de terre et le droit du fossoyeur pour une inhumation dans la cave ne coûtent que 40 lt contre 62 lt pour une inhumation dans tous les endroits de l’église43. À Saint-Merry, à partir de 1731, les paroissiens sans sépulture familiale doivent se faire inhumer dans la cave moyennant 43 lt, tarif minimum pour une sépulture dans l’église44. 45 BnF, Z Thoisy 331, fol. 171-177, extrait des registres de délibérations des marguilliers de Saint-J ... 46 Saupin, G., 2000, p. 144-145. 47 Rideau, G., 2009, p. 125. 48 Lottin, A., 1978-2000, p. 150. 12L’augmentation des tarifs des inhumations sous le pavé est l’autre volet de l’évolution des prix. Dès 1671 à Saint-Germain l’Auxerrois, le coût d’une sépulture passe de cinquante à soixante lt pour les plus de vingt ans. À Saint-Jacques de la Boucherie, à partir de 1688, être inhumé dans l’église revient à 260 lt auxquels s’ajoutent obligatoirement la grosse sonnerie, le beau parement complet, le moyen parement quand il y aura chapelle des dames, & la belle argenterie de vermeil doré »45. À Saint-Merry, les tarifs grimpent jusqu’en 1731 de 1679 à 1709, l’ouverture de terre pour l’inhumation d’un adulte est payée quinze lt, elle passe à vingt-cinq lt en 1710. L’augmentation des tarifs est aussi la solution adoptée en 1729 par le parlement de Bretagne pour l’église Sainte-Croix de Nantes46 et par les fabriques de Saint-Michel et Saint-Paterne d’Orléans en 176947. Il n’y a qu’à Lille, encore dans les années 1770, que les marguilliers de la paroisse de la Madeleine refusent ce moyen de limiter les inhumations dans leur église, car ce serait pour eux une injustice sociale48. 49 BnF, ms fr 21609, fol. 36-39, règlements des droits dûs à la fabrique de l’église paroissiale de Sa ... 50 AD 78, 58 J 2, registres de délibérations de la fabrique Notre-Dame de Versailles, 20 août 1773. 51 Harding, V., 2002, p. 75-76. Pour le xviiie siècle, voir nos calculs dans L. Croq, 2009, p. 298-299 13Revenons à Paris. La discrimination économique est à peine complétée par la distinction sociale. Les marguilliers et leurs familles sont généralement exemptés du paiement de ces taxes. Les tarifs sont légèrement modulés en fonction des consommations matérielles qui sont des marqueurs sociaux. Les droits ordinaires d’ouverture de terre sont doublés ou presque pour les bières en plomb à Saint-Jean en Grève, à Saint-Merry et à Saint-Leu, dans les tarifs datés respectivement de 1670, 1731 et 173449 or, à Paris comme à Londres, seuls des nobles sont enterrés dans des cercueils en plomb. Cette distinction sera aussi opérationnelle à Notre-Dame de Versailles dans les années 177050. Une inhumation dans le chœur est aussi plus coûteuse à Saint-Germain l’Auxerrois au milieu du xviiie siècle, le prix est doublé. Malgré ces mesures, les inhumations dans les églises augmentent puisqu’elles représentent toujours environ 10 % des sépultures51. Les nobles qui ont des chapelles échappent partiellement à ces tarifications grâce aux clauses des concessions familiales. 52 Harding, V., 2002, p. 129. 53 BnF, Z-Thoisy 331, f. 191-213, Règlement général pour les droits de la fabrique de l’église paroiss ... 54 Brochard, L., 1923, p. 77. 55 BnF, Lk7 7039, Règlements des droits et fonctions des officiers dépendants de la fabque de […] Sain ... 56 Harding, V., 2002, p. 139. 14La diversité des tarifs paroissiaux est aussi la norme pour les prestations funéraires. Au xviie siècle, les prestations simples ou groupées sont divisées en trois, quatre ou cinq catégories. À Saint-Jean-en-Grève en 1670, les parements, qui sont beaux, moyens ou petits, comprennent le prêt du poêle et de l’argenterie c’est-à-dire les croix, chandeliers et bénitiers, ils servent, tant aux maisons qu’à l’autel & autour du corps ». À Saint-Séverin en 1678, l’argenterie est divisée en cinq catégories selon le nombre de chandeliers quatre, six, huit, dix ou douze et vaut entre trois et neuf lt. Certaines consommations sont obligatoirement associées, les fidèles ne sont pas tout à fait libres de leurs choix52. Les règlements exemptent les marguilliers et leurs familles comme les bienfaiteurs des paroisses de tout ou partie de ces taxes à Saint-Séverin, en 163753, à Saint-Laurent en 166554, Saint-Eustache en 166955, à Saint-André des Arts en 168756, à Saint-Jacques de la Boucherie en 1688. 57 Les offres forfaitaires associant obligatoirement plusieurs prestations qui ne sont pas toujours dé ... 58 AN, T 1068. 15Plusieurs tendances se dessinent au xviiie siècle l’augmentation des tarifs, le dégroupage » des offres57 et la fin des exemptions. Les prix les plus élevés augmentent les riches paient plus cher, mais chaque fabrique conserve un tarif de base à peu près identique, ce qui permet une démocratisation de la consommation. Les prestations autrefois groupées sont désormais dissociées et les tarifs sont plus souvent donnés pour chaque pièce. Les catégories des tarifs évoluent donc à l’intérieur d’une même paroisse. À Saint-Leu, à partir de 1713, chaque pièce d’argenterie est proposée isolément. Saint-Jean-en-Grève fait de même en 1716 il n’y a plus trois mais quatre catégories de parements beaux / second / troisième et quatrième qui ne comprennent plus l’argenterie, louée désormais élément par élément. Les exemptions ou tarifs préférentiels accordés aux marguilliers et à leurs familles au xviie siècle disparaissent. Au siècle des Lumières, seul le clergé a encore droit à des faveurs, sinon à des exemptions pour l’enterrement de l’abbé Nicolay, prêtre receveur des convois de Saint-André des Arts décédé le 11 février 1762, son successeur ne touche de l’exécuteur testamentaire que 79 lt 5 sols car plusieurs articles sont gratis » les droits du curé, des vicaires et du sacristain, les premiers parements, l’argenterie et la rémunération du receveur des convois58. 59 Lottin, A., 1984, p. 304. 60 Rideau, G., 2009, p. 129. 61 Salvadori, P., 1999, p. 144. 16L’offre des fabriques parisiennes se distingue de celle de leurs homologues provinciales qui pratiquent des classes de tarifs jusqu’à la Révolution. À Lille, c’est le Magistrat de la Ville qui fixe les prix appliqués dans toutes les paroisses, lesquels comprennent quatre classes59. À Sainte-Catherine d’Orléans, il y a aussi quatre classes60. À Dijon, la tarification des cloches et de l’inhumation des paroissiens est réglée à Notre-Dame et à Saint-Pierre […], respectivement en 1719 et 1745, en fonction de la qualité sociale des défunts, elle comprend trois classes les gens de qualité gens du parlement ou de la chambre des comptes, trésoriers de France ; les autres officiers, les avocats, les marchands, les médecins, les bourgeois ; les artisans et les professions populaires »61. 62 Chaunu, P., 1978, p. 356. 63 AN, MC, notaire Boursier, 8 juin 1707 ; XCIX 518, 23 novembre 1753 ; LXXV 727, 9 septembre 1773, tr ... 64 Lebrun, F., 1971, p. 465. 17Les prestations funéraires des paroisses parisiennes sont complétées, jusqu’au xviie siècle, par les services des confréries modiques ou gratuits et des jurés crieurs payants. À la fin du règne de Louis XIV, ces derniers évincent les confréries qui sont cantonnées dans la célébration de services pour les défunts. Les jurés crieurs procurent l’essentiel des fournitures funèbres, utilisées au domicile tentures, estrade, chandeliers, bénitier, crucifix ainsi qu’à l’église »…, mais aussi les vêtements de deuil habits, manteau, chapeau, bas, gants, perruque noire… [et l’impression et la] diffusion des faire-part »62. Ils sont titulaires d’offices dont la valeur, après avoir légèrement baissé dans la première moitié du xviiie siècle, remonte dans les deux décennies précédant la Révolution environ 30 000 lt en 1707, 27 000 lt en 1753, 36 000 lt en 177363. Par comparaison, à Angers, c’est l’Hôpital général, qui, depuis 1672, a le monopole des pompes funèbres », et un tarif fixe le prix des fournitures les tentures, les housses, les manteaux et voiles de deuil » loués à la journée64. 65 Sur la survivance de ces pratiques dans la France du début du xxe siècle, voir A. Van Gennep, 1998, ... 66 Code de l’Hôpital Général de Paris, 1786, p. 301-303 extrait des registres des délibérations du Bu ... 18La norme sociale veut en effet que, lors des funérailles d’un notable, d’une duchesse ou du lieutenant général de police, des tentures soient tendues à la maison et à l’église. Les personnes présentes aux enterrements portent gants et crêpes de deuil qui sont loués par les familles des défunts65. Les jurés crieurs ont théoriquement le monopole de ces fournitures mortuaires, dans les faits cette exclusivité est surtout avérée pour les tentures, et les familles ont souvent recours à d’autres prestataires. L’impression et le port des billets sont parfois demandés à des imprimeurs, des fripiers louent des vêtements de deuil, des gantiers livrent des gants. Le marchand épicier cirier fournit le luminaire c’est-à-dire la cire des flambeaux qui sont placés autour du défunt puis du cercueil à la maison, dans le convoi et à l’église. Des plombiers fabriquent les cercueils de plomb. Le temps des funérailles est aussi celui de l’expression des appartenances corporatives, les communautés de métiers et autres corps auxquels le défunt appartient louent leur poêle drap mortuaire ou leur argenterie moyennant des sommes entre six à trente lt pour les procureurs au parlement, les marchands de vin et les merciers. Les pauvres présents sont rémunérés directement par la famille ou bien par l’entremise d’une institution. Les enfants de l’Hôpital général accompagnent parfois les convois dans les années 1780, ceux de la Pitié ne sont plus mandés que dans dix-neuf paroisses, le rapport pour l’Hôpital général ne serait que de 16 00 lt par an, les autres [paroisses] préferent les enfans de leur charité »66. Les demandes des défunts 67 Pour les bourgeois AN, MC, CXII 625, 11 février 1709, testament de Marie-Thérèse Renou épouse Jean ... 19Comme on le sait, au xviie siècle, nobles et bourgeois demandent généralement à être inhumés dans une église près d’un parent ; au xviiie siècle, les nobles continuent, tandis qu’à cause de la multiplication des caves, les bourgeois cessent de donner des consignes en ce sens. Les vœux d’inhumation au cimetière sont ultra minoritaires, mais ils émanent aussi bien de bourgeois que de nobles et ils sont généralement associés à une demande d’obsèques très modestes67. 68 Nicolas Cadeau, prêtre du diocèse de Paris, veut être enterré au plus tard à sept heures du matin d ... 69 AN, MC, IX 630, 21 janvier 1728, testament de Léonard I Chauvin, mercier, échevin, juge-consul. Voi ... 70 Thibaut-Payen, J., 1977, p. 37. Autres exemples de refus des tentures sans rejet d’une autre conso ... 71 AN, MC, VI 747, 24 octobre 1761, testament d’André François de Paule Lefèvre d’Ormesson baron du Ch ... 72 Le testament de Mme de Beauvau ne veut point de tenture, ni même de billets d’invitation, excepté ... 73 Madame de Barally, épouse d’un conseiller à la grand’chambre, demeurant paroisse Saint-Roch, précis ... 74 AN, MC, LXXXVI, 657, testament olographe en date des 4 et 5 janvier 1752, déposé le 13 juin 1753, M ... 75 Crasset, J., 1684, p. 45. 76 Nouvelle histoire abrégée de Port-Royal, tome 4, Paris, 1786, p. 176. 77 Vie du bienheureux François de Pâris diacre du diocese de Paris, Utrecht, 1743, p. 146. Sur le diac ... 78 Manneville, C. de , 1904, note 2, p. 202. 79 Les marguilliers de Saint-Paul présentent ainsi l’enterrement d’un fidèle mort sans laisser de bien ... 80 En 1678, c’est un procureur qui meurt impénitent et qu’on enterre sans sonnerie de cloches, d’où ... 81 Lyon-Caen, N., 2010, p. 424. 82 Journal universel, septembre 1745, p. 549 à propos de l’inhumation de Bertrand Margoet, prêtre et ... 20Le désir de funérailles, respectant la simplicité chrétienne, est un leitmotiv des testaments du xviiie siècle. Les testateurs ne demandent quasiment jamais l’éviction du juré crieur68, mais certains prennent la peine de noter les consommations qu’ils refusent. Les objets dont la présence est stigmatisée par les Parisiens comme relevant d’un luxe et d’un orgueil déplacés sont surtout les tentures. Leur installation cristallise l’essentiel des exigences de modestie de la bonne bourgeoisie à la noblesse. Léonard Chauvin est un grand notable échevin et juge consul, il désire, dans son testament rédigé en 1728, que la tenture soit épargnée tout autant que faire se pourra témoignant même led. sr testateur qu’il désirerait qu’il n’y en eut aucune »69. La duchesse de Rochechouart, décédée en 1752, refuse carrément cet ornement70. Les nobles associent parfois au rejet des tentures celui des sonneries71 ou des billets72, ou bien les trois à la fois73. Le refus des cloches et des faire-part émane surtout de magistrats et de leurs épouses. Une exception, Marie Anne Breavoyne, ouvrière en linges janséniste, veuve François Thouin, garçon mercier ancien marchand failli, veut être enterrée avec les pauvres, sans sonnerie ni billets, au plus bas prix », ni dépense inutile74. La spécificité des testaments des nobles dévots tient aux consignes sur le luminaire, qu’ils acceptent en petite quantité, ou bien qu’ils refusent en 1682, Madame Helyot réclame quatre cierges sur l’Autel » seulement75 ; en 1695, Nicole demande d’être enterré sans pompe, sans tenture, ni à sa maison ni à l’Église, & conduit sans flambeaux »76 ; le diacre Paris, qui est issu d’une famille de conseillers au parlement de Paris, ordonne d’être enterré sans tenture, sonnerie ni luminaire »77 dans le cimetière de Saint-Médard, ce qui est réalisé le 3 mai 1727 à dix heures du soir moyennant vingt-cinq lt78. Ce refus rapproche les testateurs des pauvres des convois de charité79, mais aussi des fidèles punis par la hiérarchie ecclésiastique. Sous Louis XIV, l’absence de sonneries est utilisée par l’évêque de Beauvais pour sanctionner les fidèles qui refusent de communier80. Les jansénistes morts sans sacrement parce qu’ils n’acceptent pas la bulle Unigenitus sont très rarement privés d’une inhumation en terre chrétienne81 mais ils sont enterrés dans un coin de cimetière sans passage par l’église, sans luminaire, sans le son d’aucune cloche, sans encens, sans aucune prière, sans aucun convoi ecclésiastique »82. L’inhumation silencieuse, sans cierge et sans croix ni prière est aussi le mode des funérailles protestantes. 83 Après une descente des plus complettes de toute la justice, et les formalités requises en pareil ... 84 Hardy, 2008, p. 206-207 12 février 1767 ; 2009, p. 665 18 novembre 1772. 85 Hardy, 2008, p. 549 5 décembre 1769, inhumation du conseiller au Parlement Severt il n’ ... 86 Hardy, 2009, p. 665 18 novembre 1772, inhumation de Jacques Pierre de Sorhouet, ancien cons ... 87 L’enterrement [du maréchal d’Estrées à la paroisse Saint-Sulpice] était assez magnifique ; cepend ... 21De façon exceptionnelle, les testateurs indiquent le montant maximal des sommes qui doivent être affectées à leur enterrement. Selon les milieux, la barre est bien sûr placée plus ou moins haut, mais ces exemples montrent combien les Parisiens savent le prix et la valeur des obsèques. Hardy juge tel convoi fort beau », ou bien pompeux ». Ses remarques témoignent des compétences classificatoires des acteurs qui associent mentalement l’inégalité des conditions au faste plus ou moins grand des pompes funèbres. À cette aptitude est logiquement associée la capacité de repérer les anomalies, les paradoxes. Hardy note l’incongruité des tentures lors des obsèques du banquier Bonvalet Desbrosses83, il remarque le décalage entre les cinq cents billets distribués pour annoncer l’enterrement de Mlle La Chalotais, fille du procureur général du parlement de Bretagne, et les douze personnes présentes à la cérémonie84. Hardy se plaît tout particulièrement à souligner la maigreur des convois des défunts hostiles aux jansénistes85 puis favorables aux réformes du chancelier Maupeou86, comme si le désaveu du public parisien le confortait dans ses choix politiques et religieux. Les appréciations du duc de Luynes87 laissent penser que ces commentaires sur les cérémonies funéraires ne sont pas réservés à la bourgeoisie. Les choix des familles 88 AN, MC, XXXIX 139, 1e février 1678, inventaire après décès de Catherine Lenormand épouse Barroy ; X ... 22Les dépenses finalement réalisées dépendent enfin des choix faits par le veuf ou la veuve, l’exécuteur testamentaire ou les héritiers. Les niveaux de consommation sont liés aux dynamiques économiques et sociales des familles. Ils sont pris en tension entre des exigences parfois difficilement compatibles. L’usage voudrait que chacun ait droit à des funérailles conformes à son état, à sa condition, à son rang. Mais les aléas des fortunes, enrichissement ou appauvrissement, ont parfois créé un hiatus entre le rang hérité et le rang présent, les familles en situation de mobilité sociale ascendante ou descendante doivent choisir entre leur condition passée et leur condition présente. Les parentés ruinées peuvent assumer leur honte et vouloir des funérailles modestes et discrètes ou bien chercher à effacer un moment les effets du déclassement en payant des funérailles conformes à leur statut hérité. Pour les nouveaux riches, le temps des obsèques permet éventuellement de s’identifier à un rang supérieur en surconsommant. Ainsi, les deux épouses du marchand mercier Mathurin Barroy sont inhumées dans l’église Sainte-Opportune, la première en 1678, moyennant 377 lt, la seconde en 1686 pour 982 lt88 ; entre temps, Barroy a entamé une carrière de notable en acquérant une charge de quartinier en 1682 il sera élu échevin en 1696. 23La multiplicité des paramètres diversité du coût des prestations, étendue des choix offerts aux familles… devrait susciter une grande hétérogénéité des consommations qui seraient incomparables d’une paroisse à une autre. Il n’en est rien, l’étude du corpus des frais funéraires révèle des régularités signifiantes. 2. Les pompes funèbres 89 Villain, J., 1994, p. 331. Pénicaut, E., 2004, p. 400. Cuvillier, J., 2005, p. 444-446. 24Ce corpus comprend 321 cas, 42 antérieurs à 1726, 279 de 1727 à la Révolution, avec une moyenne de 411 lt la coupure a été choisie en fonction de la fixation de la valeur de livre tournois lt en 1726. Ce sont, dans la grande majorité, les dépenses faites pour l’inhumation de bourgeois, grands et petits. Seuls ont été pris en compte les frais d’obsèques stricto sensu sont exclus les sommes payées pour le deuil, l’apposition de scellés, les messes, les litres funéraires quand les funérailles n’ont pas lieu dans l’église où elles sont apposées… Ainsi les obsèques de Marie Madeleine Mazade épouse du marquis de la Ferrière, lieutenant général des armes du roi, et auparavant veuve du fermier général Grimod de la Reyniere, décédée en 1773, inhumée à Saint-Eustache, sont évaluées à 2 322 lt environ, non compris les messes, la rémunération du curé de Clichy pour le service et pour prières pendant trois jours 331 lt et celle d’un peintre pour les litres et armoires posées en dedans et au dehors de l’église de Clichy » 540 lt. Les chiffres indiqués dans les travaux sur des ministres ou des familles nobiliaires globalisent souvent les dépenses liées à la mort, ils ont rarement pu être utilisés89. Normes du conformisme mortuaire » Jean Nicolas90 90 Nicolas, J., 2003, p. 308. Tableau 1. Répartition des dépenses d’obsèques, 1671-1789 91 AN, MC, CXII 625, 10 juin 1709, inventaire après décès de Claude Chapron, maître doreur sur métaux. 25Avant 1726, les quarante-deux cas s’échelonnent de 45 à 1 312 lt, avec une moyenne d’environ 520 lt. Les frais funéraires les plus modiques montent à 45-48 lt pour l’inhumation de deux artisans en 1709 un maître doreur sur métaux et l’épouse d’un maître boursier. Dans le premier cas, la veuve de l’artisan a été obligée de vendre quelques objets pour payer les frais d’enterrement, soit 28 lt à la paroisse, 5 lt au juré crieur, 56 sols à l’imprimeur pour impression des billets, 36 sols au clerc de la communauté des doreurs pour le port desd. billets », et 7 lt 10 sols pour la bière, fourniture de poêle et le fossoyeur91. 92 Rideau, G., 2009, p. 123. 26Après 1727, la documentation, plus fournie 279 cas avec une moyenne d’environ 394,5 lt permet d’approfondir l’étude. La grille est beaucoup plus étirée que dans la période précédente puiqu’elle s’échelonne de 12 à près de 2 400 lt. Par comparaison, à Orléans, ville dépourvue de cour souveraine, l’échelle des frais funéraires est plus restreinte les dépenses des nobles, 250 lt et plus, se distinguent de celles des autres élites, de 150 à 230 lt, des marchands, entre 50 et 150 lt, enfin des milieux populaires, au-dessous de 50 lt92. 27Revenons à Paris. De 1727 à la Révolution, la moyenne des frais est inférieure d’environ 120 lt à celle de la période précédente, mais à l’intérieur de la période, on note une reprise des dépenses à la fin du siècle le montant moyen des obsèques est de 363,7 lt de 1727 à 1769 217 cas, puis de 503,8 lt de 1770 à 1789 62 cas. On retrouve ici la chronologie esquissée à partir des prix des offices des jurés crieurs. 93 Roche, D., 1981. 28Les frais modestes sont beaucoup plus nombreux qu’à la fin du règne de Louis XIV et au début du règne de Louis XV. Deux raisons expliquent sans doute ce fait. La première tient sans doute à l’amélioration de la qualité des inventaires après décès, seuls documents utiles pour l’étude des milieux populaires93 les comptes d’exécution testamentaire et les partages sont exceptionnels pour ces catégories au xviiie siècle, les notaires notent plus souvent les dettes passives à la fin des inventaires. Seconde raison le dégroupage des offres et le maintien des tarifs planchers des fabriques rendent les prestations accessibles à un public qui était probablement exclu des obsèques paroissiales payantes. Avant 1726, il fallait compter un minimum de 50 lt pour ne pas avoir un convoi de charité, au xviiie siècle, une petite dizaine de livres suffit. De fait, les enterrements les moins coûteux – de la période et du corpus – reviennent à douze-treize lt et ils datent de 1753, 1754 2, 1763 et 1765, sommes payées pour enterrer deux gagne-deniers, les épouses d’un homme sans qualité, d’un marchand mercier ruiné et d’un cocher. Tableau 2. Dépenses d’obsèques par groupe social ou professionnel, 1671-1789 94 Lyon-Caen, N., 2010. 29Plus du quart des inhumations coûtent entre 100 et 300 lt. Au-dessous de 200 lt, il n’y a pas d’obsèques de procureur, de noble ou de personne issue d’une famille de bonne bourgeoisie. Les funérailles de l’épouse de Thomas-François Ruel, mercier ruiné qui est devenu garde-magasin, valent près de 265 lt, mais Ruel est un neveu des riches merciers Boicervoise94. 95 AN, MC, X 728. 30Les enterrements des artisans se situent dans une large fourchette de 38 à 719 lt, avec une moyenne d’environ 200 lt. Si l’on considère comme une exception les 38 lt dépensés pour l’enterrement de l’épouse d’un tailleur d’habits en 1757, le minimum est à 45-48 lt avant comme après 1727. Le maximum se situe autour de 300 lt jusqu’en 1769. Jean-Jacques Fromont, maître tourneur, demande en 1783 à être enterré dans l’église de la paroisse sur laquelle il décédera et précise qu’il soit employé pour les frais de mon enterrement jusqu’à concurrence de 240 lt »95. 96 AN, MC, LXIV 457, 31 mars 1780, inventaire après décès de Pierre Antoine Rueff, bourgeois de Pari ... 97 Garden, M., 2008, p. 110. 31Trois cents lt est un seuil au-delà duquel les petits bourgeois s’identifient à la bonne bourgeoisie. Les artisans dont les funérailles dépassent cette somme ont été les fournisseurs d’aristocrates vêtement, sellerie, ils sont retirés des affaires, ils jouissent de nombreuses rentes, et ils meurent dans les deux dernières décennies de l’Ancien Régime. Pierre Antoine Rueff, ancien maître tailleur, se présente comme bourgeois de Paris » il a marié une de ses filles avec un mercier, l’autre avec un petit noble, il est inhumé en 1780 moyennant 719 lt96. L’enrichissement de l’élite artisanale parisienne induit une véritable ascension sociale, alors qu’à Lyon, les fortunes des maîtres ouvriers restent médiocres97. Le temps des funérailles permet aux héritiers des artisans enrichis de conforter leur intégration dans leur nouveau groupe social. 98 AN, Y 13119, octobre 1767, scellés après le décès d’Edmond-Jean Georget, marchand épicier où est c ... 32Les dépenses faites par les marchands non notables sont en moyenne de 400 lt, c’est-à-dire qu’elles sont deux fois plus coûteuses que celles des artisans. Le bon marchand épicier de la paroisse Saint-Eustache réclamant en 1767 que ses obsèques ne coûtent pas plus de 500 lt98 veut des funérailles honorables pour son rang, mais sans excès. Avant la décennie 1770, le maximum de ce groupe est à 900 lt sauf un cas. Dans les vingt années précédant 1789, on retrouve l’inflation déjà observée dans le milieu des artisans quatre des six cotes les plus importantes, entre 900 et 1 300 lt, datent de cette période, les obsèques de la belle-mère du manufacturier Réveillon en font partie voir ci-dessous. 99 AN, CVII 304, 16 septembre 1708, testament de Marie Chauvin veuve Pierre Presty, marchand mercier, ... 100 AN, MC, XLI 454, 26 juillet 1736, inventaire après décès d’Etienne Laurent, marchand mercier, échev ... 33Les dépenses des notables – ou bourgeoisie politique – et des nobles ne présentent pas cette augmentation tardive qui semble propre aux petits et moyens bourgeois, à la bourgeoisie économique, à la bourgeoisie montante aurait-on dit dans les années 1970. Les familles des notables trente et un cas consacrent des sommes entre 300 lt et 1 810 lt à l’inhumation des leurs la moyenne est à 750 lt. Les 400 lt que la veuve d’un notable affecte à son enterrement en 1708 y compris les frais de messes ne sont pas un choix de dévotion radical, un total détachement des valeurs terrestres, mais l’expression du désir d’avoir un enterrement conforme au minimum tolérable pour une personne de son rang99. En 1736, la fille unique d’Étienne Laurent, conseiller de ville et échevin, débourse 888 lt pour le convoi de son père100. 101 AN, MC, XCVIII 532, 6 décembre 1755, compte d’exécution testamentaire de Claude-René Lelong ; LXXII ... 102 Hardy, 2009, p. 513 il n’est composé que de » cinquante pauvres, environ cinquante valets ... 103 Croq, L., Paris, 2010. 34Les convois des banquiers, financiers, notaires, payeurs des rentes et autres secrétaires du roi reviennent en moyenne à près de 1 000 lt environ. Ce montant est inférieur de 200 lt à celui des frais dépensés par les nobles de robe et d’épée. Dans notre corpus, les funérailles de ces derniers -maître ordinaire de la chambre des comptes, conseiller au parlement, conseillers d’État, comtes et comtesses, duc et duchesses…– s’échelonnent en effet de 200 à près de 2 400 lt, avec une moyenne d’environ 1 200 lt et une médiane autour de 1 100-1 200 lt cinq cas de 1712 à 1758 valable pour la haute robe conseillers d’État comme pour la bonne noblesse d’épée Charles de Sévigné, un comte et une comtesse. L’étroitesse de l’échantillon ne permet pas d’affiner beaucoup l’analyse. Le dimorphisme entre la robe ordinaire et l’épée est tout même frappant. Les magistrats des cours souveraines se singularisent par la modestie relative de leurs dépenses 667 lt en moyenne, c’est-à-dire un niveau inférieur à celui des financiers, le maximum étant atteint par les enterrements de deux maîtres ordinaires à la chambre des comptes revenant chacun à environ 1 300 lt en 1755 et 1783101. La haute robe du conseil d’État les imitent parfois Hardy remarque ainsi la modestie relative du convoi de Bignon, prévôt des marchands, inhumé le 9 mars 1772 à Saint-Eustache102. La modération des consommations funéraires des gens de robe fait écho à celle des habitants du quartier du Marais, espace où les officiers de justice sont nombreux tout au long du xviiie siècle103. 104 Cabantous, A., 2009, p. 124-125. 105 Le même jour dans la matinée est inhumé en l’église de Saint-Sulpice sa paroisse par un convoi qu ... 35Les nobles d’épée dépensent beaucoup plus en moyenne 1 473,5 lt. Les dépenses de luminaire sont égales ou supérieures aux frais de paroisse, certains de leurs enterrements sont probablement organisés la nuit, comme celui du duc de Luynes, inhumé à Saint-Sulpice à neuf heures du soir le 8 octobre 1771 après que le cortège aux flambeaux eut emprunté » plusieurs rues104. Les sommes les plus importantes sont atteintes par trois enterrements de la seconde moitié du siècle qui ont coûté environ 2 300 lt ceux du duc de Châtillon en 1754, de la comtesse d’Argenson en 1764, et de la marquise de la Ferrière en 1773. À l’inverse, c’est dans ce milieu que le rejet des pompes funèbres prend les formes les plus extrêmes105. 106 Ariès, P., 1977, p. 476-479. 36Ces données soulignent aussi la radicalité de la réforme des sépultures proposée par le parlement en 1763. Celui-ci voulait réserver l’inhumation dans les églises au paiement d’un droit de 2 000 lt, auquel se serait ajouté le prix du service, du monument, ce qui aurait fait monter les frais d’obsèques à environ 3 000 lt106. Les marguilliers affirmant, qu’à ce prix là, les fabriques n’auraient qu’un seul client par an, exagéraient à peine. Choix familiaux, choix personnels la bourgeoisie et la famille, la noblesse et l’individu 107 AN, MC, LXXXV 527, 18 mars 1751, notoriété le 6 mars 1724, Marie-Anne Accart épouse François Cléme ... 108 AN, MC, XXXIX 407, 8 février 1751, partage de la succession d’Antoine Broal, bourgeois de Paris le ... 109 AN, MC, CXII 724, 30 mai 1761, notoriété le 19 novembre 1760, Marie Thérèse Jacquesson veuve Marce ... 110 Hardy, 2009, p. 111. 111 AN, MC, XXXVIII 243, 3 juin 1728, partage de la succession de Jean I Chapus. 112 AN, MC, CXII 724, 13 janvier 1761, compte d’exécution testamentaire de Guillaume Charles Baudin, an ... 113 Lyon-Caen, N., 2010, p. 268. 37Les frais d’obsèques respectent, selon les milieux, plutôt les vœux des défunts ou bien ceux des familles. Dans la bourgeoisie, les inhumations au cimetière sont rares, même si on en trouve des exemples107. Elles concernent bien souvent des enfants108, d’anciens faillis109 ou bien des parents de faillis Mme Billiard, épouse du cy devant caissier de la ferme générale des postes », qui est emprisonné pour une banqueroute frauduleuse, est inhumée dans le cimetière de Saint-Jacques du Haut Pas le 14 février 1771110. Encore un enterrement au cimetière n’est-il pas forcément modeste. Jean Chapus, marchand et maître tailleur d’habits, est enterré en 1728 dans le cimetière de Saint-Laurent conformément à son testament, mais ses obsèques coûtent 383 lt111. L’ancien notaire janséniste, Guillaume Charles Baudin, est inhumé en 1756 dans le cimetière de sa paroisse moyennant 352 lt112. La compensation symbolique par le faste des obsèques ne suffit pas toujours, les héritiers refusent parfois que le corps de leur parent finisse dans la nécropole commune de la paroisse. Le commissaire Louis Pierre Regnard voulait être inhumé dans le cimetière de Saint-Séverin près de ses oncles Fromageau, le placard imprimé après son décès à la demande de son fils qui est conseiller au Châtelet petit noble de robe, montre qu’il a été enterré dans l’église de Saint-Séverin le 4 mars 1755. En 1771, les obsèques du juge-consul janséniste, Charles Brochant, qui avait requis la plus grande simplicité et modestie chrétienne », interdit les tentures et toute grande sorte de pompe funèbre », reviennent à plus de 726 lt113. Dernier exemple, Anne Milleret, veuve d’un marchand mercier qui a fait faillite, et par ailleurs belle-mère du manufacturier Réveillon, rédige son testament en 1780 Je désire être enterrée simplement aimant mieux que l’on assiste quelques pauvres avec la dépense que l’on ferait et que l’on fait assez souvent dans ce cas... ». 114 AN, MC, X 728, 5 mai 1783, dépôt du testament olographe d’Anne Milleret, ci devant marchande de sal ... 115 AN, MC, X 576, 20 juin 1764, inventaire après décès de Jacques Reveillon, bourgeois de Paris. 38Mme Maroy décède en 1783. À la fin de son inventaire après décès, Réveillon précise qu’il a payé les frais funéraires de la défunte à Saint-Eustache, soit 927 lt 16 sols114. Ce montant, digne d’un échevin, peut être comparé aux 62 lt 10 sols payées en 1764 par Réveillon pour faire inhumer son père, bourgeois de Paris » ancien domestique, au cimetière des Saints-Innocents115. Réveillon, qui n’était, au moment de son mariage avec Mlle Maroy, qu’un gendre de circonstance, s’est beaucoup enrichi entre 1764 et 1783, il tient à enterrer dignement sa belle-mère tout autant qu’à manifester le rang qu’il a acquis à titre personnel dans la société. Cette hypothèse d’une appropriation du temps de la mort par les familles bourgeoises au détriment des choix personnels des individus, religieux ou philosophiques, est confortée par l’attitude de Diderot lui-même qui affirme 116 Darnton, R., 1986, p. 214. que lorsqu’il viendrait au dernier moment de sa vie, il se confesserait comme les autres et qu’il recevrait ce qu’on appelle Dieu, qu’il ne le fera point par devoir, mais par rapport à sa famille de crainte qu’on ne leur reproche qu’il est mort sans religion ».116 117 Marcel, L., p. 221 d’après les Mémoires de Bachaumont et la Correspondance de Grimm. 39Diderot décédera sans avoir manifestement reçu les derniers sacrements, mais il sera inhumé dans l’église Saint-Roch le 1er août 1784 son gendre, M. de Vandeul, aurait amadoué le clergé en demandant le grand convoi » d’un montant de 1 500 à 1 800 lt117. La somme paraît bien exagérée, mais l’enterrement a très probablement été négocié. 118 Marraud, M., 2009, chapitre 11. 119 AN, MC, LXXXVII 1010, 6 novembre 1751, dépôt de l’extrait mortuaire de Jean-Baptiste Le Tourneur, c ... 120 Pourtant l’avocat Marais doutait que les vœux de la défunte fussent respectés. …Mme la chancelièr ... 121 AN, MC, CXV 874, 20 septembre 1773, dépôt de l’extrait mortuaire. 122 Lyon-Caen, N., 2010, p. 64, 210, 361 et 407. 123 Hardy, à paraître 21 novembre 1781. 124 Hardy, 2009, p. 600. 125 Hardy, à paraître. 126 Mayer de, M., 1789, p. 181. 127 Pillorget, S., 1978, p. 67. Hardy, à paraître 4 janvier 1787. 40Dans la noblesse, les vœux des testateurs sont plus souvent respectés, les droits des individus priment ceux de la famille ; on trouve ici confirmation d’un des acquis des recherches de Mathieu Marraud118. Les chroniqueurs et les prêtres chargés des registres paroissiaux notent souvent que le lieu de sépulture et les modalités de l’inhumation d’un défunt respectent ses dernières volontés. Jean-Baptiste Le Tourneur, intendant du commerce, a ainsi été inhumé dans l’église de Saint-Nicolas des Champs le 25 janvier 1751 vis à vis la chapelle de la Vierge de cette paroisse sepulture de sa famille comme il l’a demandé par son testament »119. Les souhaits atypiques sont généralement pris en compte dès le début du règne de Louis XV. L’attrait pour le cimetière est avant tout le fait de dévots. Alexandre Mandat, maître ordinaire en la chambre des comptes, âgé de soixante-seize ans, est inhumé en février 1718 dans le cimetiere de la paroisse Saint Gervais, comme il l’avoit ordonné » ; son épouse, Catherine-Antoinette Herinx l’y rejoint en février 1728 ; ils rejoignent ainsi leur sœur et belle-sœur, Madame Heliot Marie Herinx épouse Héliot, conseiller en la cour des aides, dévote morte en 1681. Anne Françoise Lefèvre d’Ormesson, épouse du chancelier d’Aguesseau, déjà citée, est inhumée le 3 décembre 1735 dans le cimetière de la paroisse d’Auteuil suivant sa dernière volonté »120, son époux l’y rejoint en 1751 ; les d’Aguesseau faisaient partie de la mouvance janséniste. Dans les vingt années précédant la Révolution, les exemples se multiplient. On retrouve les choix de dévotion de la première moitié du xviiie siècle. Le 7 août 1773, Marie Agnès Denyert veuve Charles François Henri de Revol, président au parlement de Paris, est inhumée dans le cimetière de Saint-Jacques-du-Haut-Pas121, elle est connue comme janséniste122. En 1781, la duchesse de Chaulnes est inhumée dans l’église Saint-Sulpice avec un convoi de 80 lt123. S’y ajoutent les familles accablées par les réformes institutionnelles du chancellier Maupeou. En juillet 1773, l’ancien chancelier Lamoignon est enterré dans le caveau familial de l’église de Saint-Leu Saint-Gilles sans tenture en aucun endroit, sans invitation quelconque ; et l’on ne place pas même au lieu de sa sépulture ce qui s’appelle vulgairement litre, c’est à dire les quatre lés d’étoffe noire garnis de trois bandes de velours et d’armoiries, qu’on est dans l’usage d’y laisser pendant un an »124. Le 6 avril 1775, à 7 heures du matin, René-Charles de Maupeou père, ancien Premier président du Parlement de Paris et père du chancelier Maupeou si honni par l’opinion publique, est inhumé sans pompe et sans sonnerie dans le cimetière de l’église de Saint-Sulpice, sa paroisse, auprès de la porte dudit cimetière, conformément à ce qu’il avoit ordonné par son testament »125. On ignore en revanche les motivations de Vergennes dont le corps est déposé dans le cimetière [à Versailles], ainsi qu’il l’avoit ordonné » en 1784126. Une exception à cette tendance au respect des vœux des défunts dans son testament olographe rédigé en 1785, l’ancien lieutenant général de police Feydeau de Marville demandait à être enterré dans le cimetière de la paroisse, il est inhumé le 3 janvier 1787 dans l’église de sa paroisse, Saint-Sulpice127. Modalités du paiement des frais d’obsèques mort à crédit 41Les conditions réelles du paiement des frais d’enterrement peuvent être précisées. Tableau 3. Paiement des frais d’obsèques Nb de cas Frais funéraires dus au moment de l’inventaire Frais funérairesdéjà payés dont les frais funéraires payés avec argent emprunté 1709-1750 20 9 11 0 1751-1785 30 6 24 8 1709-1785 50 15 35 8 Tableau 4. Délais entre le décès ou l’enterrement et le paiement des frais de la paroisse hors frais non payés Nb de cas Délai décès-paiement 1709-1750 11 10,5 jours 1751-1785 15 4,5 jours 1709-1785 26 7 jours 42Les dépenses d’obsèques sont prélevées sur la succession du défunt. Dans la pratique, le conjoint survivant ou un des héritiers avance les frais, puis, lors du partage ou de la liquidation de la succession, il ou elle se fait rembourser. Pendant la première moitié du xviiie siècle, les sommes payées sont généralement déclarées oralement et globalement ; ensuite, la preuve devient de plus en souvent écrite, le notaire ou le commissaire au Châtelet note plus ou moins succinctement le contenu des quittances. 128 Carpentier de Marigny, J., 1673. 129 Sévigné, Madame de, 1862, note 4, p. 214. 43Les prix payés par les familles sont parfois négociés et inférieurs aux mémoires présentés par les prestataires de service. La satire des marguilliers de Saint-Paul publiée en 1673 présente un noble qui négocie avec les marguilliers la facture de la paroisse qui monte à 2 000 lt128. Des années 1690 au milieu du xviiie siècle, seuls les jurés crieurs et les marchands épiciers de cire accordent des rabais, jamais les paroisses. En 1697, le mémoire du juré crieur qui a fourni les tentures de deuil pour l’enterrement de Nicolas Furetière est réduit de 110 lt 8 sols à 96 lt. En 1713, celui qui est présenté pour l’enterrement de Charles de Sévigné est diminué de 582 lt 9 sols 6 deniers à 504 lt, et la facture du luminaire passe de 312 lt à 282 lt 15 sols129. En 1740 encore, la cire dépensée pour l’enterrement de Mme de Courson monte à 345 lt 19 sols, somme inférieure au mémoire initial. Nous n’avons trouvé aucun exemple de réduction à partir du milieu du xviiie siècle, signe que la pratique s’est perdue et que les prix ne sont sans doute plus négociables. En revanche, l’avocat janséniste Adrien Le Paige dénonce les pratiques malhonnêtes des marguilliers de Saint-Germain l’Auxerrois qui surfacturent leurs prestations 130 BnF, 4-Z Le Senne 1023, 6 B microfilm 9141, Mémoire à Monseigneur procureur général, sur les ex ... ainsi, les convois affichés autrefois de 12, on les affiche à présent convois du chœur et il y a 18 à 20 personnes au convoi affiché de 24 ; on fait payer pour 28 personnes quand la sépulture est au cimetière, et pour 30 quand elle est à l’église. Les convois affichés de 30 sont payés pour 36 et ceux de 40 pour 46. La raison de cette exaction intolérable est la manie des marguilliers de st Germain d’avoir de la musique et le chant en fleurtis et à contrepoint, qui est chant musical, après que toutes les offices, même les jours ouvrables, et d’avoir pour cet effet dix chantres dont 4 basses, 2 semainiers, 4 musiciens et 2 serpents. Comme la fabrique n’a pas assez de revenus pour suffire à cette cohorte de musiciens, on a imaginé de mettre une taxe sur les paroissiens. »130 44Ce témoignage, unique, peut difficilement être exploité. 131 Sur le crédit à Paris G. Postel-Vinay & Rosenthal, 2001 ; Coquery, N., 2011. 132 Mercier, 1994, tome 1, Les convois, ch. 255, p. 647. 133 Point de testament sans une fondation de messes […] et les prêtres auraient refusé la sépulture’ ... 45On sait par ailleurs qu’une partie des familles paient l’enterrement de leurs parents à crédit. De 1709 à 1785, dans cinquante cas, nous avons pu comparer la date du décès ou de l’enterrement avec la date de paiement des différentes factures. Cela permet de faire une brève étude de la pratique du crédit dans ce contexte très particulier131. De 1709 à la fin des années 1740, dans un cas sur deux, les frais funéraires ne sont pas encore payés au moment de l’inventaire, ou bien ils ne le sont pas intégralement neuf cas sur vingt. En 1751, pour la première fois, une veuve déclare qu’elle a emprunté l’argent des frais funéraires, n’ayant aucun denier comptant. De 1751 à 1785, les frais funéraires restent dus une fois sur cinq six cas sur trente, les prestataires des services funéraires font moins souvent crédit que pendant la période précédente, ils poussent les familles à emprunter auprès de leurs proches parents, amis, ou voisins. Cette pression émane en particulier des paroisses, les délais de paiement de leurs factures se réduisent en moyenne, ils passent de dix jours et demi à quatre jours et demi. Mais paroisses et jurés crieurs font encore crédit attendu que dans six inventaires, les frais funéraires sont dûs. En conclusion, la moitié des familles paie les frais funéraires avec leur fortune dans un délai de quelques jours à quelques semaines. Pour l’autre moitié, le paiement se fait à crédit. Dans la première moitié du xviiie siècle, paroisses, ciriers et jurés crieurs acceptent que leurs factures soient payées tardivement. À partir de 1750, ils pressent les héritiers d’emprunter les sommes nécessaires auprès de leurs proches mais acceptent tout de même de faire crédit à ceux qui ne peuvent trouver des prêteurs et qui ont une dette inférieure à cent lt. Ce constat souligne encore une fois le manque de fiabilité des affirmations du chroniqueur Louis-Sébastien Mercier qui proclamait On paie toujours d’avance à l’église le convoi, le service & l’enterrement »132. En matière religieuse, Mercier est prompt à répandre des rumeurs qui ne sont pas fondées133 mais qui alimentent l’anticléricalisme. Une consommation peu coûteuse, mais symbolique, les billets d’enterrement 134 Chaunu, P., 1978, p. 353-354. 46Les familles bourgeoises et nobles annoncent très souvent les décès de leurs parents par des faire-part imprimés entre cinquante et mille exemplaires. Au milieu du xviiie siècle, l’imprimeur Gonichon établit le nombre moyen de billets imprimés par défunt à cinq cents134. 135 Gros, G., 1993. Préaud, M., 2002. Lebrun, F., 1971, p. 478-479. 136 Messieurs & dames s’y trouveront, s’il leur plaît. » AN, MC, XXX 221, chemise de juillet 1719, fa ... 137 Makarova, A., 2006, p. 115. 47Ces documents sont apparus au xviie siècle à Paris avant d’être diffusés en province135. Ils invitent à l’enterrement tantôt les hommes, tantôt les hommes et les femmes136, ils sont remis en main propre aux parents et amis du défunt ou bien ils sont placardés ; les avis publiés dans la presse dans les Affiches à partir de 1745, et dans le Journal de Paris à partir de 1777137 ne s’y substituent pas, ils annoncent seulement les décès car ils sont publiés quelques jours à quelques semaines après les obsèques. Les formules des billets présentent un défunt qui est décédé dans sa maison » il y a quelques variantes, il est décédé dans la maison de son père, ou de son fils et qui sera inhumé en l’église de ... sa paroisse ». 138 En 1697, Claude Le Peletier précise il veut que sur son billet d’enterrement on puisse lire Doy ... 139 Registre des délibérations et ordonnances des marchands merciers de Paris, 1878, p. 220-224 critiq ... 140 Sur le billet de Jean Antoine de Mesmes, premier président du Parlement de Paris, en août 1723 Ma ... 48La titulature du défunt qui est inscrite sur le billet est plus longue que celle qu’il déclarait habituellement à son notaire, elle reprend l’ensemble des charges qu’il a exercées dans les institutions laïques juré ou garde de son corps, consul ou juge consul au tribunal de commerce et religieuses commissaire des pauvres ou marguillier de sa paroisse, administrateur de confrérie, ou porteur de la châsse de Sainte-Geneviève. Certaines personnes âgées donnent des consignes sur les titres qu’elles souhaitent y voir figurer138. La résonance sociale des billets d’enterrement est forte dans tous les milieux, mais moins dans la bourgeoisie139 que dans la haute noblesse. Les magnifiques qualités » et titres ridicules » des défunts suscitent l’ironie des chroniqueurs tout au long du xviiie siècle140. 141 En 1714, l’épouse d’un marchand de vin de la paroisse Saint-Paul est enterrée moyennant 51 lt 10 so ... 49Le prix unitaire des billets diminue d’environ 2 sols à 1 sol 4 deniers l’unité, sa consommation se diffuse dans la société. Jusqu’à la fin du règne de Louis XIV, les enterrements avec des billets sont tous supérieurs à 350 lt en tout cas dans notre corpus141 À partir de 1725, le seuil inférieur est abaissé à une centaine de livres. La démocratisation des billets s’accentue encore dans les années 1750, ils apparaissent dans des enterrements coûtant entre 80 et 100 lt. Les bourgeois de Paris » et les artisans sont les principaux bénéficiaires de cette évolution. Tableau 5. Faire-part de décès 142 Cent cinquante grands billets de faire-part ont été imprimés et envoyés aux grands de ce monde » ... 143 Bourgeois de Boynes, 2008, p. 238. 144 Les héritiers de M. Goislard, pour éviter les contestations qu’auroit occasionné à Paris son titr ... 145 Hardy, à paraître 21 février 1775 » on apprend aussi que messire de Beze de Lys, conseill ... 146 Sur la recherche par les élites de l’entre-soi lors des mariages dès le xviie siècle, voir D. Turre ... 50Les nobles refusent de se livrer à une surenchère quantitative avec la bourgeoisie en multipliant le nombre des billets. Ils se singularisent en faisant imprimer leurs faire-part sur de grandes feuilles142, ou bien sur du beau papier.. Ils ne renoncent pas aux funérailles publiques, mais ils préfèrent un public de qualité plutôt que nombreux. Les magistrats, fidèles à leur éthique de décence, font parfois distribuer des billets manuscrits. C’est ainsi qu’est annoncé l’enterrement de Pierre Poulletier, conseiller d’État ordinaire depuis 1747, décédé le 9 août 1765, inhumé discrètement à Saint-Paul avec pour toute assistance, deux conseillers d’État143. En 1772, c’est par des billets à la main » que le décès d’Anne Jean Baptiste Goislard de Baillé 1709-1772, cy devant conseiller au parlement, est annoncé à ses anciens collègues144. Après la disgrâce de Maupeou, les anciens parlementaires qui avaient accepté la liquidation de leur office préfèrent même renoncer aux billets145. Le public invité aux enterrements est restreint, les cérémonies tendent à devenir strictement privées146. Sous-consommer, surconsommer 51Dans une société où la mobilité sociale s’accentue, le luxe plus ou moins grand des funérailles est une des formalisations du rang auquel les individus s’identifient. La bourgeoisie partage avec la noblesse un même sentiment de l’honneur, elle est cependant plus conformiste car elle attache une grande importance à l’expression même éphémère de sa dignité. La noblesse s’affranchit de ce modèle en reconnaissant aux mourants le droit de choisir leur lieu et leur mode d’inhumation ; la robe va parfois plus loin en renonçant au faste et à la publicité des funérailles. 3. Le deuil de la famille 147 Pellegrin, N. & Winn, C. H., 2003. 148 Par exemple, H. Medick, 1995, p. 761. Taylor, L., 1983, p. 119 dans les Pays-Bas, en 1754 l’impéra ... 149 Kriedte, P., 1995, p. 750 après la mort de Friedrich von der Leyen, le 23 novembre 1778, ses emp ... 52L’enterrement terminé, la famille continue à témoigner de la perte d’un des siens en portant son deuil. Le port du deuil est commun aux sociétés européennes traditionnelles jusqu’aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale147, sa durée est réglementée par les coutumes ou les ordonnances. Depuis l’Antiquité, la tendance à l’inflation de ces dépenses de représentation incite les États à promulguer des lois somptuaires ou bien des réglementations spécifiques148 qui ne sont pas toujours ou pas souvent ? appliquées149. La bibliographie, très riche sur le deuil et ses pratiques dans la haute société au bas Moyen âge et à l’époque moderne, est beaucoup moins fournie sur les autres catégories sociales. 150 Beauvalet-Boutouyrie, S., 2001, p. 218. 151 Taylor, L., 1983, p. 119. 53À Paris, les parents et héritiers d’un défunt sont astreints par la coutume à en porter le deuil pendant une durée qui varie selon leurs liens de parenté la veuve porte le deuil de son conjoint pendant un an et demi, le veuf pendant six mois. L’usage veut aussi que dans la bonne bourgeoisie et la noblesse, le deuil soit aussi porté par les domestiques ; dans la noblesse seule, l’habitat et les carrosses sont parés de noir150. Les frais de deuil des veuves, des enfants, ou des domestiques sont généralement évalués à part dans les actes de successions, bien qu’ils fassent théoriquement partie des frais funéraires dans leur définition jurisprudentielle ; ceux des veufs ne sont jamais mentionnés car le mari survivant porte le deuil à ses frais. Les sources mentionnent rarement les dépenses réelles une vingtaine de cas, plus souvent les sommes forfaitaires attribuées aux seules veuves. Elles ne suggèrent pas de démocratisation en matière de coupe des vêtements, contrairement à ce qu’on observe au xviiie siècle en Angleterre où les classes moyennes finissent par porter des habits de deuil based on aristocratic lines »151. Deuil des parents et des domestiques 152 Pellegrin, N., 1989, p. 70-72. 54Les héritiers les plus fortunés disposent parfois de quelques objets de deuil dans leur garde-robe épée de deuil, boucles de chaussures…, mais, à cause de l’évolution des couleurs dominantes dans les garde-robes des Parisiens, la grande majorité doit de plus en plus faire confectionner de nouveaux vêtements. À la fin du règne de Louis XIV, le port des couleurs sombres n’est pas l’apanage des milieux populaires », chacun a dans sa garde-robe des vêtements ordinaires qui peuvent passer pour des habits de deuil ». En revanche, dans les années précédant la Révolution, les vêtements de couleur claire l’emportent, porter le deuil implique l’acquisition d’une tenue spéciale »152. 153 AN, MC, XCVIII 532, 6 décembre 1755, compte d’exécution testamentaire de Claude-René Lelong, maître ... 154 Hardy, 2008, p. 353-354 octobre 1768. 55Les testaments qui attribuent des sommes aux héritiers à cet effet sont rares. En 1747, Claude-René Lelong, maître ordinaire en la chambre des comptes, lègue 1 000 lt à chacun de ses cinq enfants, tous adultes, pour leur deuil. Le legs ne suffit pas à couvrir les dépenses qui montent à 1 500 lt. Il faut dire que les héritiers ont de très belles situations deux fils et deux gendres sont maîtres des comptes comme leur père et beau-père, le troisième gendre est un riche manufacturier et secrétaire du roi Paignon Dijonval ; Mme Lelong n’est pas en reste, elle dépense 1 903 lt 9 sols pour son deuil et celui de ses domestiques153. Second et dernier exemple, en 1768, Jean-Baptiste Coignard, ancien libraire devenu secrétaire du roi, richissime mais sans enfants, donne 2 000 lt à chacune de ses sœurs pour son deuil » dans un testament fantastique que Hardy reproduit dans son intégralité154. 2 000 lt est une somme qui convient tout à fait à son rang d’anobli. 155 AN, MC, LIII 226, 22 mai 1724, inventaire après décès de Louise Desgodets veuve Nicolas Guillaume D ... 156 AN, MC, LXVII 594, 14 août 1755, inventaire après décès de Marie-Madeleine Bingant épouse Thomas Fr ... 157 AN, MC, CXV 593, 22 octobre 1751, liquidation de la succession d’Henri Lehuart, marchand mercier. 56Le port du deuil est prévu pour les enfants, même dans la bourgeoisie. Aucun des exemples glanés dans les archives n’est inférieur à 100 lt. En 1724, 119 lt 16 sols sont payés aux frères tailleurs pour fournitures d’habits de deuil à François Alexandre Daustel, treize ans, fils aîné du premier lit de Mme Hébert, veuve en premières noces d’un mercier et remariée avec un autre155. L’âge minimal est difficile à déterminer, mais des enfants de cinq ans peuvent porter le deuil de leur mère. L’inventaire après décès de Mme Ruel, épouse d’un mercier failli, mentionne deux quittances de dépenses faites par son époux pour le deuil de leurs enfants et de sa domestique d’un montant total de 140 lt 10 sols 6 deniers. Or leurs trois enfants ont respectivement cinq ans et trois mois, deux ans et huit mois et dix mois et demi156. Les habits des filles semblent plus coûteux que ceux des garçons Henri Lehuart, marchand mercier, meurt en 1751, le deuil de son fils de vingt-trois ans, coûte 147 lt 17 sols 6 deniers, celui de sa fille de vingt-et-un ans monte à 167 lt 1 sol157. 158 AN, MC, XLVI 426, 13 juin 1769, inventaire après décès de Jean-Henri-Thomas Marianchau, bourgeois d ... 159 AN, MC, XXXIX 176, 14 novembre 1691, inventaire après décès de Marie Versoris, épouse Charles Verso ... 160 AN, MC, X 350, 14 octobre 1720, testament de Gabriel Dezegre, bourgeois de Paris. 161 Denisart, 1787, p. 649. 162 Duma, J., 1995, p. 416. 57Le coût des vêtements de deuil des domestiques ordinaires est parfois moins important. En 1769, le deuil de la cuisinière de Jean-Henri-Thomas Marianchau, bourgeois de Paris » qui pratique la recette de rentes, coûte 36 lt, alors que le fils du défunt, Benoit César Alexandre, a droit à 120 lt158. Les dépenses des maîtres d’hôtel, valets de chambre et autres femmes de chambre sont en revanche proches de celles des enfants en novembre 1691, Élisabeth Perard, femme de chambre de l’épouse d’un ancien maître ordinaire de la chambre des comptes, déclare au notaire qu’elle a dépensé 105 lt 18 sols 6 deniers pour son habit de deuil qu’elle a fait faire incontinant après le décès de lad. Dame » ; la somme est à rapporter aux quinze écus de gages qu’elle percevait chaque année159. Les testateurs prévoient parfois des legs particuliers destinés à financer ces nouveaux vêtements des domestiques. En 1699, le banquier François Denis demande que chacun de ses domestiques ait un habit de deuil. En 1720, Gabriel Dezegre, bourgeois de Paris », donne 100 lt à chacun de ses domestiques et 500 lt à la veuve de Beauvais, sa gouvernante, pour leurs habits de deuil160. En 1748, le sieur Baudin, rentier, lègue un deuil honnête » à ses domestiques ; il laisse environ 50 000 lt à son décès, le deuil est fixé à 150 lt par une sentence du Châtelet161. Dans les maisons aristocratiques, les sommes payées pour l’endeuillement de la livrée représentent des sommes colossales chez les Bourbon-Penthièvre, habiller les officiers et domestiques de l’écurie coûte 6 654 lt pour le deuil de feu madame » en 1722, 7 972 lt en 1732 pour le deuil du Roi de Sardaigne »162. Le deuil de la veuve des frais à l’indemnité 163 AN, MC, XXIV 768, 24 janvier 1760, inventaire après décès de Louis Sauvage de L’Isle bourgeois de ... 164 AN, MC, LVIII 485, 21 novembre 1777, inventaire après décès de Jacques Arnaud, bourgeois de Paris. 165 AN, MC, L 588, 24 février 1773, inventaire après décès de Philibert Fattoud, marchand mercier étof ... 58Les frais de deuil concernent bien sûr avant tout les veuves. Dans la coutume de Paris, ils sont prélevés sur la succession des défunts alors qu’en Bretagne et en Bourgogne, la veuve doit porter le deuil à ses dépens. On n’a trouvé aucun exemple de dépenses inférieures à 100 lt. En 1760, la veuve de Louis Sauvage de L’Isle bourgeois de Paris », ancien valet de chambre d’un duc et ancien secrétaire d’un évêque, présente un mémoire de fournitures de deuil montant à 109 lt 5 sols son douaire est de 800lt163. En 1777, Jacques Arnaud, bourgeois de Paris », et son épouse forment un couple modeste qui paie 3 lt 13 sols et 6 deniers de capitation, mais Mme Arnaud, dont le douaire est de 600 lt, dépense 101 lt 6 sols 6 deniers pour son deuil164. Dans la bonne bourgeoisie, les frais de deuil de Marie-Jeanne Ticquet, veuve d’un riche marchand mercier de la paroisse Saint-Jean en Grève, douée de 800 lt de rente, montent à 887 lt 15 sols 7 deniers en 1773, tandis que l’enterrement de son époux a coûté environ 730 lt165. 166 Dousset-Seiden, C., 2009, p. 50. 167 Pénicaut, E., 2004, p. 400. 168 AN, MC, XXIV 690, 15 novembre 1742, partage compte et liquidation de la succession de François Delo ... 59Les veuves se voient aussi attribuer des indemnités de deuil, pratique qui s’inspire des règles en vigueur dans les pays de droit écrit166. Les montants de ces sommes forfaitaires ne figurent pas dans les testaments, ils sont exceptionnellement mentionnés dans les contrats de secondes noces, on les trouve surtout dans les actes de règlement des successions des époux défunts. Ces données ont été complétées avec celles fournies par des ouvrages de jurisprudence et divers travaux d’historiens. Lors de l’établissement des partages, comptes de communauté ou autres liquidations, le montant du deuil est proposé par la veuve puis accepté ou bien refusé par les autres parties, auquel cas un nouveau prix est fixé de concert167. Le corpus contient ainsi quatre vingt-quinze indemnités demandées et attribuées entre 1678 et 1789, à rapporter aux trois cas où les veuves renoncent expressément à leur indemnité de deuil168. 60La tendance générale à l’inflation de cette indemnité explique sa fixation coutumière à une année de revenu de douaire vers le milieu du xviiie siècle. Tableau 6. Indemnité de deuil et l’année de douaire, 1678-1789 Datesde règlementdes successions cas Montantdu deuil inférieurau douaire Montantdu deuilégalau douaire Montantdu deuil supérieurau douaire Montant du douaire inconnu Montant du deuil demandé par la veuve diminué 1678-1726 13 2 4 5 1 1 1727-1750 31 3 13 12 3 10 1751-1789 51 6 24 18 3 0 169 Brillon, 1727, tome 2, p. 609. 170 Le Boindre, J., 1997, p. 388 d’après AN, Y 14614B, 28 août 1696, 3e chapitre de dépenses. 61Les ouvrages de jurisprudence de la fin du règne de Louis XIV ne comprennent en effet aucune indication sur le montant du deuil de la veuve, pas plus les Questions notables de droit, ouvrage de Leprestre et Gueret 1679, que l’édition de 1711 du Dictionnaire des arrêts de Brillon. Les décisions des juges permettent à la veuve de tenir son rang, même au détriment des héritiers ou des créanciers de son défunt époux. La jurisprudence prend alors implicitement comme référence la position sociale originelle des couples et non leur condition économique présente. Un arrêt du parlement du 26 mars 1694 porte à 3 500 t le deuil de la veuve du conseiller Dalesse dont la succession ne peut payer tous les créanciers169. Dans les transactions privées, les valeurs sont les mêmes. Françoise Beschefer veuve Jean Le Boindre, conseiller au parlement mort en 1693, déclare ainsi quand l’avocat du petit-fils contesta les 3 000 lt que la veuve réclamait pour son deuil et celui des domestiques et équipages, elle répliqua simplement pour une dame de sa qualité’170 ; alors que son contrat de mariage 2 juin 1647 lui accordait un douaire de 1 600 lt de rente si elle avait des enfants. 171 Augeard, M., 1713, tome 2, XCVIII, p. 684. 172 Bourjon, F., 1770, tome 1, p. 633. 62La fin du règne de Louis XIV amorce une période un peu moins favorable aux droits des femmes. La veuve de M. de Granges, président de la chambre des comptes de Rouen, qui demandait 6 000 lt et avait obtenu 1 500 lt du Châtelet, se voit finalement attribuer 2 000 lt en 1710 par le parlement171. Les Arrêts notables de Mathieu Augeard, publiés en 1713, présentent cette décision judiciaire dans un chapitre dont le titre témoigne des premiers efforts des juristes pour codifier le deuil Sur quel pied les héritiers du mari doivent fournir le deuil à sa veuve ». L’argumentaire de l’avocat général met l’accent sur la condition et les biens du défunt époux pour justifier le montant attribué, il ne fait pas référence au montant du douaire environ 4 666 lt de rente. La veuve d’un maître des comptes à qui le Châtelet avait accordé 1 500 lt obtient 2 000 lt du parlement en 1710172. 173 Houard, D., 1780, tome 1, article Deuil », p. 488. 174 Brillon, 1727, tome 2, p. 608-609. 63Les efforts de codification coutumière se poursuivent pendant les deux premières décennies du règne de Louis XV. Deux Ordonnances, l’une du 23 Juin 1716, l’autre du 8 Octobre 1731, ont fixé le deuil à une année du douaire, […] mais elles n’ont point été enregistrées »173. L’édition de 1727 du Dictionnaire de Brillon présente les différentes modalités de son évaluation le deuil se règle ordinairement à Paris au tiers, ou au plus à la moitié du revenu d’une année du douaire ; cependant le deuil des veuves du commun se règle à 50 lt » ; plus loin Brillon ajoute que le deuil d’une veuve s’arbitre suivant le douaire & s’égale à lui »174. 64Les données tirées des actes de la pratique jusqu’en 1736 confirment cette impression d’une absence de norme d’usage et l’idée que la veuve fixe elle-même le montant de son deuil en fonction des dépenses qu’elle a faites. Sur vingt-et-une indemnités, une seule est réduite de moitié par rapport au vœu de la veuve, et sept équivalent à une année de douaire. 175 AN, Y 11051A, 19 janvier 1736, liquidation de reprises et conventions matrimoniales de madame la pr ... 65Le changement s’opère très rapidement. À la fin des années 1730, les juges du Châtelet adoptent l’unité de l’année de revenu du douaire comme référence. Dans notre corpus, la première allusion date de 1736 dans la liquidation de la succession d’André Robert Lefèvre d’Eaubonne, président au grand Conseil et maître des requêtes honoraire les reprises de Mme d’Eaubonne sont évaluées à une certaine somme, sans prejudice à madame d’Eaubonne de son deuil sur le pied d’une année de son douaire »175, soit 5 000 lt. La codification semble donc s’établir dans la noblesse avant de se diffuser dans le reste de la société, selon un processus tout à fait banal. La nouvelle norme sert à justifier la diminution des sommes réclamées par les veuves entre 1736 et 1745, dix-sept deuils sont accordés, dont dix sont réduits par rapport à la requête initiale. Les documents tirés des archives des notaires et des commissaires de police portent la trace des négociations l’indemnité demandée est biffée, la somme accordée est écrite dans la marge et est dûment justifiée arbitrée entre les parties ». 66À partir de 1746, les ratures disparaissent, les sommes demandées sont attribuées, les acteurs sociaux connaissent cette nouvelle norme même s’ils ne l’appliquent pas. Dans les années 1760, l’année du revenu du douaire devient la médiane des indemnités de deuil dix-sept sur vingt-six cas renseignés. Ce qui n’empêche pas les parties de décider librement de la transgresser, en particulier quand la fortune du couple est bien supérieure à celle qu’il avait au moment de son établissement un tiers. 176 Nouveau stile du Châtelet de Paris, 1746, p. 84. 177 Ferrière de, 1754, tome 1, p. 480. 178 Denisart, 1787, p. 362. 67Les recueils de jurisprudence enregistrent la nouvelle norme avec retard, pratiquement une génération plus tard. Le Nouveau stile du Châtelet de Paris publié en 1747 ignore la codification coutumière puisqu’il présente un compte fictif de communauté où le deuil monte à deux années de revenu du douaire fixé à 2 000 lt176. En 1754, le Dictionnaire de Claude-Joseph de Ferrière précise qu’ordinairement les impenses sic pour les habits de deuil de la femme, se reglent à Paris à la moitié du revenu d’une année du douaire »177. Il faut attendre les années 1760 pour que tous les ouvrages prennent l’année du douaire comme référence. Encore Denisart estime t-il que l’année de douaire est la somme attribuée ordinairement aux personnes du commun », mais qu’elle ne suffit pas à l’égard des personnes constituées en dignité, sur-tout lorsque la dignité est augmentée pendant la durée du mariage »178. Pourtant, dans notre corpus, les règles d’attribution du deuil ne semblent pas différentes entre la bourgeoisie et la noblesse. 179 Denisart, 1787, p. 362. 68Les juristes ont donc finalement choisi l’année de douaire comme référence, belle somme dont le montant a été fixé au moment du mariage, ils prennent en compte la condition d’origine du couple, qui a pu évoluer. Ce choix traduit aussi la prégnance d’une mentalité qui consiste, en cas de déclassement, à prendre pour référence le groupe d’origine et non le groupe présent. En cas d’enrichissement, les acteurs peuvent librement déroger à la coutume. En cas d’appauvrissement, les juges n’hésitent pas à protéger les droits des créanciers Marie-Charlotte d’Estrades, veuve de Pierre Jean Romanet, conseiller puis président au parlement, mariée en 1717 avec un douaire de 6 000 lt, se borne à demander 5 000 lt pour son deuil puisque son époux est mort ruiné ; en 1752, le parlement réduit l’indemnité à 4 000 lt sous la pression des créanciers179. Tableau 7. Indemnités de deuil par groupe social ou professionnel pour 75 cas classables, 1671-1789 180 Daumard, A. et Furet, F., 1961. 69À l’échelle macro, quelle part des Parisiennes a accès au deuil ? Si on considère qu’à partir des années 1740, l’indemnité de 50 lt correspond en moyenne à une année du douaire au denier 20 intérêt officiel à 5 %, le douaire minimal est de 1 000 lt. Dans la coutume de Paris, le douaire équivaut en théorie à la moitié des biens de l’époux au moment du mariage, ici une fortune masculine minimale de 2 000 lt. Or dans les travaux d’Adeline Daumard et François Furet sur les mariages de 1749 qui évaluent les apports au mariage cumulés des deux époux, les apports supérieurs à 2 000 lt représentent 55,35 % des contrats180. Sociologiquement, les catégories qui bénéficient du deuil sont situées au-dessus des gens du peuple qui demandent des convois de charité. Il n’y a quasiment pas d’ouvriers dans notre corpus, alors que les domestiques enrichis et autres bourgeois de Paris » y sont mêlés aux maîtres artisans. On peut donc estimer que les indemnités de deuil concernent potentiellement la moitié des Parisiennes mariées. La gradation des indemnités suit grossièrement la hiérarchie sociale. 181 Brillon, 1727, tome 2, p. 608-609. 70D’après l’arrêtiste Brillon dont l’ouvrage est publié en 1727, la coutume fixe le montant du douaire à 50 lt pour les veuves du commun181. Dans notre corpus, les premiers exemples d’indemnités inférieures à 100 lt datent des années 1730, signe d’une démocratisation du deuil qui profite surtout aux artisans. En 1736, Sulpice Robbe, maître potier d’étain décède en laissant quatre enfants vivants, deux fils aussi maîtres potiers d’étain, un gendre maître tabletier, un autre maître fondeur. Ses funérailles coûtent 105 lt, et sa veuve reçoit 75 lt au titre de son deuil. Les Robbe s’étaient mariés très modestement en 1699 ; ils s’accordaient un préciput de 50 lt ; aucun douaire n’était mentionné, dernier indice de l’appartenance de ce couple aux milieux populaires. Or, ce minimum de 50 lt reste valable jusqu’à la Révolution, il vaut en 1751 pour la veuve d’un mercier failli qui est devenu commis mais à qui on avait promis un douaire de 300 lt de rente ; il vaut aussi en 1768 pour la veuve d’un frotteur mariée en 1730 avec un douaire de 500 lt. 182 Menjot d’Elbenne, S., 1923, p. 128. 183 AN, MC, XIX 746, 6 février 1754, liquidation et partage de la succession Louis Roberge de Boismorel ... 184 Pénicaut, E., 2004, p. 400. 185 Cuvillier, J., 2005, p. 89-90. 186 Vergé-Franceschi, M., 1990, p. 2281. 187 Denisart, 1787, p. 362. 188 AN, MC, CXII 568, 22 septembre 1756, compte et arrêté de la succession du duc de Châtillon. 189 Lagrave de, 1999, p. XIV et 13. 71Le seuil de 300 lt apparaît, comme pour les frais funéraires, comme une limite supérieure des consommations de la petite bourgeoisie. Dans le milieu des notables, la fourchette est étroite entre 600 et 1 000 lt. Pour les financiers et les nobles, cette dernière somme est un seuil plancher. Mme de la Sablière, veuve d’un financier, a un douaire de 2 000 lt de rente et touche un deuil de 4 000 lt après la mort de son époux en 1679182. La veuve du payeur des rentes Louis Roberge de Boismorel, douée de 2 000 lt de rente, se voit attribuer un deuil d’une année de douaire en 1754183. La somme accordée en 1721 à Élisabeth-Thérèse Le Rebours, veuve de l’ancien contrôleur général des finances Chamillart, 5 000 lt, se situe logiquement dans une frange supérieure184. L’aristocratie titrée est encore au-dessus. Catherine Angélique d’Albert de Luynes épouse en 1694 le marquis de Gouffier, son douaire est fixé à 6 000 lt de rente s’ils ont des enfants ; le marquis décède en 1706, les frais de deuil sont estimés à une année de douaire185. Au début du gouvernement personnel de Louis XV, la veuve du maréchal de Montesquiou demande 12 000 lt, le légataire de son défunt époux en propose 4 000 lt, la justice arbitre à 8 000 lt en 1726 ; Denisart justifie la décision en arguant que 4 000 lt n’est pas [une somme] suffisante, pour le deuil de la veuve d’un maréchal de France ». Les 12 000 lt réclamés par la maréchale de Broglie, veuve depuis 1727 et douée de 6 000 lt de rente, sont cohérents avec le cas précédent186. Mais un plafond semble avoir été implicitement fixé à 8 000 lt. En 1729, la comtesse de la Motte obtient cette somme187, tout comme la veuve du duc de Chatillon douée pourtant de 9 000 lt de rente en 1756188, et Mme Helvétius douée de 8 000 lt de rente en 1771189. On ne s’étonnera pas que la veuve d’un financier rivalise avec les grands nobles d’épée en cette fin d’Ancien Régime. Tableau 8. Indemnités de deuil et frais funéraires, 1695-1789 Nombretotal Nb fraisfunérairessupérieurs à deuil Nb fraisfunérairesinférieursà deuil Moyennedes fraisfunéraires lt Moyennedes indemnitésde deuil lt 1695-1703 2 2 0 1721-1750 17 10 7 396 340 1751-1789 16 6 10 638 1 009 1695-1789 35 18 17 471 666 72La comparaison entre les indemnités moyennes de deuil et les frais d’enterrement moyens révèle un dimorphisme sexuel des consommations funéraires dans les catégories supérieures de la société. En effet, chez les bourgeois de Paris », ces dépenses sont sensiblement équivalentes environ 150 lt, dans le milieu des notables, des marchands non-notables et des artisans, elles sont voisines 820 lt / 735,9 lt ; 476 lt / 405,7 lt ; 165 lt / 202 lt. L’écart se creuse chez les avocats non notables 537,5 lt / 384,4 lt, il devient très important chez les financiers et les nobles en moyenne, un enterrement coûte environ 1 000 lt, le deuil de la veuve et de ses domestiques 4 000 lt. 73La comparaison peut être approfondie par quelques études de cas trente-cinq cas. Dans ce petit corpus, la moyenne des indemnités de deuil est de 666 lt, bien supérieure à celle des frais funéraires plus de 400 lt. Là encore, les années 1730 sont des années charnières. Jusqu’en 1738, les frais funéraires sont très majoritairement supérieurs aux dépenses de deuil neuf cas sur dix. À partir de la décennie 1740, c’est l’inverse. En fait, quand le deuil vaut entre 45 et 400 lt, il est généralement inférieur aux frais funéraires ; en revanche, quand le deuil vaut entre 500 et 8 000 lt les cas vont jusqu’en 1788, sa valeur est supérieure aux dépenses des obsèques de l’époux. En 1742, les obsèques du mercier Barbier coûtent 884 lt, le deuil de sa veuve est de 1 000 lt. 190 Roche, D., 1989 tableau 7. 74Dans ce petit corpus, les indemnités de deuil connaissent une forte croissance 100 %, nettement plus forte que celle des frais d’obsèques 61 %. Cette augmentation touche surtout les grosses fortunes, qui consacrent plus de 350 lt aux funérailles ou 500 lt et plus au deuil de la veuve. Cette forte croissance est cohérente avec l’augmentation des dépenses vestimentaires que Daniel Roche a observée dans tous les milieux sociaux entre la fin du règne de Louis XIV et la Révolution190. Les familles sont loin de renoncer à ces dépenses de représentation, ce qui explique la multiplication des commentaires des moralistes. 75Cette diffusion du deuil dans la société parisienne compense une disparition progressive de la visibilité des morts dans les églises paroissiales. * 76En mobilisant différents types de sources, cet article a tenté de présenter une étude d’une partie du marché funéraire » à Paris des années 1680 à la Révolution. 77Les prestataires de services proposent aux familles des produits variés. Dans les paroisses, l’absence de classes leur permet de choisir l’enterrement qu’elles peuvent et veulent payer. Avec le dégroupage des offres et la fin des avantages consentis aux marguilliers et aux anciens paroissiens, l’offre est de plus en plus souple. L’étude des consommations funéraires révèle cependant la force des représentations communes qui pousse la majorité des acteurs appartenant à un même groupe social à ne pas dépasser certaines limites, à respecter des normes sociales tacites. Les cas de transgression ne sont pas exceptionnels, mais un sentiment religieux intense ou une belle fortune acquise sur le tard leur donnent sens. 191 Croq, L., 2010. 78Les dépenses funéraires, frais d’obsèques et de deuil, font partie de la culture des apparences. La bourgeoisie parisienne reste attachée à ces formes d’expression du rang et de la fortune des familles dans l’espace public. Dans une société où l’enrichissement est plus rapide que l’ascension sociale, où les marques de puissance des notables sont en voie de disparition avec la suppression des bancs familiaux dans les églises paroissiales191, le convoi et son faste permettent de manifester furtivement à la fois sa bonne fortune et son respect des devoirs familiaux. Avec les mariages, les obsèques sont un des rites de passage qui permet la surconsommation. 79Le faste des obsèques, d’une dizaine à quelques milliers de livres, est globalement proportionnel au rang des acteurs. L’adéquation de ces échelles est cependant troublée par de multiples anomalies. Les nobles restent bien sûr soucieux de leur honneur, mais ils manifestent de plusieurs façons leur refus d’un conformisme qu’ils jugent sans doute petit bourgeois. Les droits de la conscience individuelle priment ceux de la famille, ce qui va à l’encontre de l’essence lignagère même de la noblesse. La tendance de la robe est plutôt à la sous-consommation qu’aux dépenses ostentatoires. Les plaintes des curés du Marais font sens les magistrats qui y sont particulièrement nombreux refusent le luxe aristocratique et les convois les plus fastueux. Les enterrements des financiers, plus onéreux, induisent un déclassement relatif de la magistrature. La bourgeoisie est aussi touchée par des opérations de reclassement symboliques dans les deux dernières décennies de l’Ancien Régime, les dépenses d’obsèques des petite et moyenne bourgeoisie enrichies s’emballent et atteignent le niveau de celles des notables, bourgeoisie politique alors dévalorisée par le rattachement de l’échevinage à la sphère monarchique et par la politique libérale menée par le contrôle général des finances. Le hiatus entre la rapidité des changements économiques et la lenteur des mutations sociales est frappant. 192 Croq, L., 2009, p. 38. 80L’inflation du coût des obsèques de la bourgeoisie économique est un des signes de la démocratisation de certaines consommations funéraires qui est un phénomène marquant du siècle des Lumières. Le maintien par les fabriques des tarifs planchers permet aux gens du peuple de faire inhumer leurs parents dans les cimetières paroissiaux pour une dizaine de livres sans avoir recours à la charité. Les billets d’enterrement mais aussi le deuil se diffusent dans la petite bourgeoisie. À l’autre bout de l’échelle sociale, l’envolée des réclamations des femmes de la noblesse qui doivent non seulement changer leur garde-robe mais aussi vêtir les nombreux domestiques de la maison amène les juges à codifier l’indemnité de deuil à une année du revenu du douaire vers le milieu du xviiie siècle. Cette restriction jurisprudentielle, dont les arrêtistes témoignent bien tardivement, participe de la dynamique de limitation des droits des femmes au xviiie siècle elle s’ajoute à la réduction des droits des filles-mères sur les pères putatifs de leurs enfants et à la perte du statut de créancière privilégiée des femmes séparées de biens dans les années 1740192. 81Ces mutations sont étalées sur plusieurs décennies, aussi n’ont-elles guère suscité de commentaires des contemporains. Elles contrastent avec la faiblesse des changements initiés par la monarchie et le parlement dans la capitale en matière funéraire, celle-ci est en retard par rapport aux autres villes du royaume, le grand changement – la construction des caves collectives – est le résultat des initiatives locales des marguilliers et non des pouvoirs publics. Ceux-ci ont sans doute eu d’autant plus de mal à imposer leurs réformes que la bourgeoisie parisienne était fortement attachée au système cérémoniel mortuaire traditionnel. La noblesse seule qui s’était toujours singularisée chapelles funéraires, endeuillement des domestiques etc. met à distance ce système de multiples façons et y introduit des éléments de modernité les enterrements de nuit ou à la campagne ou dans les cimetières, la rareté des faire-part et le petit nombre des invités, le respect de la conscience individuelle des défunts au péril de l’honneur du lignage… La noblesse conforte ainsi sa marginalisation dans l’espace public. 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Ou veut-on, par ce stratagème, engager les familles pauvres à faire des dépenses au-dessus de leurs forces ? ». Chassin, 1889, t. 2, p. 499 Observations d’un habitant des Filles Saint-Thomas, article 20. 3 Foisil, M., 1987, p. 295. 4 Garrioch, D., 2005, p. 35-75. 5 Il ne faudroit pas […] que la religion encourageât les dépenses des funérailles. Qu’y a t-il de plus naturel que d’ôter la différence des fortunes dans une chose et dans les moments qui égalisent les fortunes ? ». Montesquieu, De l’esprit des lois, 1ère édition, 1748 chapitre vii. Du luxe de la superstition. 6 Chaunu, P., 1978, p. 441. Vovelle, M., 1974, p. 201. 7 Foisil, M., 1974 ; Ariès, P., 1977, p. 472-493 ; McManners, J., 1981, p. 303-367. 8 AN, S 7493, 13 octobre 1762, lettre du curé de Saint-Gervais. 9 Aubert, G., 2003. 10 AN, MC, CXII 813A, 11 avril 1789, dépôt du testament olographe de Michel Bouvard de Fourqueux, rédigé le 1e mars 1781. L’extrait mortuaire daté du mardi 7 avril et établi à Saint-Gervais, sa paroisse, précise que le corps a été apporté en l’église Saint-Gervais et après l’office chanté, le corps présent, a été transporté en carrosse, de cette église en celle paroissiale de Fourqueux lieu de sa sépulture ». 11 Le 5 juillet 1740, les Augustins de la place des Victoires concèdent une chapelle familiale à René Hérault, lieutenant général de police, qui demeure rue des Petits-Champs, paroisse Saint-Roch. Il y est inhumé le 2 août suivant. Pillorget, S., 1971, p. 296. 12 Hardy, 2009, p. 370 et 518 les ducs de Gesvres et de Chaulnes sont inhumés à Saint-Sulpice ; p. 450 les Gilbert de Voisins sont à Saint-Séverin, p. 513 les Bignon sont à Saint-Eustache, p. 600 les Lamoignon sont à Saint-Leu Saint-Gilles, p. 670 les Talon sont à Saint-Cosme. Hardy, à paraître 7 février 1781 les Clermont-Tonnerre sont à Saint-Nicolas du Chardonnet. Saint-Nicolas du Chardonnet abrite aussi la chapelle des d’Argenson Combeau Y., 1999, p. 42. La concession de la chapelle Saint-Etienne de Saint-Merry, attribuée à la famille Camus de Pontcarré en 1609, est renouvelée en 1756. Baloche, C., 1911, t. 2, p. 445. 13 Hardy, à paraître, 6 août 1776 le corps du prince de Conti est transporté à l’Ile -Adam, […] pour être inhumé conformément dans le lieu de l’église paroissiale dudit lieu […] On étoit étonné que le prince de Conti eût renoncé comme la feue Dame sa mère au tombeau de ses ancêtres dont les cendres reposoient sous le maître-autel de l’église paroissiale de Saint André des Arts ». 14 Les sépultures des Phélypeaux donnent cette impression de dispersion. L’église Saint-Germain-l’Auxerrois est le lieu de leur sépulture familiale Bombelles, M. de, 1982, tome 1, p. 89 et Hardy, à paraître, 23 novembre 1781. Le comte de Maurepas y est enterré le 23 novembre 1781, mais peu de ses parents y sont inhumés au XVIIIe siècle. Le corps de Louis Phélyppeaux, duc de La Vrillière, comte de Saint-Florentin, ministre d’Etat est transporté […] à La Vrillière, cy-devant Châteauneuf, à cinq lieues d’Orléans, pour y être inhumé au même lieu qui avoit servi de sépulture au feu marquis de La Vrillière son père » ; la duchesse de Nivernois, sœur du comte de Maurepas, est inhumée en l’église de Saint-Sulpice sa paroisse » Hardy, à paraître, 27 février 1777 et 13 mars 1782. 15 Il faut payer le clergé de la paroisse de départ et du lieu de culte d’arrivée, ainsi que les frais de transport du corps. 16 Nadault de Buffon, H., 1863, p. 117-127 en 1788, le corps du comte de Buffon est présenté à Saint-Médard puis transporté à Montbard. 17 Robin-Romero, I., 2007, p. 58. 18 Menetra, 1982, p. 38 et 226-227. 19 Hardy, 2008, p. 179-180, 303, 336, 452-453, 662, 707-708. 20 Hardy, 2008, p. 254, 357, 719-720 et 792. 21 Hardy, 2008, p. 543-544 et 795. 22 Il n’y a pas jusqu’à la bourgeoisie qui s’astreint au cérémonial de la Cour, & qui emprunte un air d’importance tout à fait risible. Argante a gagné un bien fort honnête, il vit dans une douce aisance, & serait vraiment heureux si sa vanité ne se trouvait de temps en temps mortifiée lorsqu’il oublie la gradation des différents états. À la mort de sa sœur, il a fait prendre le deuil à ses chevaux. Quelques mauvaises plaisanteries l’ont obligé à ne plus se promener dans un carrosse drapé. Argante s’est tenu prisonnier dans ses appartements, jusqu’à ce que le temps du grand deuil a été expiré. Il a reparu dans un équipage plus modeste » Tableau du siècle, 1759, p. 145. Voir aussi les citations relevées par S. Beauvalet-Boutouyrie, 2001, p. 138. 23 Solnon, 1992, p. 147. 24 Sévigné, Madame de, 1862, p. 214 testament rédigé le 29 septembre 1711, déposé le 26 mars 1713 chez le notaire Doyen. 25 Ariès, P., 1977, p. 79-80 ; Chaunu, P., 1978, p. 326. 26 Engammare, M., 2002. La laïcisation des valeurs apparaît aussi dans l’aménagement des sièges des temples. Grosse, C., à paraître. 27 AN, MC, XXXIX 247, 13 novembre 1706, testament de Marie Orceau veuve Louis Rouillé, contrôleur général des postes, demeurant paroisse Saint-Germain l’Auxerrois desire ladite dame être inhumée dans la chapelle de la Visitation de Sainte Marie qu’elle a acquise dans l’église de Saint-Germain l’Auxerrois pour la sepulture de sa famille près ledit defunt sieur son epoux et que la ceremonie s’en fasse avec le plus de modestie que faire se pourra » ; XVII 74, 27 février 1739, testament de Geneviève Savatier veuve François Saussoy, écuyer, commissaire provincial des guerres en Catalogne et Roussillon, demeurant paroisse Saint-Nicolas du Chardonnet ordonne l’inhumation de son corps dans l’église de saint Nicolas du Chardonnet sous la tombe de dame Elisabeth Justinant sa grand-mère […] où les sieur et de père et mère de lad testatrice sont inhumés » ; VI 747, 24 octobre 1761, testament d’André François de Paule Lefèvre d’Ormesson, baron du Cheray, conseiller honoraire au parlement, paroisse Saint-Gervais je veux et ordonne être inhumé dans la sépulture de mes ancêtres ». 28 Rideau, G., 2010, p. 111. 29 Foisil, M., 1974. 30 AN, MC, XXXIX 82, 3 mai 1648, testament d’Adrien Devin, marchand drapier, ancien échevin, demeurant rue des Bourdonnais, paroisse Saint-Germain l’Auxerrois il veut être enterré dans le cimetière des Saints-Innocents où sont inhumés ses père, mère, aïeux.... 31 AN, MC, CXV 316, 25 janvier 1703, testament d’Anne Françoise Duzelle épouse André Mollé, marchand pelletier ; CXII 661, 1e avril 1728, testament de Claude Mesnier, marchand mercier. En 1733, le marchand de musique François Boivin est enterré, conformément à ses vœux, au cimetière des Saints-Innocents Milliot, S., 1968, p. 110. VII 261, 30 décembre 1739, testament de Nicolas Trelain, marchand mercier paroisse Saint-Eustache. 32 Gaël Rideau a travaillé à partir du même type d’archives. Rideau, G., 2009, p. 130 et 2010, p. 110-111. 33 Croq, L., 1998 et 2009. 34 Denisart, 1775, p. 476-477. Durand de Maillane, P. T., 1776, p. 178. Thibaut-Payen, J., 1977, p. 57-64. 35 Lebrun, F., 1971, p. 464-465. 36 Thibaut-Payen, J., 1977, p. 59, note 228. 37 Marcadé, J., 2010, p. 36. 38 Thibaut-Payen, J., 1977, p. 64 sans néanmoins vouloir empêcher la libéralité des riches ». 39 Baloche, C., 1911, p. 501 ; Baurit, M. & Hillairet, J., 1955, p. 24. AN, H5 3772, extrait de délibération de la fabrique Saint-Eustache, 11 juin 1747. 40 Baloche, C., 1911, p. 501-502. 41 BnF, Fol Z Le Senne 723, martyrologue de Saint-Séverin, 1678. 42 Harding, V., 2002, p. 136. 43 Vimont, M., 1932, p. 178. 44 Baloche, C., 1911, p. 433-434 et 501-502. 45 BnF, Z Thoisy 331, fol. 171-177, extrait des registres de délibérations des marguilliers de Saint-Jacques de la Boucherie, 10 janvier 1688. 46 Saupin, G., 2000, p. 144-145. 47 Rideau, G., 2009, p. 125. 48 Lottin, A., 1978-2000, p. 150. 49 BnF, ms fr 21609, fol. 36-39, règlements des droits dûs à la fabrique de l’église paroissiale de Saint-Jean en Grève…, 1670. Baloche, C., 1911, p. 434. BN, Joly de Fleury 1587, fol. 256, arrêt imprimé du parlement concernant la fabrique de Saint-Leu-Saint-Gilles, 1734. 50 AD 78, 58 J 2, registres de délibérations de la fabrique Notre-Dame de Versailles, 20 août 1773. 51 Harding, V., 2002, p. 75-76. Pour le xviiie siècle, voir nos calculs dans L. Croq, 2009, p. 298-299. 52 Harding, V., 2002, p. 129. 53 BnF, Z-Thoisy 331, f. 191-213, Règlement général pour les droits de la fabrique de l’église paroissiale de Saint-Séverin à Paris, & des officiers d’icelle, quêtes & fonctions desdits officiers, 19 avril 1637. 54 Brochard, L., 1923, p. 77. 55 BnF, Lk7 7039, Règlements des droits et fonctions des officiers dépendants de la fabque de […] Saint-Eustache à Paris, faits le 1er octobre 1669…, ch. XXXVIII. 56 Harding, V., 2002, p. 139. 57 Les offres forfaitaires associant obligatoirement plusieurs prestations qui ne sont pas toujours détaillées sont fortement critiquées par J. Carpentier de Marigny, 1673, p. 15. 58 AN, T 1068. 59 Lottin, A., 1984, p. 304. 60 Rideau, G., 2009, p. 129. 61 Salvadori, P., 1999, p. 144. 62 Chaunu, P., 1978, p. 356. 63 AN, MC, notaire Boursier, 8 juin 1707 ; XCIX 518, 23 novembre 1753 ; LXXV 727, 9 septembre 1773, traités d’office. 64 Lebrun, F., 1971, p. 465. 65 Sur la survivance de ces pratiques dans la France du début du xxe siècle, voir A. Van Gennep, 1998, p. 639-641. 66 Code de l’Hôpital Général de Paris, 1786, p. 301-303 extrait des registres des délibérations du Bureau de l’Hôpital général, 5 août 1784. 67 Pour les bourgeois AN, MC, CXII 625, 11 février 1709, testament de Marie-Thérèse Renou épouse Jean Liegé, maître boursier ; XI 405, 16 mai 1710, dépôt du testament olographe de Catherine Marguerite Sanguiniere veuve Etienne Magneux, avocat au parlement, ancien échevin et intendant des affaires du duc de la Tremouille j’ ordonne à mes enfants sous peine d’encourir mon indignation » d’être enterrée dans le cimetière de la paroisse sans aucune pompe ni tenture ; XLI 363, 27 juin 1717, testament de Marie Bournigal épouse René Estienne, marchand mercier, paroisse Saint-Germain l’Auxerrois ; CXII 661, 15 janvier 1728, testament de Marie Barbe Tixerand veuve Nicolas Pierre Le Roy, marchand mercier ancien failli, le couple avait été séparé de biens en 1697, paroisse Saint-Pierre des Arcis ; XXXVIII 242, 19 janvier 1728, dépôt du testament olographe de Jean I Chapus, marchand maître tailleur d’habits, paroisse Saint-Laurent ; XCIV 202, 29 février 1732, testament de Jean-Baptiste Germain ancien marchand mercier et testament de Marie Porchez, son épouse, paroisse Saint-Nicolas des Champs ; XXIV 690, 18 octobre 1742, testament d’Antoine Guillot, marchand mercier, paroisse Saint-Germain l’Auxerrois. AN, MC, C 620, 25 février 1755, testament de Louis Pierre Regnard, commissaire au Châtelet, paroisse Saint-Séverin ; XCVIII 571, 27 juin 1766, testament de Pierre-Charles Deligny, ancien procureur au parlement, paroisse St Gervais ; LXXIII 1021, 18 juin 1781, inventaire après décès de Pierre de Varenne, marchand mercier, échevin et juge consul janséniste, paroisse Saint-Médard, avec testament olographe du 20 juin 1777 inséré. Pour les nobles la chancelière d’Aguesseau veut être inhumée dans le cimetière d’Auteuil Marais, M., 1988, p. 88 -décembre 1735, son époux demande, dans son testament rédigé le 30 septembre 1742, à être inhumé près d’elle Storez-Brancourt, I., 1996, p. 43. La comtesse de Verrue veut être enterrée dans le cimetière de la paroisse Saint-Sulpice, où le chevalier de Luynes, son frère, a été inhumé. Deschamps, P., 1864, p. 322 27 septembre 1736. Le prince de Bauffremont janséniste est inhumé en 1769 dans le cimetière de Saint-Sulpice comme il l’avoit demandé par son testament ». Hardy, 2008, p. 462-463. Le comte de Vergennes écrit le 1e septembre 1784 Je veux que mon enterrement se fasse simplement et sans pompe, que mon corps soit déposé dans le cimetiere de la paroisse sur laquelle je mourrai ; je permets seulement à mes héritiers de placer sur la fosse dans laquelle je reposerai, une pierre, sur laquelle on pourra graver mes noms, mon âge, et les différens emplois que j’aurai remplis, sans aucune sorte d’éloge ». Mayer de, 1789, p. 193-194. 68 Nicolas Cadeau, prêtre du diocèse de Paris, veut être enterré au plus tard à sept heures du matin dans le petit cimetière qui est au milieu du charnier de l’église de Saint-Jean en Grève sa paroisse le plus succinctement que faire se pourra sans aucun ministere de juré crieur ». AN, MC, LI 905, 12 juillet 1737, testament. 69 AN, MC, IX 630, 21 janvier 1728, testament de Léonard I Chauvin, mercier, échevin, juge-consul. Voir aussi le refus de la tenture dans le testament du lieutenant général de police La Reynie cité dans J. Thibaut-Payen, 1977, p. 338. 70 Thibaut-Payen, J., 1977, p. 37. Autres exemples de refus des tentures sans rejet d’une autre consommation particulière. Extrait du testament de la veuve du marquis de Lyonne, brigadier des armées du roi, paroisse Saint-Sulpice, rédigé le 21 mai 1754. Brièle, L., 1886, p. 21. Testament du lieutenant général de police La Reynie mort le 14 juin 1709, cité par J. Thibaut-Payen, 1977, d’après Jacques Saint-Germain, La Reynie et la police du grand siècle d’après de nombreux documents inédits, Paris, Hachette, 1962, p. 338. XI 405, 16 mai 1710, dépôt du testament olographe de Catherine Marguerite Sanguiniere veuve Étienne Magneux ; XXXVIII 242, 19 janvier 1728, dépôt du testament olographe de Jean I Chapus ; XXIX 389, 27 mai 1728, dépôt du testament de Catherine Orient veuve Jean Toupiolle, marchand mercier paroisse Saint-Leu Saint-Gilles ; IX 677, 22 octobre 1751, dépôt du testament de Pierre Sorin, marchand épicier, rédigé le 24 décembre 1739 ; XCVIII 517, 5 avril 1742, dépôt du testament de Marc Héron, marchand apothicaire ; C 676, 7 décembre 1764, dépot du testament olographe de Claude Lenain, correcteur de la chambre des comptes, rédigé le 18 novembre 1760 ; XCVIII 571, 27 juin 1766, testament de Pierre-Charles Deligny ; IX-647, 17 août 1737, testament d’Espérance Imbault veuve Pierre Tribout, marchand de vin paroisse Saint-Jean en Grève ; XXIV 690, 18 octobre 1742, testament d’Antoine Guillot. Deschamps, P., 1864, p. 322. Pillorget, S., 1978, p. 67 testament de Feydeau de Marville. 71 AN, MC, VI 747, 24 octobre 1761, testament d’André François de Paule Lefèvre d’Ormesson baron du Cheray ; CXII 661, 1er avril 1728, testament de Claude Mesnier, marchand mercier, paroisse Saint-Pierre des Arcis ; CXII 704 b, 16 juin 1751, testament de Jeanne Le Boucher de Grumesnil veuve Paul Alexandre Petau chevalier seigneur de Mepuis, Vigneux et autres lieux, paroisse Saint-Paul. 72 Le testament de Mme de Beauvau ne veut point de tenture, ni même de billets d’invitation, excepté celui qu’on envoya à l’Hôpital général pour convoquer les pauvres à l’enterrement. […] Elle fut inhumée tout simplement dans le cimetière commun ». Thibaut-Payen, J., 1977, p. 37. 73 Madame de Barally, épouse d’un conseiller à la grand’chambre, demeurant paroisse Saint-Roch, précise dans son testament Je veux que mon corps soit inhumé avec la plus grande modestie de grand matin, sans tenture, ni sonnerie, sans aucun billets invitoires, et qu’il n’assiste que six prêtres à mon enterrement ». AN, MC, XCVIII 538, 14 mai 1757, testament de Renée Louise Lefevre de Givry de la Pommeraye épouse Denis Bernard François de Barally, conseiller à la grand’chambre. 74 AN, MC, LXXXVI, 657, testament olographe en date des 4 et 5 janvier 1752, déposé le 13 juin 1753, Marie-Anne Breavoyne, ouvrière en linges, veuve François Thouin, garçon mercier. 75 Crasset, J., 1684, p. 45. 76 Nouvelle histoire abrégée de Port-Royal, tome 4, Paris, 1786, p. 176. 77 Vie du bienheureux François de Pâris diacre du diocese de Paris, Utrecht, 1743, p. 146. Sur le diacre Pâris, voir N. Lyon-Caen, 2010. 78 Manneville, C. de , 1904, note 2, p. 202. 79 Les marguilliers de Saint-Paul présentent ainsi l’enterrement d’un fidèle mort sans laisser de bien Sans Prieres ni luminaire / On le fait porter comme un chien / Dans quelque coin du Cimetiere / Et de plus sçachez qu’en ce cas / L’exactitude est si précise, / Que même nous ne souffrons pas / Que le corps passe par l’Église ». Carpentier de Marigny, J., 1673, p. 16. 80 En 1678, c’est un procureur qui meurt impénitent et qu’on enterre sans sonnerie de cloches, d’où grave mécontentement chez les gens de robe ». Vinot-Préfontaine, J., 1959, p. 82. 81 Lyon-Caen, N., 2010, p. 424. 82 Journal universel, septembre 1745, p. 549 à propos de l’inhumation de Bertrand Margoet, prêtre et bénéficier de la cathédrale de Lectoure. M. Puissant, prêtre de Saint-Denis [en Bretagne], est inhumé sans Clergé, sans croix, sans luminaire, sans cérémonie, sans prieres &c ». Suite des Nouvelles ecclésiastiques, 16 avril 1740, p. 62. La levée du corps [de M. Dailenc, avocat résidant à Bayonne] fut faite par un seul Prêtre sans luminaire et sans sonnerie […] ». Suite des Nouvelles ecclésiastiques, 2 juillet 1748, p. 120. M. Friocourt, curé d’Alinctun diocèse de Boulogne-sur-Mer, est enterré en septembre 1754, conformément aux exigences de l’évêque, sine luce, sine cruce, sine prece – sans luminaire, sans croix & sans prieres », sans que le corps fût seulement déposé dans l’église, quoi qu’il fallût y passer, pour le porter au Cimetiere ». Suite des Nouvelles ecclésiastiques, 13 février 1755, p. 25. 83 Après une descente des plus complettes de toute la justice, et les formalités requises en pareil cas, il fut inhumé le lendemain à six heures du matin assés pompeusement en l’église de Saint-Gervais sa paroisse par un convoi de quarante prêtres, on assura même qu’il y avoit eu de la tenture dans l’église ». Hardy, 2008, p. 543-544 28 novembre 1769. 84 Hardy, 2008, p. 206-207 12 février 1767 ; 2009, p. 665 18 novembre 1772. 85 Hardy, 2008, p. 549 5 décembre 1769, inhumation du conseiller au Parlement Severt il n’y eut que quatre procureurs qui assistèrent au convoi de ce magistrat qui s’étoit toujours montré fort attaché à la société des cy-devant soi-disans jésuittes… ». 86 Hardy, 2009, p. 665 18 novembre 1772, inhumation de Jacques Pierre de Sorhouet, ancien conseiller au Grand Conseil et conseiller au parlement Maupeou, en l’église Saint-Gervais. 87 L’enterrement [du maréchal d’Estrées à la paroisse Saint-Sulpice] était assez magnifique ; cependant, la tenture de l’église auroit pu être plus belle. » Luynes de, 1860, tome 1, p. 435 décembre 1737. 88 AN, MC, XXXIX 139, 1e février 1678, inventaire après décès de Catherine Lenormand épouse Barroy ; XXXIX 220, 31 août 1700, compte d’exécution testamentaire de Marie Mariette épouse Barroy. 89 Villain, J., 1994, p. 331. Pénicaut, E., 2004, p. 400. Cuvillier, J., 2005, p. 444-446. 90 Nicolas, J., 2003, p. 308. 91 AN, MC, CXII 625, 10 juin 1709, inventaire après décès de Claude Chapron, maître doreur sur métaux. 92 Rideau, G., 2009, p. 123. 93 Roche, D., 1981. 94 Lyon-Caen, N., 2010. 95 AN, MC, X 728. 96 AN, MC, LXIV 457, 31 mars 1780, inventaire après décès de Pierre Antoine Rueff, bourgeois de Paris », ancien maître tailleur d’habits. 97 Garden, M., 2008, p. 110. 98 AN, Y 13119, octobre 1767, scellés après le décès d’Edmond-Jean Georget, marchand épicier où est citée une lettre du notaire Fournel évoquant le testament du défunt du 19 mars 1767. 99 AN, CVII 304, 16 septembre 1708, testament de Marie Chauvin veuve Pierre Presty, marchand mercier, échevin et juge consul. 100 AN, MC, XLI 454, 26 juillet 1736, inventaire après décès d’Etienne Laurent, marchand mercier, échevin. 101 AN, MC, XCVIII 532, 6 décembre 1755, compte d’exécution testamentaire de Claude-René Lelong ; LXXIII 1040, 10 février 1783, inventaire après décès de Marie-Léon Daguin de Launac épouse Clément de Sainte-Pallaye. 102 Hardy, 2009, p. 513 il n’est composé que de » cinquante pauvres, environ cinquante valets de pied, et de plusieurs carrosses occupés tant par des personnes de la famille, que par les différents membres du Corps de Ville ». 103 Croq, L., Paris, 2010. 104 Cabantous, A., 2009, p. 124-125. 105 Le même jour dans la matinée est inhumé en l’église de Saint-Sulpice sa paroisse par un convoi qui ne coute que 60 lt conformément à ses intentions expresses, haute et puissante Dame Marie Paule Angélique d’Albert de Chevreuse, duchesse de Chaulnes, Dame du Palais de la Reine, épouse de haut et puissant seigneur Messire Marie Joseph Louis d’Albert d’Ailly, duc de Chaulnes, pair de France […]. Cette jeune Dame extrêmement pieuse avoit fait un testament dont tout le monde parloit et par lequel elle donnoit soit à ses domestiques, soit aux pauvres généralement tout ce dont elle avoit pu disposer ». Hardy, à paraître 21 novembre 1781. 106 Ariès, P., 1977, p. 476-479. 107 AN, MC, LXXXV 527, 18 mars 1751, notoriété le 6 mars 1724, Marie-Anne Accart épouse François Clément, marchand mercier, 50 ans, est enterrée au cimetière de Saint-Nicolas-des-Champs ; XXXIX 468, 4 septembre 1761, notoriété le 28 janvier 1744, François Jacquemard, marchand faïencier, 69 ans, est inhumé au cimetière de Saint-Laurent ; XXIV 726, 17 avril 1751, notoriété le 20 mars 1750, Marie Pilon veuve Nicolas Prevost, marchand mercier, 77 ans, est inhumée au cimetière de Saint-Roch ; XXVIII 303, 26 août 1761, notoriété le 18 mai 1756, Jean Robert Turbert, marchand mercier paroisse Saint-Merry, 44 ans, est inhumé au cimetière des Saints-Innocents ; XLVIII 114, 21 juillet 1761, notoriété le 7 novembre 1757, Marie Élisabeth Decamp, fille majeure de Maximilien Decamp, marchand mercier, 38 ans, est inhumée dans le cimetière de Saint-Etienne du Mont ; VII 333, 2 mai 1761, notoriété le 20 avril 1761, Jean Aubert marchand mercier, paroisse Saint-Merry, 60 ans, est inhumé au cimetière des Saints-Innocents ; XX 653, 28 mars 1765, notoriété le 1e mars 1765, Jacques Le Gry, marchand grainier, ancien de sa communauté, 69 ans, est inhumé au cimetière de Saint-Eustache ; XLI 625, 26 septembre 1772, notoriété le 3 mars 1772, Michel François Michel, marchand mercier, 71 ans, est inhumé au cimetière de Saint-Nicolas des Champs. NB Aucun exemple ne concerne la paroisse Saint-Sulpice, car les extraits mortuaires précisent rarement les lieux d’inhumation. 108 AN, MC, XXXIX 407, 8 février 1751, partage de la succession d’Antoine Broal, bourgeois de Paris le 2 novembre 1724, Thérèse Elisabeth, fille d’un marchand mercier, 15 jours, décédée chez sa nourrice, a été inhumée au cimetière de Saint-Nicolas des Champs ; LXIV 338, 6 mai 1750, notoriété le 15 mai 1737, Françoise Clermonté, fille d’un marchand fripier, 5 mois, a été inhumée au cimetière des Saints-Innocents ; IX 668, 9 janvier 1748, notoriété le 19 juillet 1745, Geneviève Madeleine Thérèse Marlot, fille d’un marchand bourgeois de Paris, 8 ans et 9 mois, a été inhumée au cimetière de Saint Nicolas des Champs ; LX 303, 5 octobre 1751, notoriété le 15 juillet 1746, Angélique Catherine Riquet, 2 ans et 2 mois, fille d’un marchand bonnetier, a été inhumée dans le cimetière de la paroisse Saint-Nicolas des Champs ; LXI 515, 1 juin 1767, notoriété le 18 juillet 1748, Madeleine Josse, fille d’un marchand mercier, 24 ans, a été inhumée au cimetière de Saint-Eustache ; XLI 620, 6 mai 1771, notoriété le 5 juillet 1764, Marc Antoine Mignonneau, fils d’un marchand mercier, 15 ans, a été inhumé au cimetière des Saints-Innocents. 109 AN, MC, CXII 724, 30 mai 1761, notoriété le 19 novembre 1760, Marie Thérèse Jacquesson veuve Marcelin Joseph Brion, marchand mercier failli puis employé dans les fermes du roi, 51 ans, est inhumée dans le cimetière de Saint-Gervais. 110 Hardy, 2009, p. 111. 111 AN, MC, XXXVIII 243, 3 juin 1728, partage de la succession de Jean I Chapus. 112 AN, MC, CXII 724, 13 janvier 1761, compte d’exécution testamentaire de Guillaume Charles Baudin, ancien notaire. 113 Lyon-Caen, N., 2010, p. 268. 114 AN, MC, X 728, 5 mai 1783, dépôt du testament olographe d’Anne Milleret, ci devant marchande de salines, veuve François Maroy, marchand mercier, rédigé le 27 mars 1780. Id, 8 mai 1783, inventaire après son décès. 115 AN, MC, X 576, 20 juin 1764, inventaire après décès de Jacques Reveillon, bourgeois de Paris. 116 Darnton, R., 1986, p. 214. 117 Marcel, L., p. 221 d’après les Mémoires de Bachaumont et la Correspondance de Grimm. 118 Marraud, M., 2009, chapitre 11. 119 AN, MC, LXXXVII 1010, 6 novembre 1751, dépôt de l’extrait mortuaire de Jean-Baptiste Le Tourneur, conseiller au parlement, intendant du commerce. 120 Pourtant l’avocat Marais doutait que les vœux de la défunte fussent respectés. …Mme la chancelière, […] a demandé à être enterrée au cimetière d’Auteuil, ce que je ne crois pas qu’on fasse ». Marais, M., 1988, p. 88. 121 AN, MC, CXV 874, 20 septembre 1773, dépôt de l’extrait mortuaire. 122 Lyon-Caen, N., 2010, p. 64, 210, 361 et 407. 123 Hardy, à paraître 21 novembre 1781. 124 Hardy, 2009, p. 600. 125 Hardy, à paraître. 126 Mayer de, M., 1789, p. 181. 127 Pillorget, S., 1978, p. 67. Hardy, à paraître 4 janvier 1787. 128 Carpentier de Marigny, J., 1673. 129 Sévigné, Madame de, 1862, note 4, p. 214. 130 BnF, 4-Z Le Senne 1023, 6 B microfilm 9141, Mémoire à Monseigneur procureur général, sur les exactions qu’on fait à Saint Germain l’Auxerrois dans les convois, et sur les abus qui s’y commettent ». 131 Sur le crédit à Paris G. Postel-Vinay & Rosenthal, 2001 ; Coquery, N., 2011. 132 Mercier, 1994, tome 1, Les convois, ch. 255, p. 647. 133 Point de testament sans une fondation de messes […] et les prêtres auraient refusé la sépulture’. Au vrai se mêle le faux, le légendaire noir. Pas de testament sans messe, pratiquement oui, mais sans fondation, non. Les fondations à Paris, au xviie siècle sic, nous l’avons prouvé, sont tout à fait exceptionnelles. Quant au refus de sépulture pour ce seul motif, c’est pure affabulation. Mercier est aussi témoin du bobard qui court » Chaunu, P., Foisil, M. & Noirfontaine, F. de, 1998, p. 479. 134 Chaunu, P., 1978, p. 353-354. 135 Gros, G., 1993. Préaud, M., 2002. Lebrun, F., 1971, p. 478-479. 136 Messieurs & dames s’y trouveront, s’il leur plaît. » AN, MC, XXX 221, chemise de juillet 1719, faire-part de Monsieur David Libraire, ancien adjoint de sa communauté, ancien marguillier de sa paroisse, un des 40 porteurs de la châsse de Sainte Geneviève, qui sera inhumé le 22 février 1719 à Saint-André des Arts. 137 Makarova, A., 2006, p. 115. 138 En 1697, Claude Le Peletier précise il veut que sur son billet d’enterrement on puisse lire Doyen des conseils du Roy ». Mazel, G., 2003, p. 130. 139 Registre des délibérations et ordonnances des marchands merciers de Paris, 1878, p. 220-224 critique de la qualité de grand garde des marchands » figurant sur le billet de M. Beguin, grand garde de la mercerie. 140 Sur le billet de Jean Antoine de Mesmes, premier président du Parlement de Paris, en août 1723 Marais, M., 2004, t. 2, p. 692. Sur le billet du maréchal d’Estrées, décembre 1737 Albert de Luynes d’, tome 1, 1860, p. 435. Sur le billet d’Élisabeth Bontemps épouse Nicolas Beaujon, receveur général des finances, en 1769 Pidansat de Mairobert, 1780, p. 155. Sur le billet du duc de la Vauguyon, inhumé le 4 février 1772 Hardy, 2009, p. 484 ; Grimm, F. M., 1812, p. 199-202 février 1772 ; Deffand du, Mme, 1859, p. 15 lettre à la duchesse de Choiseul, 11 février 1772. 141 En 1714, l’épouse d’un marchand de vin de la paroisse Saint-Paul est enterrée moyennant 51 lt 10 sols ; son convoi avait été annoncé par cinquante billets. Bourgeon, 1984, p. 99. 142 Cent cinquante grands billets de faire-part ont été imprimés et envoyés aux grands de ce monde » pour les obsèques de Claude Le Peletier. Mazel, G., 2003, p. 130. 143 Bourgeois de Boynes, 2008, p. 238. 144 Les héritiers de M. Goislard, pour éviter les contestations qu’auroit occasionné à Paris son titre de Conseiller au Parlement qu’on vouloit lui conserver, soit dans son Extrait Mortuaire, soit dans les billets d’enterrement, l’ont fait transporté à sa terre d’Andonville, où il a été inhumé ils ont fait courir des billets à la main, & n’en ont envoyé qu’à l’ancienne magistrature. […] ». Journal historique de la révolution, 1774, t. 3, p. 179 30 juin 1772. 145 Hardy, à paraître 21 février 1775 » on apprend aussi que messire de Beze de Lys, conseiller en la Grand’Chambre du Parlement, du nombre de ceux qui, par découragement et pour recouvrer [plus tôt] leur liberté après la funeste révolution de 1771, avoient liquidé leur office et reçu leur remboursement, lequel n’avoit pu reparoître au palais depuis le 12 novembre 1774, jour du rétablissement du Parlement, à cause de son état d’infirmité, […] venoit de mourir rue Beautreillis, sur la paroisse Saint-Paul, après avoir fait un testament par lequel, entre autres dispositions, il demandoit qu’on ne fît point imprimer de billets d’invitation pour son convoi, peut-être afin qu’on ne se trouvât point dans le cas d’en envoyer à ses anciens confrères qui, peu satisfaits de sa conduite, auroient pu se dispenser d’y satisfaire. ». 146 Sur la recherche par les élites de l’entre-soi lors des mariages dès le xviie siècle, voir D. Turrel, 2009. 147 Pellegrin, N. & Winn, C. H., 2003. 148 Par exemple, H. Medick, 1995, p. 761. Taylor, L., 1983, p. 119 dans les Pays-Bas, en 1754 l’impératrice Marie Thérèse ordonne la stricte application de l’édit de 1616 sur les règles du deuil somptuaire. 149 Kriedte, P., 1995, p. 750 après la mort de Friedrich von der Leyen, le 23 novembre 1778, ses employés de comptoirs et l’ensemble de ses domestiques revêtirent des habits de deuil, ce qui allait à l’encontre de la réglementation de 1734 sur les deuils ». 150 Beauvalet-Boutouyrie, S., 2001, p. 218. 151 Taylor, L., 1983, p. 119. 152 Pellegrin, N., 1989, p. 70-72. 153 AN, MC, XCVIII 532, 6 décembre 1755, compte d’exécution testamentaire de Claude-René Lelong, maître ordinaire en la chambre des comptes testament rédigé le 20 juillet 1747. 154 Hardy, 2008, p. 353-354 octobre 1768. 155 AN, MC, LIII 226, 22 mai 1724, inventaire après décès de Louise Desgodets veuve Nicolas Guillaume Daustel et épouse Thomas Joachim Hebert, marchands merciers. 156 AN, MC, LXVII 594, 14 août 1755, inventaire après décès de Marie-Madeleine Bingant épouse Thomas François Ruel, marchand mercier. 157 AN, MC, CXV 593, 22 octobre 1751, liquidation de la succession d’Henri Lehuart, marchand mercier. 158 AN, MC, XLVI 426, 13 juin 1769, inventaire après décès de Jean-Henri-Thomas Marianchau, bourgeois de Paris. 159 AN, MC, XXXIX 176, 14 novembre 1691, inventaire après décès de Marie Versoris, épouse Charles Versoris, écuyer ancien maître ordinaire de la chambre des comptes. 160 AN, MC, X 350, 14 octobre 1720, testament de Gabriel Dezegre, bourgeois de Paris. 161 Denisart, 1787, p. 649. 162 Duma, J., 1995, p. 416. 163 AN, MC, XXIV 768, 24 janvier 1760, inventaire après décès de Louis Sauvage de L’Isle bourgeois de Paris », ancien valet de chambre d’un duc et ancien secrétaire d’un évêque. 164 AN, MC, LVIII 485, 21 novembre 1777, inventaire après décès de Jacques Arnaud, bourgeois de Paris. 165 AN, MC, L 588, 24 février 1773, inventaire après décès de Philibert Fattoud, marchand mercier étoffes 193 lt 10 sols ; bas 22 lt ; une robe 26 lt ; étoffe 4 lt et 66 lt ; drap 322 lt 3 sols ; battiste 77 lt 8 sols 4 deniers ; au tailleur 60 lt ; diverses ouvrières pour fourniture et façon 80 lt ; mousseline 19 lt 5 sols et 17 lt 9 sols 3 deniers. 166 Dousset-Seiden, C., 2009, p. 50. 167 Pénicaut, E., 2004, p. 400. 168 AN, MC, XXIV 690, 15 novembre 1742, partage compte et liquidation de la succession de François Delorme, marchand bourgeois de Paris » à l’égard du deuil qu’il conviendrait fournir à lad veuve Delorme il n’en est fait aucun prélèvement attendu la remise qu’elle en fait à ses enfants par bienveillance pour eux dans l’esprit de diminuer d’autant leurs charges » ; XXX 353, 13 mai 1759, partage de la succession de Charles Guy, marchand fabriquant d’étoffes de soie le deuil a été payé par la communauté, la veuve fait remise de la moitié qu’elle a payée ; VII 330, 22 fevrier 1761, liquidation de la succession de René Bailleul, marchand mercier quant au deuil qui est dû à lad Bailleul par la succession de son mari, elle en décharge lad succession eu égard à l’état où cette succession se trouve et encore au moyen des dépenses faites pour portion dud deuil des deniers de lad succession ». 169 Brillon, 1727, tome 2, p. 609. 170 Le Boindre, J., 1997, p. 388 d’après AN, Y 14614B, 28 août 1696, 3e chapitre de dépenses. 171 Augeard, M., 1713, tome 2, XCVIII, p. 684. 172 Bourjon, F., 1770, tome 1, p. 633. 173 Houard, D., 1780, tome 1, article Deuil », p. 488. 174 Brillon, 1727, tome 2, p. 608-609. 175 AN, Y 11051A, 19 janvier 1736, liquidation de reprises et conventions matrimoniales de madame la présidente d’Eaubonne. 176 Nouveau stile du Châtelet de Paris, 1746, p. 84. 177 Ferrière de, 1754, tome 1, p. 480. 178 Denisart, 1787, p. 362. 179 Denisart, 1787, p. 362. 180 Daumard, A. et Furet, F., 1961. 181 Brillon, 1727, tome 2, p. 608-609. 182 Menjot d’Elbenne, S., 1923, p. 128. 183 AN, MC, XIX 746, 6 février 1754, liquidation et partage de la succession Louis Roberge de Boismorel, payeur des rentes de l’Hôtel de Ville notes prises par Daniel Roche. 184 Pénicaut, E., 2004, p. 400. 185 Cuvillier, J., 2005, p. 89-90. 186 Vergé-Franceschi, M., 1990, p. 2281. 187 Denisart, 1787, p. 362. 188 AN, MC, CXII 568, 22 septembre 1756, compte et arrêté de la succession du duc de Châtillon. 189 Lagrave de, 1999, p. XIV et 13. 190 Roche, D., 1989 tableau 7. 191 Croq, L., 2010. 192 Croq, L., 2009, p. de page Pour citer cet article Référence papier Laurence Croq, Le dernier hommage. La comptabilité des frais funéraires et du deuil dans la société parisienne aux xviie et xviiie siècles », Histoire & mesure, XXVII-1 2012, 161-214. Référence électronique Laurence Croq, Le dernier hommage. La comptabilité des frais funéraires et du deuil dans la société parisienne aux xviie et xviiie siècles », Histoire & mesure [En ligne], XXVII-1 2012, mis en ligne le 15 février 2013, consulté le 18 août 2022. URL ; DOI de page
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Présentation de l'établissement Quelles sont les informations pratiques à connaître sur l’agence de Pompes Funèbres Vanlaeres Yves ? L’entreprise Pompes Funèbres Vanlaeres Yves est située dans la ville de Dunkerque, dans le département du Nord 59. Elle possède l’adresse suivante Boulevard Vauban, 59140 Dunkerque Les horaires d’ouverture sont Du lundi au Vendredi de 09h à 11h30 et 14h à 1800h Le samedi de 09h à 1130h Permanence décès 24/24h 7/7j Le gérant de l’agence est M. Emmanuel FOURMAUX Services de l'agence Quels services propose l’agence de Pompes Funèbres Vanlaeres Yves ? Les Pompes Funèbres Vanlaeres Yves accompagnent les familles de la meilleure manière possible pour les aider à organiser les obsèques de leur proche. Dans ce cadre, elles proposent un certain nombre de prestations funéraires, dont Les premières démarchesPrévoyance obsèquesPrévoyance obsèquesInhumation ou crémationRendre hommageCivil ou religieuxToilette mortuaireSoins de conservationAides au financementAvis de décès Quels produits propose l’agence de Pompes Funèbres Vanlaeres Yves ? Pour pouvoir organiser correctement des obsèques, il faut pouvoir utiliser certains produits funéraires essentiels. Justement, l’agence de Pompes Funèbres Vanlaeres Yves propose aux familles les produits suivants MarbrerieFleurs artificiellesPlaques funérairesMonuments funérairesMonuments cinérairesIncontournablesUrnes funérairesJardinières Qu’est-ce qui distingue l’agence de Pompes Funèbres Vanlaeres Yves des autres ? L’agence de Pompes Funèbres Vanlaeres Yves s’est donnée pour mission de proposer le meilleur accompagnement possible aux familles confrontées à la perte d’un proche. 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Transport défunt Accessoires funéraires et urnes Organisation funéraire Prestations en marbre Avis de décès en ligne Demande de devis en ligne Jours de permanence Corbillards Fournitures funéraires cercueils, urnes Supply Personnel Items Services Transport de corps avant inhumation Prix moyen des obsèques dans le departement Tarifs moyens pour l'inhumation Voir le détail Fermer Frais avancés pour le compte de la famille Prestations courantes Voir le détail Démarches & formalités 227 € Ouverture / fermeture caveau porte 483 € Toilette mortuaire préparation et habillage du défunt 168 € Corbillard et chauffeur convoi funéraire 304 € Cercueil avec cuvette étanche et quatre poignées standard 669 € Personnel pour inhumation 96 € Prestations complémentaires optionnelles Voir le détail Maître de cérémonie 146 € Prestations courantes Prestations complémentaires optionnelles Frais avancés pour le compte de la famille Cérémonie funéraire Frais de culte 215 € Porteurs 269 € Maître de cérémonie 146 € Corbillard et chauffeur convoi funéraire 304 € Démarches & formalités Démarches & formalités 227 € Toilette mortuaire préparation et habillage du défunt 168 € Inhumation Ouverture / fermeture caveau porte 483 € Personnel pour inhumation 96 € Cercueil et Accessoires Capiton standard 87 € Cercueil avec cuvette étanche et quatre poignées standard 669 € Mise en bière Mise en bière 112 € Estimation moyenne 2776 € *sources Tarifs moyens pour la crémation Voir le détail Fermer Frais avancés pour le compte de la famille Prestations courantes Voir le détail Démarches & formalités 227 € Dispersion des cendres 40 € Toilette mortuaire préparation et habillage du défunt 168 € Corbillard et chauffeur convoi funéraire 304 € Cercueil avec cuvette étanche et quatre poignées standard 669 € Prestations complémentaires optionnelles Voir le détail Maître de cérémonie 146 € Prestations courantes Prestations complémentaires optionnelles Frais avancés pour le compte de la famille Crémation Crémation adulte 568 € Urne 89 € Dispersion des cendres 40 € Cérémonie funéraire Frais de culte 215 € Porteurs 269 € Maître de cérémonie 146 € Corbillard et chauffeur convoi funéraire 304 € Démarches & formalités Démarches & formalités 227 € Toilette mortuaire préparation et habillage du défunt 168 € Cercueil et Accessoires Capiton standard 87 € Cercueil avec cuvette étanche et quatre poignées standard 669 € Mise en bière Mise en bière 112 € Estimation moyenne 2894 € *sources *sources Quels sont les tarifs moyens des obsèques dans le département du Nord ? Gardez bien à l’esprit que les informations données dans les tableaux ci-dessus servent d’indication. Le prix des obsèques peut être modifié en fonction d’un certain nombre de facteurs, comme par exemple le nombre et la qualité des prestations funéraires choisies par la famille, et les tarifs appliqués au sein de l’agence funéraire l’État n’a pas de contrôle sur les prix appliqués dans le funéraire, ce qui laisse le champ libre aux agences. Vous désirez connaître précisément le tarif d’obsèques personnalisées ? N’attendez plus et utilisez notre comparateur de devis en ligne, 100% gratuit et sans engagement ! Quels sont les moyens de paiement acceptés par l’agence de Pompes Funèbres Vanlaeres Yves ? L’agence Vanlaeres Yves accepte les règlements en carte bleue, chèque et espèces. 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Fermer Nicole G. 01/12/2020 MadameNous vous remercions pour le professionnalisme que vous nous avez apporté lors du décès de notre papa et mariCela s'est fait dans un très grand respect de votre part ainsi que le maître de cérémonie et les porteursVous nous avez conseillé, aidé dans ce moment très difficiles avec patience et bienveillanceMerci Fermer Jay L. 01/12/2020 Nous avons été accompagnés du début à la fin suite au décès de notre maman. Une dame très professionnelle qui connait parfaitement son travail, disponible, à l'écoute et qui a su nous guider dans ce moment extrêmement douloureux où nous sommes complètement perdus. Tout s'est déroulé comme prévu de l'église au cimetière. Toute l'équipe, des porteurs jusqu'au maître de cérémonie, a été bienveillante. Un grand merci de la part des enfants de Mme Arlette HEDEL vve ZIANE Derniers commentaires François W. 30/01/2021 Nous remercions très chaleureusement toute l'équipe des pompes funèbres Vanlaeres pour leur humanité, leur écoute, le... Voir plus Nicole G. 01/12/2020 MadameNous vous remercions pour le professionnalisme que vous nous avez apporté lors du décès de notre papa et mariCe... Voir plus Jay L. 01/12/2020 Nous avons été accompagnés du début à la fin suite au décès de notre maman. Une dame très professionnelle qui connait... Voir plus
MmeDanielle Joly née Lepretre. survenu le 04 juillet 2022 à l'âge de 83 ans. Ses funérailles religieuses seront célébrées le vendredi 08 juillet 2022, à 14 heures 30, en l'église Saint-Eloi de Dunkerque, suivies de l'inhumation au cimetière de Coulogne (62), dans le caveau de famille. Réunion à l'église à 14 heures 25.
Le prix des obsèques varie en fonction des prestations réalisées et des tarifs moyens que l’on pratique sur le Nord 59. Par exemple, le prix d’une crémation n’est pas le même que celui d’une inhumation. En effet les tarifs moyens concernant les crémations sont en moyenne de 2500 à 4500 euros. Pour plus de précisions sur la ville de Dunkerque, vous pouvez vous renseigner sur notre page crématorium. Pareillement, la qualité des services joue également un rôle prépondérant dans une prise de décision tarifaire. Un service haut de gamme ne sera pas facturé au même titre qu’une prestation classique. Quoi qu’il en soit, sans compter le prix de la concession, prévoyez entre 2500 euros et 5500 euros. En effet, il y a le prix des cercueils, celui des frais de transports, de l’accompagnement dans les démarches administratives et de plusieurs autres démarches nécessaires. 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Emmanuel FOURMAUX La société est immatriculée au registre du commerce et des sociétés depuis 2014. Services de l'agence Quels services propose l’agence de Pompes Funèbres Prince ? Les Pompes Funèbres Prince proposent aux familles un large choix de prestations, à effectuer avant, pendant et après les obsèques proprement dites. Parmi elles, on peut relever Les premières démarchesPrévoyance obsèquesPrévoyance obsèquesInhumation ou crémationRendre hommageCivil ou religieuxToilette mortuaireSoins de conservationAides au financementAvis de décès Quels produits propose l’agence de Pompes Funèbres Prince ? En plus des nombreuses prestations citées précédemment, l’agence de Pompes Funèbres Prince met à disposition des familles plusieurs produits funéraires nécessaires au bon déroulement des obsèques MarbrerieFleurs artificiellesPlaques funérairesMonuments funérairesMonuments cinérairesIncontournablesUrnes funérairesJardinières Qu’est-ce qui distingue l’agence de Pompes Funèbres Prince des autres ? L’agence de Pompes Funèbres Prince met particulièrement l’emphase sur l’accompagnement des familles avant, pendant et après les obsèques. Les conseillers sont très à l’écoute des personnes confrontées au deuil qui viennent solliciter leurs services, pour leur assurer un maximum de satisfaction. Accessoires funéraires et urnes Organisation funéraire Prix moyen des obsèques dans le departement Tarifs moyens pour l'inhumation Voir le détail Fermer Frais avancés pour le compte de la famille Prestations courantes Voir le détail Démarches & formalités 227 € Ouverture / fermeture caveau porte 483 € Toilette mortuaire préparation et habillage du défunt 168 € Corbillard et chauffeur convoi funéraire 304 € Cercueil avec cuvette étanche et quatre poignées standard 669 € Personnel pour inhumation 96 € Prestations complémentaires optionnelles Voir le détail Maître de cérémonie 146 € Prestations courantes Prestations complémentaires optionnelles Frais avancés pour le compte de la famille Cérémonie funéraire Frais de culte 215 € Porteurs 269 € Maître de cérémonie 146 € Corbillard et chauffeur convoi funéraire 304 € Démarches & formalités Démarches & formalités 227 € Toilette mortuaire préparation et habillage du défunt 168 € Inhumation Ouverture / fermeture caveau porte 483 € Personnel pour inhumation 96 € Cercueil et Accessoires Capiton standard 87 € Cercueil avec cuvette étanche et quatre poignées standard 669 € Mise en bière Mise en bière 112 € Estimation moyenne 2776 € *sources Tarifs moyens pour la crémation Voir le détail Fermer Frais avancés pour le compte de la famille Prestations courantes Voir le détail Démarches & formalités 227 € Dispersion des cendres 40 € Toilette mortuaire préparation et habillage du défunt 168 € Corbillard et chauffeur convoi funéraire 304 € Cercueil avec cuvette étanche et quatre poignées standard 669 € Prestations complémentaires optionnelles Voir le détail Maître de cérémonie 146 € Prestations courantes Prestations complémentaires optionnelles Frais avancés pour le compte de la famille Crémation Crémation adulte 568 € Urne 89 € Dispersion des cendres 40 € Cérémonie funéraire Frais de culte 215 € Porteurs 269 € Maître de cérémonie 146 € Corbillard et chauffeur convoi funéraire 304 € Démarches & formalités Démarches & formalités 227 € Toilette mortuaire préparation et habillage du défunt 168 € Cercueil et Accessoires Capiton standard 87 € Cercueil avec cuvette étanche et quatre poignées standard 669 € Mise en bière Mise en bière 112 € Estimation moyenne 2894 € *sources *sources Quels sont les tarifs moyens des obsèques dans le département du Nord ? Les prix figurant dans les tableaux ci-dessus sont donnés à titre indicatif uniquement le coût des obsèques peut en effet être différent selon les prestations funéraires rajoutées - ou non - par la famille et d’après la politique suivie par l’agence les tarifs du funéraire ne sont pas déterminés par l’État, chaque agence funéraire est donc libre d’appliquer les prix qui lui conviennent. Vous souhaitez connaître précisément le tarif des obsèques de votre proche ? Vous pouvez utiliser notre comparateur de devis en ligne, 100% gratuit et sans engagement. Quels sont les moyens de paiement acceptés par l’agence de Pompes Funèbres Prince ? L’agence Pompes Funèbres Prince accepte les règlements en carte bleue, chèque et espèces. Accéder à l'établissement Photos de l'établissement Comparer les agences proches Funéraire des 2 Caps 415, rue marcel Doret, 62100 Calais 13 avis Pompes Funèbres Ardrésiennes 677, avenue de la Cense Hébron, 62610 Ardres 3 avis Pompes Funèbres Briche et Marbrerie Raboteau 57, avenue de Saint Exupéry, 62100 Calais 3 avis Marbrerie RINGOT & Fils 93, rue des Forts, 59210 Coudekerque-Branche Pompes Funèbres Marbrerie Caron Pitiot 23 rue de l’Eglise, 62145 Estrée-Blanche Pompes Funèbres Laurent Laheyne 14 bis, rue Carnot, 59630 Bourbourg Avis des internautes 3 Les avis sont certifiés afin d'éviter le trucage. Ils proviennent de personnes qui ont utilisé nos services et sont passées par l'établissement. Tous les avis positifs et négatifs sont publiés. Si les notes sont bonnes, c'est que nous vous conseillons des prestataires de qualité. Si vous avez déjà utilisé nos services et êtes passé par un établissement, vous recevrez prochainement un email pour noter notre site ainsi que la prestation proposée par l’établissement. Attention, les détails des notes ne sont calculés qu'à partir des commentaires MPF Fermer Jo O. 30/04/2021 Traduit par Google Un accompagnement de qualité, respectueux et sincère. Un grand merci à M. Delaitre et à toute l'équipe d'Ets Prince pour leur service et leur dévouement.Avis d'origineUn accompagnement de qualité, respectueux et sincère. Un grand merci à Mr Delaitre et à toute l'équipe des Ets Prince pour leur service et leur dévouement. Derniers commentaires Jo O. 30/04/2021 Traduit par Google Un accompagnement de qualité, respectueux et sincère. Un grand merci à M. Delaitre et à toute l'... Voir plus Toutesles infos et tarifs de Pompes Funèbres Générales à Dunkerque (59) - 6.5/10, 10 avis certifiés - notes et avis des familles, services funéraires proposés, photos de l'agence. Estimation gratuite du prix des obsèques cliquez-ici. 01 84 17 37 38 Annuaires pompes funèbres crématoriums funérariums cimetières Conseils Conseils obsèques Conseils marbrerie Fils de Louis XIII, il naquit le 16 septembre 1638, après vingt-trois années d’un mariage stérile. Cette circonstance lui fit donner le surnom de Dieudonné, qu’on oublia pendant la guerre civile de la Fronde et qu’il fit oublier encore plus quand il rechercha et obtint le nom de Grand. Il n’avait que cinq ans lorsque la mort de Louis XIII l’appela sur le trône, en 1643. Les troubles de la minorité sont liés à Anne d’Autriche, la duchesse de Longueville, Mazarin, le cardinal de Retz, Turenne, etc. Nous ne parlerons ici de ces troubles que pour observer leur influence sur le caractère d’un roi qui, par l’action de sa volonté, sut prendre tant d’empire sur les événements du siècle le plus illustre et se montra comme le bon sens qui commande au génie. On a beaucoup dit que son éducation fut négligée à dessein et qu’il manqua des éléments de l’instruction la plus commune. Cette opinion mérite d’être examinée. On lui avait donné pour précepteur l’un des hommes les plus distingués de ce temps, Péréfixe, évêque de Rodez ce prélat écrivit pour son royal élève cette Vie de Henri IV qui, par l’intérêt merveilleux du sujet, la candeur et la facilité de la narration et le parfum de vertu qui s’y fait sentir, est regardée comme un des chefs-d’œuvre de la biographie moderne. Il n’est point à présumer que ce digne prélat pût être infidèle à ses devoirs d’instituteur ; et n’était-ce pas en remplir les devoirs que de rendre familiers à son élève les exemples du meilleur et du plus grand des rois de sa dynastie ? Le jeune Louis, doué d’un tempérament actif et vigoureux, de toutes les grâces et de tous les dons extérieurs, réussissant à merveille dans l’équitation, dans les armes, aux jeux du mail et de la paume, se montra moins appliqué aux études sérieuses. Il apprit cependant le latin et il parlait avec facilité l’italien et l’espagnol. Les sociétés polies, les cercles brillants où la reine sa mère introduisit les agréments et la galanterie du fameux hôtel de Rambouillet, avec moins d’instruction et de pédanterie, durent l’habituer de bonne heure à un tact délicat et à ce sentiment des convenances que depuis il unit si bien à l’art de régner. Sérieux, timide, docile et bienveillant, il apprit à écouter, sans dédaigner de plaire ; et la conversation devint pour lui un utile supplément à des études fort imparfaites. La guerre de la Fronde, qui contraria ses études, servit beaucoup à son caractère. Dès son adolescence, il ne vit autour de lui que les périls du trône. Combien de fois n’entendit-il pas la reine sa mère déplorer les intrigues des courtisans qu’elle avait comblés de ses dons, des favorites auxquelles elle avait confié ses pensées les plus intimes ! Quelle source continuelle d’étonnement et d’instruction pour cette jeune âme qu’une guerre civile conduite par les dépositaires des lois, que des séditions et de nouvelles barricades commandées par un prélat ! Combien de fois ne fut-il pas troublé dans ses exercices, dans ses jeux, par des périls imminents, par des fuites précipitées ! Que de mauvais gîtes ! que d’asiles peu sûrs ! Le sort de ses jeunes années semblait le même que celui de l’enfance de Charles IX. On ne parlait que de l’arracher à la reine sa mère. L’événement d’un combat pouvait le rendre prisonnier de courtisans rebelles qui lui auraient dicté des ordonnances pour proscrire sa mère. Il avait près de dix ans quand la guerre de la Fronde commença ; il en jugeait les divers événements avec une sagacité d’esprit assez remarquable. Lorsque, au commencement des troubles parlementaires, la cour reçut la nouvelle de la victoire de Lens remportée par le grand Condé sur l’armée espagnole Voilà, s’écria le jeune roi, une victoire qui va bien chagriner MM. du parlement de Paris. » Cependant la France pouvait citer, même alors, quelques succès extérieurs. Comme pour donner le présage d’un règne orné et surchargé de gloire militaire, cinq jours après l’avènement de Louis XIV au trône, le grand Condé, alors duc d’Enghien, remportait à vingt-deux ans la victoire de Rocroy, la plus glorieuse des journées qui eussent signalé les armes françaises depuis les batailles de Bovines et de Marignan. Les victoires de Fribourg, de Nordlingen et de Lens, dues au même héros, le présentaient comme l’héritier du génie, de la fortune et de la valeur de Gustave-Adolphe. S’il avait un rival, c’était dans les rangs de l’armée française qu’il fallait le chercher. Le vicomte de Turenne, avec des succès moins brillants et moins constants, perfectionnait encore plus la tactique militaire et donnait à la France le plus sûr boulevard des empires, une excellente infanterie. La fortune voulut que ces deux héros, qui avaient épouvanté et accablé les deux branches de la maison d’Autriche par des succès noblement combinés, fussent opposés l’un à l’autre sans inimitié dans la guerre civile et changeassent de rôle et de parti, comme afin de pouvoir mesurer encore leurs talents militaires. La guerre de la Fronde fut tristement illustrée par la rivalité de ces deux grands capitaines, et n’eut pour ainsi dire d’autre résultat que d’entretenir dans la nation un esprit guerrier, déjà trop enflammé par les succès précédents de ces mêmes héros. Au milieu de ces troubles, Mazarin eut la gloire de fonder le droit public de l’Europe, par le traité de Munster et par la paix de Westphalie, sur les bases les plus nobles que la politique pût se proposer ; car le seul but de ces deux traités semblait être de protéger les petits États contre l’ambition des grandes monarchies. Les coups que le cardinal de Richelieu, que le héros suédois, que les protestants d’Allemagne, que Turenne, Condé et le cardinal Mazarin lui-même avaient portés à l’ambition et à la puissance de la maison d’Autriche, avertissaient tout autre souverain qu’il n’était plus temps de songer à la monarchie universelle. Mais la France s’élevait et la possession de l’Alsace, que l’heureux Mazarin lui avait assurée, ne semblait être que le premier essai de ses forces nouvelles. Tandis que l’empereur d’Allemagne se félicitait d’échapper par divers sacrifices et d’humiliantes concessions à une vaste ruine, la branche autrichienne d’Espagne, plus fière, moins abattue, refusait d’entrer dans le traité de Westphalie, continuait la guerre et nous opposait ce même prince de Condé qui, dans quatre victoires, avait si cruellement châtié son orgueil. Mazarin jouissait alors d’une puissance absolue. La guerre civile cessa quand le parlement ouvrit les yeux sur le crime d’avoir appelé les Espagnols à son secours contre le roi, quand il sut apprécier le repentir lucratif des courtisans ; enfin, lorsque Condé, bien peu digne alors du surnom de Grand, commanda ou laissa exécuter l’incendie de l’hôtel de ville et le meurtre de quelques échevins signalés par leur esprit de modération. Les bourgeois de Paris, qui s’étaient habitués à de funestes combats, eurent assez d’honneur et de bon sens pour s’indigner et s’épouvanter des excès de la multitude. Dans l’étourdissement général et la lassitude commune, personne ne s’avisa de songer à des stipulations pour la liberté publique. Le cardinal n’eut qu’à faire semblant de subir un nouvel exil pour désarmer les Parisiens ; et bientôt ils le virent rentrer au Louvre sans étonnement comme sans terreur. La Fronde finit par rire d’elle-même et de ses héros. Mazarin ne se vengea qu’en mettant tout doucement la France au pillage, non au profit du roi, mais au sien il parut ne regretter que d’avoir été jusque-là trop désintéressé. La reine Anne trembla devant le favori qu’elle avait protégé avec une constance si opiniâtre et si périlleuse. Mazarin sut habilement se servir des vertus naissantes et de l’esprit judicieux du jeune roi pour contenir son ardeur de gouverner. Louis XIV, attribuant au génie de son ministre l’heureux dénouement de la guerre civile, crut que l’autorité absolue dont il devait recueillir l’héritage avait été transmise par Richelieu à Mazarin. Il considéra celui-ci comme un père, à l’autorité duquel il ne pouvait succéder qu’après sa mort, et se prépara par des études secrètes aux grands devoirs qui lui seraient alors imposés. Mazarin voulut, à l’exemple de Richelieu, essayer de la gloire militaire. Il se rendit aux armées et s’y fit suivre par le monarque mais c’étaient encore Turenne et Condé que l’on voyait en présence ; et l’Europe s’aperçut à peine du voyage militaire du cardinal et du roi. Entre les deux illustres rivaux, la fortune semblait toujours s’attacher à celui qui soutenait la cause du devoir et de la patrie. Condé, général de l’armée espagnole, mais subordonné aux ordres d’un archiduc, fut réduit à la gloire de sauver quelquefois une armée qu’il ne pouvait rendre victorieuse. Il vit les lignes de son camp forcées par Turenne devant Arras, les Espagnols battus une seconde fois devant les Dunes 1654 ; et cependant il parvint un peu à balancer les avantages de la campagne. Le parlement de Paris, dans cet intervalle, avait manifesté le désir de se relever de l’humiliation où il était tombé. Il refusait l’enregistrement de quelques édits bursaux. Louis, âgé de dix-sept ans, se chargea d’aller intimider des magistrats qui l’avaient si souvent réduit à la fuite. Il n’eut point recours à l’appareil des lits de justice. Soit qu’il suivît les instructions du cardinal, soit qu’il se livrât à l’emportement d’un jeune prince enivré de son pouvoir, il se rendit au parlement précédé de plusieurs compagnies de ses gardes, en équipage de chasse, un fouet à la main, et commanda l’enregistrement avec des paroles hautaines et menaçantes. Le parlement obéit et dévora en silence cet affront. Louis sut depuis s’abstenir de ces bravades despotiques. Du reste, il se montrait ou paraissait encore entièrement livré aux goûts de son âge. Les filles d’honneur de la reine mère étaient les objets de ses intrigues galantes. La duchesse de Navailles, chargée de veiller sur leur conduite, fit murer une porte par laquelle le roi avait été quelquefois furtivement introduit. Le respect filial le fit renoncer à des entreprises que la reine condamnait avec sévérité. Mais bientôt un amour plus sérieux, et qui menaçait de plus près la dignité du trône, alarma cette reine fière et prudente. Marie Mancini, la seule des nièces du cardinal qui fût dépourvue d’attraits, toucha le cœur de Louis par une conversation vive, spirituelle, et par toute l’exaltation d’un esprit romanesque. Dans de fréquents entretiens, que le cardinal favorisait et dirigeait peut-être, elle réussit à subjuguer le roi, au point qu’il annonça, sinon la volonté, au moins le désir d’épouser la nièce du cardinal. La reine mère fut indignée de voir jusqu’où s’était élevée l’ambition d’un ministre ingrat. Son imagination lui montra dans cette indigne alliance beaucoup de périls vraisemblables et un opprobre certain. La fermeté avec laquelle elle parla au cardinal fit réfléchir ce vieux courtisan. Il prit le parti de se donner auprès d’un monarque judicieux et reconnaissant le mérite d’avoir généreusement combattu sa passion. Ses remontrances obtinrent un succès plus prompt et plus facile qu’il ne l’avait espéré peut-être. Il ordonna lui-même l’exil de sa nièce. Marie Mancini eut la permission de voir encore une fois le roi dont elle se croyait tendrement aimée elle lui laissa pour adieux ces mots touchants Vous êtes roi, vous pleurez, et cependant je pars. » La paix des Pyrénées se conclut peu de temps après le dénouement de cette légère intrigue 1659. La France fut loin d’obtenir dans ce traité les avantages qui semblaient devoir être le résultat de tant de victoires éclatantes elle garda le Roussillon et l’Artois, mais rendit ses conquêtes dans la Flandre. La clause la plus importante avait été le mariage du roi avec l’infante, fille de Philippe IV. Le cardinal Mazarin, dont on loua beaucoup depuis la haute prévoyance, avait regardé comme le chef-d’œuvre de la politique de transporter à la couronne de France des droits éventuels, soit sur la couronne d’Espagne, soit sur quelque partie de ses vastes Etats. Ces droits existaient déjà par le mariage d’Anne d’Autriche avec Louis XIII. A la vérité, on exigeait une renonciation formelle de la part de l’infante et du roi ; mais la politique européenne, et surtout celle du cardinal, regardait ces renonciations comme la plus vaine des formalités diplomatiques. Un grand appareil avait eu lieu dans les conférences qui se tinrent pour cet objet à l’île des Faisans entre le cardinal et don Louis de Haro, qui gouvernait la monarchie espagnole. De plus grandes magnificences signalèrent la célébration du mariage. Louis, qui était allé chercher son épouse sur la frontière des Pyrénées, la conduisit avec le plus beau cortège. Pendant une grande partie de la route, on le vit suivre ou précéder la voiture de la nouvelle reine de France, à cheval, le chapeau bas. Ce fut ainsi qu’il lui fit faire son entrée à Paris. Tout dans cette fête brillait de grâce, de fraîcheur ; tout eût brillé d’espérance et de joie, si le cardinal Mazarin n’avait attristé les regards par la pompe insolente qu’il s’avisa de déployer. Entouré de ses gardes et d’une compagnie de mousquetaires, il semblait au bout de six ans, triompher encore de la Fronde et montrer aux Français les dépouilles que, depuis cette époque, il avait levées sur le royaume. Le moment du réveil de Louis n’était point encore arrivé. Enfin, au commencement de l’année 1661, il vit dépérir ce ministre et montra une douleur exempte d’affectation. Le 9 mars 1661, jour de la mort du cardinal, les ministres s’approchèrent du roi et lui dirent avec assez de légèreté A qui nous adresserons-nous ? - A moi », reprit Louis XIV. Ce mot fut une révolution la cour et le peuple également lassés du règne des favoris, regardèrent comme une sorte de liberté de ne plus recevoir des ordres que du monarque, et de n’être plus avilis par leur obéissance. Cependant on se défiait encore des résolutions d’un jeune roi assailli de flatteurs, et fort susceptible des séductions de l’amour et de la volupté ; mais on le vit bientôt prendre des heures réglées et invariables pour le travail, lire toute requête avec une attention vraie, s’exprimer avec précision, énergie, démêler les affaires les plus difficiles, soumettre à l’ascendant de son caractère, encore plus qu’à son autorité absolue, des hommes éclatants de gloire, de talent et de génie ; vaincre toute pensée de rébellion, jusque dans le cœur des anciens héros de la Fronde et de ce grand Condé que la paix des Pyrénées lui avait rendu on le vit noble et mesuré dans ses paroles, absolu dans ses ordres, sans rudesse et sans colère, obligeant dans son langage, fidèle à ses affections, à ses promesses ; plus heureux dans ses choix et ce bonheur dura quarante années que ne le fut jamais aucun prince souverain, aucun sénat ; exempt de superstition dans son zèle religieux, mais toujours rendant à la religion et à ses ministres l’hommage d’un chrétien soumis et d’un roi ; se jouant de toutes les fatigues, et les cherchant à plaisir, pour signaler l’ardeur de son âge et la force de son tempérament. Amoureux des fêtes, sans en être ébloui ; plein de grâce dans tous les exercices, mais d’une grâce toujours royale, toujours auguste ; éminemment doué du talent d’unir les plus petits détails aux plus grandes vues de la politique ; sensible aux plus heureuses productions des belles-lettres et des beaux-arts, et les appréciant par des inspirations soudaines que dirons-nous enfin ? Toujours roi, sans distraction, sans contrainte, sans fatigue ; tellement roi, que tout son caractère était entré dans son rôle. Jeune et plein d’ambition, il maintint pendant six ans la paix qu’il trouva établie par le traité des Pyrénées ; et la vigueur de son administration prépara les succès militaires qu’il devait obtenir. On peut juger combien il les désirait par la manière dont il fit respecter l’honneur de sa couronne. Vers la fin de l’année 1661, le baron de Watteville, ambassadeur d’Espagne à la cour de Londres, disputa le pas au comte d’Estrade, ambassadeur de France, dans une cérémonie qui avait pour objet l’entrée d’un ambassadeur de Suède. Ces deux ministres rivaux s’étaient préparés à cette lutte. D’Estrade avait réuni à son cortège cinq cents Français armés ; Watteville avait gagné la populace de Londres le comte d’Estrade fut insulté, son cortège mis en fuite ; quelques Français furent blessés. L’Espagnol poursuivit sa marche, et jouit insolemment de celte lâche victoire. Louis XIV fit à l’instant sortir de ses États l’ambassadeur d’Espagne, rappela le sien, fit des préparatifs de guerre. L’Espagne, intimidée, se prêta aux satisfactions exigées par la France ; et le petit-fils de Philipe II céda le pas au petit-fils de Henri IV. L’année suivante, Louis eut une autre occasion de venger l’honneur de sa couronne. Le duc de Créqui, ambassadeur à la cour de Rome, avait toléré la licence de ses gens, qui insultèrent et meurtrirent une compagnie corse de la garde du pape. La réparation d’un tel attentat n’eût pu être ni éludée ni différée par la cour de France ; mais le cardinal Chigi, frère du pontife régnant, voulut ou souffrit que les Corses se vengeassent par eux-mêmes. Ceux-ci se réunirent pour assaillir l’ambassadeur dans son hôtel ; ils tirèrent sur le carrosse de l’ambassadrice, tuèrent un page et blessèrent quelques domestiques. Le duc de Créqui se hâta de partir de Rome. Louis fit saisir le comtat d’Avignon, et écrivit au pape que son armée était prête à passer les Alpes, pour marcher sur Rome, s’il n’obtenait une réparation éclatante. Le pape, après avoir vainement imploré les secours des princes de la chrétienté, fut obligé de se soumettre à d’humiliantes excuses, que le cardinal Chigi vint présenter lui-même. Une pyramide élevée dans Rome consacra le souvenir du plus sanglant affront qu’eut reçu le Vatican et que lui avait infligé le fils aîné de l’Église. Le courage des Français ne manqua point d’occupation pendant la paix. Louis envoya noblement du secours à l’empereur contre les Turcs, qui venaient de se répandre dans la Hongrie, et pouvaient mettre Vienne en danger. Six mille Français remplis d’une ardeur chevaleresque partirent sous les ordres du comte de Coligny. Ils eurent la gloire d’opérer la délivrance de l’Allemagne, et obtinrent le principal honneur dans la victoire de Saint-Gothard. En même temps, ce duc de Beaufort, qui, par sa popularité et sa valeur, bien plus que par ses talents, s’était rendu si dangereux à l’autorité royale dans la guerre civile de la Fronde, portait, par les ordres du roi, du secours aux Vénitiens, également menacés par les Turcs ; et, monté sur un petit nombre de galères royales, il réprimait les brigandages si longtemps impunis des Barbaresques. Louis s’était engagé, par la paix des Pyrénées, à ne pas prêter de secours à la maison de Bragance, qui, par la révolution de 1640, avait arraché le Portugal à la domination de l’Espagne, et qui, depuis ce temps, soutenait avec des succès une guerre d’indépendance. Comme les Espagnols n’avaient pas rempli scrupuleusement les conditions de ce traité, Louis n’eut aucun scrupule de l’éluder, et de faire éprouver à l’Espagne quelques représailles de la part odieuse qu’elle avait prise aux guerres civiles de la Ligue et de la Fronde. Au moment où les grands coups allaient se porter sur les frontières du Portugal, le comte de Schomberg, ami et élève de Turenne, s’embarqua pour Lisbonne, avec quatre mille Français qui passaient pour être uniquement à sa solde ; et nommé général de l’armée portugaise, il gagna la bataille de Villaviciosia, qui affranchit pour jamais le Portugal du joug de ses voisins. Mazarin avait tellement fait de l’intérêt de l’Etat la seule religion des traités, qu’il avait acheté l’alliance du régicide Cromwell, par la cession de Dunkerque. Il semblait que Louis XIV lui-même eût oublié le crime du Protecteur en faveur de l’autorité absolue que celui-ci exerçait sur un peuple révolté. Quand le repentir des Anglais, ou les dégoûts qu’ils montrèrent pour la domination peu ferme du fils de Cromwell, et ensuite pour la domination renaissante mais fort affaiblie du long parlement, eurent appelé Charles II sur un trône ensanglanté, Louis mit tous ses soins à discerner le caractère de ce monarque, sut profiter de ses embarras et de son naturel prodigue. Dans une négociation qu’il suivit avec autant d’activité que de mystère, il parvint à racheter la ville de Dunkerque pour une somme de quatre millions. Les Anglais s’indignèrent lorsqu’ils eurent connaissance du marché honteux souscrit par leur roi. En vain le parlement fit offrir à Charles II une somme équivalente à celle qu’il allait recevoir du roi de France. Le traité reçut son exécution, parce que Charles II essayait tous les moyens de dépendre moins de son parlement. La guerre s’alluma bientôt entre l’Angleterre et la Hollande. Louis, qui se livrait avec ardeur au projet de rendre enfin la France puissance maritime, vit avec intérêt le dommage qu’allaient se causer ces deux marines rivales. Son pavillon ne put d’abord se distinguer ni presque se faire apercevoir dans ce conflit entre deux puissances qui couvraient les mers de trois cents vaisseaux ; mais, en secourant les Hollandais contre un voisin inquiet, l’évêque de Munster, il parut montrer à ces républicains une amitié qui était loin de son cœur et qu’il devait bientôt cruellement démentir. Vers le même temps, il achetait de l’imprudent Charles IV, duc de Lorraine, Marsal, la meilleure des forteresses de cette province il s’était même flatté d’avoir réuni la Lorraine à la couronne de France, par un testament qu’il dicta et qu’il paya à ce prince aventurier. L’agrandissement auquel visait Louis XIV pouvait se voiler par l’intérêt commun que prenait encore l’Europe à l’apaisement de la maison d’Autriche. La plupart de ces petites entreprises offraient quelque chose de chevaleresque, puisque leur but était de porter du secours aux faibles. Louis occupait ainsi au dehors une noblesse inquiète et cette foule d’aventuriers mercenaires qu’avait dû multiplier soit la guerre civile, soit la mauvaise administration intérieure du cardinal Mazarin. Mais il voulait des conquêtes. La mort de Philippe IV, son beau-père, lui en fournit l’occasion et le prétexte. Puissant, ambitieux, muni d’un bon trésor, soutenu par une armée longtemps victorieuse que commandaient encore Turenne et Condé, il ne fut point arrêté par le scrupule de respecter les droits de Charles II, faible enfant qui montait sur le trône d’Espagne. En échange d’une dot de 500 000 francs promise à la reine son épouse, que la cour d’Espagne avait négligé de payer, et que celle de France s’était bien gardée de réclamer, il demanda la Flandre et la Franche-Comté. Après quelques délais, commandés par la nécessité de former d’amples magasins, il marcha sur la Flandre, emmenant avec lui Turenne, Louvois et Vauban, la meilleure infanterie, les plus habiles ingénieurs et la plus redoutable artillerie de l’Europe. Point de place renommée qui ne tombât devant lui. Lille elle-même ne lui demanda que neuf jours de siège. Il lui suffit de se présenter devant Douai, Armentières, Charleroi, Tournai, Courtrai et vingt autres places. L’armée espagnole n’osait porter du secours à aucune de ces forteresses. La conquête de la Franche-Comté fut encore plus facile les villes ouvraient leurs portes au grand Condé presque à la première sommation ; la soumission de plusieurs commandants et de plusieurs magistrats avait été payée par l’or de la France. Quelque diligence que fît Louis pour trouver encore quelque occasion de gloire dans cette province, il n’arriva que pour presser le siège de Dôle, qui seule osa se défendre pendant quatre jours. L’Autriche allemande s’était tenue immobile pendant ces coups portés à l’Autriche espagnole. On vit avec étonnement la Hollande venir au secours du petit-fils de Philippe II. Le grand pensionnaire de Witt craignit pour son pays un voisin plus dangereux que l’Espagne affaiblie il fallut négocier. Louis, irrité de cette intervention inattendue, mais cachant alors son ressentiment, prit le parti de rendre une de ces deux conquêtes pour s’assurer l’autre. Il restitua la Franche-Comté, bien déterminé à la reprendre à la première occasion, et se fit céder, par le traité d’Aix-la-Chapelle 1668, plusieurs de ces villes florissantes qui forment aujourd’hui la Flandre française. Il est temps de le suivre dans des travaux d’une gloire plus pure et d’un ordre encore plus imposant. Un sens exquis lui avait suggéré comme le premier de ses devoirs celui de travailler à la réforme de l’administration, et les succès qu’il avait obtenus se manifestent par les négociations diverses où nous venons de le voir, l’or à la main, dicter ses lois à des gouvernements obérés. Soit que le cardinal Mazarin rougît de son immense fortune de quarante millions, soit qu’il tentât sur le cœur du roi une épreuve dont il se tenait assuré, il lui en fit une entière donation, que Louis refusa dans son aveugle gratitude ; et un trésor bien supérieur à celui qu’avait laissé Charles V et comparable à celui de Henri IV alla s’engloutir en peu d’années dans les folles et vaniteuses dépenses du fantasque époux de l’une des nièces du cardinal. Mais tout trésor qu’on se fait par l’économie vaut mieux que celui qu’on a reçu en héritage. Louis le prouva par son exemple ; il montra une ardeur sans égale pour s’initier dans les secrets de l’administration. Il y avait, sous Mazarin, comme deux ministres des finances l’un qui présidait aux siennes, c’était Colbert, son intendant ; l’autre, à celles de l’État, c’était Fouquet. Les premières étant aussi florissantes que les secondes étaient désordonnées, Mazarin vantait Colbert au roi, et lui faisait peut-être soupçonner Fouquet, afin de n’être pas soupçonné lui-même. A la mort du cardinal, Fouquet crut pouvoir continuer des désordres que son faste rendait manifestes. Cependant Louis observait son surintendant. Irrité d’avoir vu que cet opulent séducteur des plus belles personnes de la cour avait osé porter ses vues jusque sur mademoiselle de la Vallière, il se sentit animé contre lui d’une haine que Colbert enflamma. Louis regarda comme un témoignage des déprédations du surintendant l’étalage indiscret de son opulence. Après l’avoir fait arrêter par le capitaine de ses gardes, et transférer de prison en prison, il le poursuivit par des abus de pouvoir qui rappelaient le temps de Richelieu, le fit juger par une commission, non seulement pour les déprédations qu’il avait pu commettre, mais pour le délit chimérique d’une tentative de rébellion. Il montra dans cette circonstance, et devait montrer dans des circonstances plus grandes, combien la force d’une prévention reçue pouvait altérer la justesse de son esprit et l’équité de son caractère. On le vit avec surprise, peu de jours après la disgrâce de Fouquet, s’imposer à lui-même tout le travail d’un surintendant des finances. Il est vrai qu’il s’associa, pour cet emploi, Colbert, qu’il nomma contrôleur général ; mais s’il reçut de lui une instruction difficile, tout prouve qu’il étendit, par des conceptions hautes et judicieuses, l’esprit exact, habile et vigilant de l’intendant de Mazarin. Colbert, sous un prince indolent et dissipé, eût pu n’être qu’un homme à ressources ; inspiré par le grand cœur de Louis XIV, il fut un homme de génie. L’imagination s’étonne des travaux qu’ils accomplirent en quelques années de paix, et même au milieu de plusieurs guerres qu’il fallut soutenir contre la plupart des États de l’Europe. On vit l’impôt des tailles réduit successivement d’un cinquième, l’intérêt de la dette publique diminué de près de vingt millions, le revenu de l’État considérablement augmenté par la prospérité du commerce ouvrage commun du roi et de son ministre. L’Europe vit avec étonnement l’industrie française, dès son premier essor, surpasser celle des Pays-Bas, des villes commerçantes d’Italie, et des villes hanséatiques. De nobles avances faites par Louis sollicitèrent d’abord l’activité des particuliers. Le luxe justifia toutes ces inventions en leur donnant un caractère de grandeur et de solidité. Les manufactures de draps d’Abbeville, de Sedan, de Louviers et d’Elbeuf, celles des étoffes de soie de Lyon et de Tours, furent dès leur naissance sans rivales en Europe. Les secrets des manufactures de glaces et de plusieurs autres genres d’industrie furent enlevés aux Vénitiens, aux Pisans, aux Génois. Les tapisseries des Gobelins se montrèrent dignes de retracer les faits d’un règne héroïque, et les tapis de la Savonnerie surpassèrent la magnificence du luxe oriental. Une foule de jeunes paysannes furent habilement dirigées dans le travail des dentelles. Des manufactures de chapeaux, de bas, d’étoffes communes, de divers ustensiles de fer et de cuir, l’invention de beaux carrosses substitués à des voitures grossières fournissaient encore plus aux riches exportations de la France. L’intérêt de l’argent diminua les capitaux s’accrurent. On fut étonné du petit nombre de faillites parmi tant de nouveaux établissements. On eût dit qu’il était formé un Colbert dans chaque manufacture. L’agriculture reçut des soulagements par la diminution des tailles ; mais Colbert commit la faute de la subordonner trop aux besoins des manufactures en défendant presque toujours l’exportation des blés, qui avait produit tant de trésors sous l’administration de Henri IV et de Sully. L’esprit de règlement donna une impulsion et des règles communes à tant d’établissements qui naissaient à la fois ; et tout ce qui émana de Colbert joignit la rigueur du bon sens à une prévoyance étendue. Bordeaux, Nantes, Saint-Malo et Dunkerque firent connaître et respecter les vaisseaux français dans les Indes et le nouveau monde. Le commerce de Marseille s’étendit dans les échelles du Levant. Colbert reçut, comme un juste prix de ses soins, un nouveau département, celui de la marine, et il fut pour elle un admirable législateur. Bientôt s’élevèrent les magnifiques constructions des ports de Toulon, de Brest et de Rochefort. Louis, en même temps qu’il délivrait son peuple des concussions des traitants, s’occupait de mettre un frein aux vexations des gens de justice. En 1667 parut l’ordonnance sur la procédure civile dont la précision et la clarté, épouvantant le génie de la chicane, l’embarrassèrent longtemps, mais sans pouvoir le vaincre. Les grands actes de la législation se multiplièrent. En peu de temps parurent un Code pour le commerce 1673, un autre pour la marine 1681, un autre pour les eaux et forets 1669, où brille le génie de la conservation ; un autre pour les colonies, connu sous le nom de Code noir, et où perçaient quelques lueurs d’humanité. L’ordonnance pour l’instruction de la procédure criminelle 1670, est de tous ces codes celui qui a encouru les plus légitimes censures. On sait qu’un homme dur, Pussort, oncle de Colbert, réussit à conserver les principes d’une jurisprudence gothique et cruelle que Lamoignon voulut sagement modifier. A l’exception de ce dernier code, tous les autres, opérant des améliorations faciles, devaient un jour inviter les esprits à s’occuper d’améliorations plus importantes. Louis prenait beaucoup d’ombrage des innovations politiques ; et ce qu’il y eut d’étonnant, c’est que tous les Français partagèrent alors la même défiance. L’amour de l’ordre était devenu la passion du siècle ; mais on voulait un ordre plein de vigueur et de majesté, fécond en résultats, en créations ; et l’on trouva le secret d’être original sans bizarrerie et sans témérité. Il parut à la fois une foule d’excellents magistrats, d’hommes signalés par des vertus antiques dans ces mêmes parlements qui n’avaient pu éviter le ridicule en conduisant une guerre civile. Louis se gardait bien de montrer aucun ressentiment et cachait sa défiance sous des formes polies. Dans le progrès de son autorité absolue, il en vint jusqu’à supprimer le droit de remontrance ou du moins jusqu’à le rendre illusoire, en ne le permettant plus que huit jours après l’enregistrement des édits. Le clergé surpassait alors en éclat et en renommée l’honorable magistrature dont on a parlé. De grands exemples de piété brillaient dans la capitale Saint-Vincent de Paul avait donné à son siècle la plus heureuse impulsion, et des établissements de charité et de bienfaisance s’étaient élevés de toutes parts à sa voix. De nouveaux Pères de l’Église, dignes rivaux par leurs talents des plus fameux orateurs de l’antiquité, animaient le zèle religieux dans un siècle poli. L’incrédulité naissante fut déconcertée à la vue de ces puissants athlètes de la foi, et se réfugia dans les plaisirs d’un indolent épicurisme ou dans les futilités du bel esprit. Les différentes sortes de la religion réformée trouvèrent de redoutables contradicteurs. Louis XIV, ennemi des innovations religieuses et les redoutant pour son autorité comme pour le repos de la France, montra de fortes préventions contre le jansénisme, que la reine sa mère avait déjà en aversion. Cependant les hommes religieux, austères, éloquents, qu’on désignait sous le nom de solitaires de Port-Royal, ont contribué à l’éclat de ce beau siècle de l’Église qui fut en même temps le beau siècle des lettres. L’auteur des Lettres provinciales, enlevé par une mort prématurée, avait laissé la sublime esquisse du plus grand ouvrage qui eût été entrepris pour la défense de la religion chrétienne. Le docteur Arnauld, trop ardent sur d’autres objets, défendait avec succès la religion catholique contre les attaques d’un puissant controversiste, Claude, ministre protestant. Les Bossuet, les Fléchier, les Fénelon, les Bourdaloue, faisaient des conversions auxquelles aidait parfois la sagesse de Louis XIV. Heureux ce monarque, s’il eût pris plus de confiance dans le zèle et le talent de ces redoutables adversaires de l’hérésie, et s’il n’eût voulu depuis avancer les œuvres de la foi par la force de l’autorité ! Les dignités ecclésiastiques ne furent jamais conférées avec plus de scrupule. Aucun évêque n’osa sortir de la sphère de ses devoirs, et jamais l’épiscopat ne fut plus illustré. On ne vit point, comme dans les cinquante années précédentes, les prélats gouverner l’empire, commander les armées en personne ou marcher à la tête des factions. Il n’y eut que le métier de courtisan auquel tous les évêques ne renoncèrent pas. Pendant la première moitié de ce règne, ce clergé, qui élevait de nouveaux boulevards autour de la religion catholique, se montra plein de zèle à défendre les libertés de l’Église gallicane et à repousser les prétentions ultramontaines. Louis XIV, dans sa fierté royale, donnait cette impulsion que Bossuet secondait par son éloquence, par l’étendue et la pureté de sa doctrine. La cour de Rome s’étonna et s’irrita d’une résistance habile, respectueuse et ferme, qui produisit en 1682 les quatre fameuses propositions du clergé, lesquelles ont été depuis désavouées par un clergé devenu ultramontain. Car Louis maintint mal son ouvrage ; le clergé changea de principes le parlement seul conserva les siens. La condition des nobles déchut sans qu’ils s’en aperçussent. Il n’y eut plus de ces grands seigneurs qui, soit à la cour soit dans leur gouvernement, rappelaient les grands vassaux d’autrefois, levaient des armées et marchaient toujours entourés de trois ou quatre cents gentilshommes. Le titre de gouverneur perdit beaucoup de son autorité ; elle fut transférée en partie à des commandants moins dangereux par leur crédit et leur naissance. Ce que Louis XI et le cardinal de Richelieu avaient opéré avec des échafauds, Louis XIV sut le consommer avec des pensions, des rubans, avec des regards bienveillants ou sévères, avec des paroles flatteuses, presque toujours brillantes d’à-propos, de grâce et de justesse, avec les étiquettes de son palais, avec le privilège des grandes et des petites entrées, avec la compagnie qu’il nommait pour le suivre à l’armée ou dans ses voyages de Marly, de Compiègne, de Fontainebleau ; enfin avec tous ces signes commodes et variés qui annoncent la faveur, en excitent le désir et font servir la jalousie des grands à la sécurité et au pouvoir du prince. Ce genre de prestige était nouveau Louis XIII n’eût jamais pu le créer avec son caractère sombre et sauvage. Henri IV, dans sa grandeur et sa bonté, avait une manière plus vive et plus impétueuse de déclarer ses sentiments. Cet art était tout fait pour le caractère, l’esprit et la situation de Louis XIV. Il put s’amuser longtemps de ces petites inventions qui opéraient de grands résultats ; mais quand ce régime fut établi dans toute son uniformité, il n’en éprouva plus que la contrainte et l’ennui. Né en quelque sorte sur le trône, il n’eut pas comme son aïeul le bonheur de connaître l’amitié, mais il se conduisait envers ses courtisans comme l’ami le plus judicieux. Arbitre de leurs discordes, il était aussi le confident de leurs peines domestiques. Souvent il sut prévenir de grands désordres, étouffer d’horribles scandales. La cour ne se ressentait que trop des souillures des mœurs italiennes contractées sous la régence des deux Médicis. Louis lui rendit des mœurs françaises, c’est-à-dire des mœurs plus aimables que régulières. De jeunes courtisans qui avaient bravé les lois et le mépris public, juste et faible châtiment de leurs excès, furent enfin contenus par les sévères remontrances du prince et par la crainte d’une disgrâce éternelle. L’adultère, trop encouragé par les exemples du monarque, fut souvent expié par des repentirs profonds ; et le cloître ne cessa de s’ouvrir à d’illustres pécheresses. Toutes les passions, assujetties à des bienséances qui n’étaient point encore de l’hypocrisie, eurent plus de profondeur et plus de délicatesse. Partout le langage devint plus noble parce que les sentiments l’étaient davantage, et fut en même temps naturel parce que les grandes choses et les grandes idées devenaient plus familières. La vertu sans tache obtenait des honneurs constants dans une cour galante. Quel sort plus heureux l’imagination peut-elle souhaiter à des femmes brillantes d’esprit, d’agrément et distinguées davantage encore par les qualités du cœur, que le sort de mesdames de Sévigné, de la Fayette, du Grignan, de Villars, et que celui même de madame de Maintenon, si elle ne fût devenue reine ? Nul héros des temps anciens ne surpasse Turenne en modestie, en désintéressement, en délicatesse. Le duc de Montausier, gouverneur du Dauphin, ne fut point un inutile censeur des mœurs de son temps il fut égalé dans ses vertus par les ducs de Chevreuse et de Beauvilliers, les amis de Fénelon. La sévérité des ordonnances de Louis contre les duels ne put abolir, mais diminua beaucoup cet usage barbare. Pour qu’on ne nous reproche pas de laisser rien d’idéal dans un tel tableau, nous avouerons que ceux des courtisans qui persévéraient dans des mœurs dissolues se livraient à plusieurs genres d’excès ou de turpitude devenus bien plus rares dans le XVIIIe siècle même chez des hommes corrompus, tels que les friponneries au jeu, divers genres d’escroqueries, les sociétés de prétendus devins et les plus grossiers excès de la table. Nous avouerons encore qu’il y eut des empoisonnements présumés, d’autres constatés ; mais quelques exemples d’immoralité et de scélératesse n’ont jamais rien prouvé contre l’esprit général d’une nation, d’une société, d’une cour. Louis XIV ne sépara jamais son estime de sa faveur. Le maréchal de Vivonne s’en montra digne par de brillants succès sur terre et sur mer, par sa probité délicate et par son goût pour les lettres. Le duc de la Feuillade avait déployé des qualités chevaleresques dans la brillante expédition des Français envoyés au secours de l’empereur contre les Turcs. Il fit ériger à ses frais le monument trop fastueux de la place des Victoires ce fut un tort à Louis de le souffrir ; mais on ne voit pas que la vanité de ce monarque ait reconnu un si brillant et si dangereux hommage par d’immenses largesses. Lauzun avait séduit le roi par l’ingénieuse vivacité et l’air passionné qu’il portait dans son rôle de courtisan ; mais il dut vivement l’irriter par son arrogance, par des incartades irrespectueuses et par le trop heureux succès de ses artifices auprès de Mademoiselle, fille de Gaston d’Orléans. On sait qu’un jour où il avait poussé le roi à bout par une indiscrétion impardonnable, Louis jeta sa canne par les fenêtres en disant Dieu me préserve du malheur de frapper un gentilhomme ! » Il était beau d’exprimer et de réprimer ainsi sa colère ; mais Louis usa moins modérément de son autorité despotique en faisant enfermer pendant dix ans à Pignerol ce même duc de Lauzun devenu, par un mariage secret, l’époux de Mademoiselle. Par une bizarrerie qui dénote les vices de son caractère, le duc se conduisit au sortir de cette prison comme le tyran de la princesse qu’il avait subjuguée et comme l’adorateur le plus passionné du roi, qui lui avait témoigné un si long et si cruel ressentiment. Le duc de la Rochefoucauld, fils de l’auteur des Maximes, fut le plus discret de tous les favoris. La faveur du maréchal de Villeroi devint, beaucoup plus tard, fatale aux armes françaises c’était cependant un guerrier plein d’honneur et de vaillance, mais d’un talent médiocre et d’un caractère faible, qu’il tâchait de rehausser par des dehors glorieux. Louis XIV fut encore moins dominé par ses maîtresses que par ses favoris. Ce monarque n’affranchit point sa famille des lois de l’étiquette qu’il imposait à tous ses courtisans il rendit cependant tous les soins d’un fils tendre et respectueux à la reine Anne d’Autriche, qui mourut en 1666 après une maladie longue et douloureuse. Il parut prendre un soin continuel d’intimider, mais sans rudesse et sans emportement, son frère, Monsieur, qui, livré comme Gaston d’Orléans, à des favoris tracassiers et pervers, eût pu, étant moins surveillé, renouveler les troubles du règne de Louis XIII. L’épouse de ce prince, immortalisée par l’éloquence et les regrets pathétiques de Bossuet, avait paru inspirer au roi, son beau-père, des sentiments que le public et la cour même n’auraient vus qu’avec horreur. Louis eut la force de faire taire une passion naissante. La mort subite et prématurée de cette princesse aimable frappa les esprits du soupçon d’un grand crime le roi, dans sa douleur, sut s’abstenir de commencer des recherches odieuses, et de sacrifier la sûreté de l’État et la paix de sa famille à des bruits populaires. Plusieurs lettres de Louis indiquent qu’il aimait tendrement le Dauphin ; mais peut-être fit-il trop souvent sentir à son fils la froide autorité du monarque. Ce prince, timide et inappliqué, répondait faiblement aux espérances qu’avaient fait concevoir deux instituteurs tels que le duc de Montausier et Bossuet. L’épouse de Louis XIV, modeste, réservée, constante et douce dans sa piété, semblait se faire une crainte égale de déplaire à Dieu ou de déplaire à son époux. Louis, en l’environnant de respects et de quelques témoignages d’affection, n’exerça que trop la patience de la pieuse reine par l’éclat et la multiplicité de ses amours adultères. D’abord il parut se les reprocher, en rougir, et ne céder qu’à le force de la passion ; mais dès qu’il se crut assez grand pour se faire pardonner un genre de fautes que la nation française a toujours trop faiblement reproché à ses rois, il déclara sans contrainte et avec une sorte de faste les liaisons les plus coupables. Accessible aux remords avant d’avoir atteint l’âge qui émousse les désirs, il parut, dès sa quarante-deuxième année, préférer des sentiments épurés à des plaisirs enivrants qui troublaient sa conscience. La Vallière, dans le secret d’une passion qu’elle s’efforça vainement de combattre et se reprocha sans cesse, craignait des honneurs indices de sa faiblesse ; elle les reçut en rougissant, adora toutes les volontés de Louis, lui sacrifia deux fois un repentir ou de justes alarmes qui la portaient à la retraite, trembla toujours de l’affliger, et, après l’avoir vu inconstant, attendit avec la crédulité des âmes tendres que sa patience et la sincérité de son amour lui ramenassent un roi dont les passions voulaient être irritées par les obstacles. Ses longues douleurs furent respectées par les courtisans. On sentait que le cœur du monarque ne pouvait subir un plus aimable et plus doux esclavage. Bientôt elle se créa des droits à l’estime et à la vénération des personnes les plus austères, Il n’y en eut aucune qui ne la suivît de ses pleurs au couvent des Carmélites, dans le moment solennel où, sous les yeux de la reine, elle consomma un religieux sacrifice auquel l’éloquence de Bossuet prêtait encore plus d’intérêt et de pompe. Madame de Montespan, douée d’une beauté éblouissante, armée d’un esprit vif et piquant, régna par des artifices et des défauts qui eussent peut-être prolongé l’empire de sa rivale. D’abord, elle s’inquiéta, ou parut s’inquiéter des premiers hommages du roi, et engagea son mari de l’emmener loin de la cour celui-ci ne crut pas alors devoir faire le sacrifice de son ambition personnelle à des craintes qui pouvaient être chimériques ; mais son épouse lui fit cruellement expier son incrédulité. Elle plaça bientôt son orgueil dans un scandale éclatant, rechercha les indignes honneurs d’une maîtresse déclarée, et livra un mari qui l’obsédait de ses plaintes, quelquefois de ses fureurs, à la colère du roi. Louis, en sacrifiant mademoiselle de la Vallière à cette maîtresse arrogante, perdit ce bonheur si rarement goûté des rois, celui d’être aimé pour lui-même mais s’il soumit à madame de Montespan une cour qu’il avait pliée à toutes les formes de l’idolâtrie, il se garda bien de lui soumettre aucune opération de son cabinet. L’esprit de madame de Montespan était d’ailleurs peu fait pour de tels soins, et ne se manifestait que par des saillies malignes et mordantes. Louis y souriait gravement, et quoique dominé par ses sens, quoique réveillé dans sa passion par des orages perpétuels et toutes les contrariétés d’un caractère hautain et capricieux, il sentait le besoin d’entretiens plus solides, plus calmes, d’un commerce plus doux et plus mêlé de confiance. Ces entretiens, il les trouva bientôt auprès de la veuve de Scarron, à qui son indigence avait fait accepter l’emploi de gouvernante des enfants que le roi avait eus de madame de Montespan. D’abord, il avait craint en elle, et fort mal à propos, cette espèce de gêne que fait souvent éprouver le bel esprit ; mais chaque jour il sentit mieux l’aimable ascendant d’un esprit naturel, mêlé de mille agréments que rehaussaient toujours le bon sens, la vertu, la piété modeste. Madame Scarron, qu’il faut dès à présent nommer madame de Maintenon, était belle encore ; mais elle se garda bien de compter sur ses attraits pour balancer ou pour ruiner l’empire de madame de Montespan. Ce fut en ne prétendant qu’à l’amitié du roi qu’elle fit, par degrés, naître un amour profond. Cette amie cependant était sévère elle réveillait ou nourrissait dans le cœur de Louis XIV des scrupules auxquels il se proposait de satisfaire plus tard. Il venait tous les soirs rêver auprès de madame de Maintenon à sa conversion future, qu’il différait beaucoup. Bossuet secondait avec un zèle un peu timide les pieux avis de madame de Maintenon. L’un et l’autre crurent souvent avoir vaincu la faiblesse du roi, mais ne firent que procurer à madame de Montespan la joie et le triomphe d’une réconciliation passionnée. Cependant Louis lui donna pour rivale mademoiselle de Fontanges, regardée à la cour comme un prodige de beauté, mais de beauté seulement. Le règne si court de cette favorite ne servit qu’à éteindre l’amour du monarque pour madame de Montespan, et lui fit sentir encore mieux le charme plus puissant et plus durable des entretiens de madame de Maintenon. Lorsque celle-ci régna seule sur le cœur du roi, elle n’obtint, et ne rechercha peut-être qu’une influence très restreinte sur les résolutions politiques. Il faut maintenant parler de la direction que Louis XIV donna aux sciences, aux lettres, aux beaux-arts. Descartes n’était plus mais ce philosophe régnait, après sa mort, par la clarté et la nouveauté hardie de sa méthode, la noblesse sévère de son style, l’étendue de ses découvertes, l’ensemble et l’audace de ses hypothèses. Le premier des modernes, il avait remplacé Aristote dans une sorte de monarchie universelle sur le monde savant, surtout le monde penseur. C’était principalement par ses méditations métaphysiques qu’il semblait avoir soufflé aux esprits quelque chose de divin que l’on reconnaît dans l’éloquence de Bossuet, dans les hautes pensées de Pascal, dans la doctrine d’Arnauld, dans celle de Bourdaloue, dans la philosophie aussi élevée que tendre de Fénelon, dans la philosophie fière et mesurée de la Bruyère, dans cette philosophie si profonde, que Malebranche, le continuateur de Descartes, exprima d’un style si limpide. Si ce grand siècle littéraire fut appelé le siècle de Louis XIV, c’est qu’il y eut une époque brillante où tout parut entrer dans la sphère de ce monarque. Notre imagination nous dit que Bossuet eût été moins sublime en foudroyant les grandeurs humaines, s’il ne les avait vues étalées dans la plus grande pompe quelles eussent jamais reçue ; que Racine, loin d’une telle cour, ne fût point parvenu à peindre avec un charme si puissant, ni Quinault avec une grâce si séduisante, les faiblesses du cœur ; que Massillon ne les eût pas pénétrées avec tant de profondeur, combattues avec tant d’onction ; que les fables de la Fontaine devaient s’écrire en même temps que les lettres de madame de Sévigné ; que le génie observateur de Molière dut être singulièrement secondé par le passage de mœurs encore incultes à des mœurs si polies. Il n’est point d’homme d’un goût exercé qui ne sente que le canal qui joint les deux mers, la colonnade du Louvre, l’arc de triomphe de Saint-Denis, le dôme des Invalides, les beaux ouvrages sortis du ciseau de Girardon et de Puget, les tableaux de Lebrun et de Lesueur, les jardins de Lenôtre ; que tous ces monuments resplendissants de majesté devaient être contemporains des tragédies de Corneille et de Racine, des oraisons funèbres de Bossuet. Les vertus de Turenne élevaient l’esprit de Fléchier. L’admiration pour Louis XIV fut un sentiment commun à tous ces hommes de génie. Presque tous furent récompensés par lui avec discernement, avec grâce, et quelques-uns avec magnificence. Ils s’entraidaient ; s’échauffaient par la simultanéité des merveilles qu’ils avaient à s’offrir, et semblaient, dans des genres si divers, puiser à une même source du beau. Le grand Condé, le duc de la Rochefoucauld, le maréchal de Vivonne, le président de Lamoignon, le duc de Montausier, partagèrent sans doute avec Louis le mérite d’avoir été les bienfaiteurs des lettres. Mais n’a-t-il pas dû obtenir le premier rang, ce monarque qui protégea la représentation du Tartuffe contre les ressentiments des faux dévots et les scrupules de beaucoup d’âmes timorées ; qui permit à Molière de soumettre la cour elle-même à ses tableaux ; qui rendit le sort de Racine et de Boileau plus doux encore que n’avait été celui de Virgile et d’Horace ; qui, dans sa jeunesse, reçut si bien un avertissement sévère que lui donna l’auteur de Britannicus ; qui trouva bon que Boileau cassât ses arrêts en matière de goût ; enfin qui fut remercié avec tant de feu par Corneille vieillissant d’avoir ranimé l’enthousiasme du public et de la cour pour les anciens chefs-d’œuvre qu’allait proscrire l’inconstance de la mode ? Il est vrai que ce même Corneille et que la Fontaine n’eurent qu’une part modique à ses libéralités ; mais les rois oublient facilement ceux qui ne s’offrent point à leurs regards, surtout quand ils ont le malheur d’être, comme Louis XIV, guerriers et conquérants. Cependant, les leçons des grands orateurs et des grands écrivains ne furent pas tout à fait perdues pour lui. Corneille, dans des vers composés pour un divertissement ; Boileau, dans ses belles épîtres ; Bossuet, dans quelques passages de ses oraisons funèbres et de ses sermons ; Racine, dans un mémoire dont le destin fut, comme on le sait, si fatal pour son auteur ; la Bruyère, dans quelques pages éloquentes ; Fénelon et Massillon, avec un zèle plus courageux que tous les autres, semblaient avoir conspiré pour sauver ce monarque de l’abîme presque inévitable où tombent les conquérants, et où ils entraînent leurs peuples. Vers la dixième année de son règne, c’est-à-dire de l’époque où il régna par lui-même, Louis conçut la noble pensée d’écrire des instructions pour le Dauphin, en mettant sous les yeux de ce jeune prince le détail de ses plus importantes opérations, les secrets de sa politique et ceux de sa conscience comme roi. Cette occupation, qui lui rappelait des souvenirs glorieux, ennoblit ses loisirs pendant quelques années. Pour mettre en ordre les pensées qui lui échappaient, ou pour les rédiger avec plus de correction et d’élégance, il eut recours à la plume de Pélisson. Les ébauches de ce travail sont parvenues à la postérité ; rien n’est plus facile que d’y démêler ce qui appartient au royal écrivain, et ce qui a été embelli par l’habile rédacteur. L’âme de Louis XIV s’y montre à découvert dans les épanchements mêmes de son orgueil. Il se propose toujours pour modèle à son fils mais ce genre d’égoïsme n’a rien de repoussant, parce que le style a toujours de la simplicité, souvent de l’énergie, quelquefois de la profondeur, et surtout parce qu’on reconnaît dans une confession si superbe les sentiments d’un honnête homme, ceux d’une âme ardente et forte, plus ou moins altérés par les maximes de l’autorité absolue et par les séductions de la fortune. Louis XIV donna un nouveau lustre à l’Académie française par des distinctions honorables. Il fonda, en peu d’années, l’Académie de peinture et de sculpture 1648, celle des inscriptions et belles-lettres 1663, celle des sciences 1666, l’Académie des élèves de Rome 1667, fit construire l’Observatoire de Paris, et s’occupa du Jardin de botanique ; magnifiques et solides établissements qui ont porté si loin la gloire du nom français. Il donna des pensions à plusieurs savants étrangers, tels que Heinsius, Vossius, Huyghens, et depuis appela en France les Cassini, les Bernoulli, commanda les beaux voyages de Tournefort, fit mesurer la méridienne de Paris, fondement du plus beau travail géodésique connu dans l’histoire ; continua le Louvre sur un plan magnifique, et fit élever par le génie d’un Français, Charles Perrault, l’admirable façade du plus beau palais du monde. Louis XIV ne pouvait pardonner aux Hollandais l’intervention par laquelle ils avaient borné ses conquêtes et modéré ses avantages dans la paix d’Aix-la-Chapelle, ni les bravades arrogantes de quelques-uns de leurs magistrats, ni les traits amers que les journaux de cette république lançaient contre lui. Surtout il brûlait du désir d’essayer encore une fois ses forces, et d’annoncer par un début éclatant la puissante marine qu’il venait de créer par les soins de Colbert. Il s’unit avec le roi d’Angleterre, par l’entremise de Madame. Le prodigue Charles II reçut avec joie les subsides qui lui furent offerts. Louis n’eut point de peine à séduire par le même appât deux petits souverains, les évêques de Munster et de Cologne, animés de la haine la plus vive contre la république, leur voisine. Le dernier lui ouvrit le passage le plus commode pour frapper les Hollandais de coups aussi terribles qu’inattendus. Wesel, Rheinberg et d’autres petites villes sur le Rhin furent prises par le roi dès l’ouverture de la campagne. Bientôt la fortune lui offrit l’occasion d’accomplir un de ces faits qui étonnent l’imagination des peuples, et qui ont un attrait tout particulier pour les Français. Le comte de Guiche annonça que la sécheresse de la saison avait formé un gué sur un bras du Rhin, et qu’en nageant pendant l’espace de vingt pas, la cavalerie française pourrait franchir un fleuve si renommé. Il était dans le génie du grand Condé de tenter un tel moyen ; il n’eut pas de peine à le faire goûter au roi. Deux mille hommes, qui gardaient l’autre rive, furent interdits à la vue de cette cavalerie qui passait le fleuve. L’armée n’eut presque à regretter que le jeune duc de Longueville. Le grand Condé eut un poignet fracassé en détournant un pistolet qui lui fut tiré à bout portant. Louis, qui s’était exposé sur la tranchée dans quelques sièges, et particulièrement à celui de Lille, eut pourtant la prudence de passer le Rhin sur un pont de bateaux avec son infanterie. Cette circonstance diminuait un peu l’éclat de cette journée. Le talent d’un de nos premiers postes n’a pas peu contribué à rendre immortel ce passage du Rhin, que l’on comparait dans le temps à celui du Granique. La Hollande était surprise ; une terreur panique avait saisi tous ses chefs militaires. Les forts les plus vantés se rendaient après quelques jours de siège, et souvent à la première sommation. Les bras de mer n’étaient plus que des barrières inutiles. Le roi aidait au prestige et à la facilité de cette conquête par l’excellente discipline qu’il faisait observer à ses troupes. On eût dit qu’il prenait possession de l’une de ses provinces. Celles d’Utrecht, d’Over-Yssel et de Gueldre étaient soumises. Amsterdam n’avait presque plus pour défense que le désespoir de ses habitants et le souvenir des longs et glorieux combats soutenus autrefois pour la liberté. Quelques historiens prétendent que Louis XIV, avec plus d’audace et de célérité, eût pu prévenir le réveil de ce peuple ; mais des républiques animées de l’esprit qui a présidé à leur naissance ne succombent pas ainsi d’un seul coup. On peut présumer que ce prince eut un juste pressentiment du nouveau genre d’obstacles que susciterait contre lui le patriotisme républicain. Sur le chemin d’Amsterdam, il quitta son armée pour reprendre celui de la capitale peut-être aussi voulait-il être plus à portée de surveiller les mouvements politiques des cabinets que la jalousie et l’inquiétude allaient armer contre lui. L’ivresse des Français était au comble ; elle éclata dans un triomphe que Louis eut la faiblesse de se décerner à lui-même. Les fêtes n’en avaient point encore cessé, quand on apprit que la Hollande était sauvée de sa ruine, qu’une révolution avait éclaté à Amsterdam ; que le prince d’Orange, âgé de vingt-deux ans, venait dans le péril de la patrie de se créer une sorte de dictature ; qu’il avait excité les fureurs de la populace contre le grand pensionnaire de Witt, contre le frère de cet illustre républicain, et quelques autres magistrats coupables à ses yeux du tort d’avoir voulu réprimer les projets de son ambition, coupables aux yeux du peuple des torts de la fortune ; que les cruautés commises sur leurs cadavres avaient été le prétexte d’un terrible engagement pour les auteurs de cette révolution à la fois féroce et patriotique ; que les ordres du stathouder avaient fait percer des digues et environner d’une mer nouvelle Amsterdam, Leyde et leurs environs ; enfin qu’une victoire remportée par l’amiral Ruyter sur les escadres combinées d’Angleterre et de France avait mis les côtes de la Hollande à l’abri de toute invasion. On vit avec étonnement l’Empire et l’Espagne s’armer pour la défense d’une république si longtemps ennemie de la maison d’Autriche. Le roi d’Angleterre était désavoué dans ses entreprises par son parlement, par le cri de la nation. Le prince d’Orange remuait tout contre Louis XIV, et lui faisait expier l’injustice de son agression, le stérile éclat de ses victoires et l’orgueil indiscret de ses triomphes. Toute l’Europe insultait à la grandeur théâtrale du nouveau conquérant ; mais bientôt il la força d’admirer la grandeur véritable d’un roi. L’armée française tint peu dans la Hollande ; cependant, comme l’hiver avait glacé les inondations, le maréchal de Luxembourg lança sur cette mer de glace douze mille Français ils avancèrent avec intrépidité ; mais un dégel qui survint les obligea de repasser à la hâte sur une digue étroite et fangeuse ; beaucoup y périrent ; tous étaient perdus si le commandant d’un fort avait inquiété leur retraite. Ils l’achevèrent et la souillèrent par d’indignes cruautés. Mais bientôt le roi changea le théâtre de ses opérations ; et se portant sur la Franche-Comté, il soumit cette province, non pas tout à fait avec autant de rapidité que la première fois, mais avec plus de gloire. Rien ne put tenir devant le génie de Vauban et l’audace des troupes que Louis enflammait par sa présence, quelquefois par ses périls. Pendant ce temps Turenne défendait l’Alsace avec vingt-quatre mille hommes, contre une armée de soixante-dix mille Impériaux. On ne vit jamais une campagne défensive conduite avec un savoir plus profond, avec plus d’éclat et de succès. Les troupes allemandes ne purent se prévaloir de leur immense supériorité. Le génie d’un seul homme semblait avoir triplé le nombre de ses soldats. L’armée victorieuse n’éprouvait que des pertes légères ; et le soldat français aimait des marches pénibles et savantes, dont il devinait le but avec une sagacité qu’il tenait de son général et de ses victoires. Malheureusement, cette campagne, où l’art de la guerre obtenait son plus beau résultat, celui de sauver les frontières du royaume en ménageant le sang de ses défenseurs, fut souillée par l’incendie de deux villes et de vingt-cinq beaux villages du Palatinat ; rigueur barbare, indigne des temps modernes et d’un siècle à la fois éclairé et chrétien. Cette dévastation n’avait pas pour excuse la nécessité, puisqu’elle ne couvrait qu’un médiocre espace de terrain, et ne succédait point à un grand revers. Turenne, sans doute, obéissait à des ordres de Louvois. Mais il devait être assez grand pour désobéir, même au risque d’une disgrâce. Dans la campagne suivante, les Impériaux opposèrent à Turenne un tacticien renommé, Montecuculli. L’habileté de leurs campements et de leurs manœuvres balança l’admiration de l’Europe. On s’attendait à une action décisive, lorsqu’un coup de canon enleva Turenne au moment où il marquait la place pour une batterie. Que dirons-nous sur les regrets que la France donna à la perte de Turenne ? L’éloquence naïve de madame de Sévigné nous l’apprend encore mieux que la haute éloquence de Fléchier. Louis ordonna que les restes du héros fussent déposés avec ceux des rois pendant quinze ans il l’avait défendu contre la haine de Louvois. La mort de ce grand homme de guerre était une cruelle épreuve pour la fortune du roi. Les événements accrurent encore de si justes regrets. Le maréchal de Créqui fut battu à Consarbrück, avec le reste de cette même armée que Turenne avait rendue si redoutable. Forcé de se retirer dans Trèves avec de faibles débris, Créqui se préparait à une belle défense ; mais une trahison livra la ville, le général et l’armée. Le prince de Condé venait de remporter dans la Flandre une victoire inutile et meurtrière. Louis le fit partir pour l’Alsace ; et l’habile Montecuculli se vit arrêté dans ses progrès, et forcé de lever le siège de Haguenau. Peu de temps après, le maréchal de Créqui, racheté de sa prison, répara son imprudence et son malheur par une suite d’avantages obtenus sur les deux rives du Rhin, de concert avec le maréchal de Lorges. Des succès plus brillants et plus utiles étaient réservés à Louis dans la Flandre. Aidé de Vauban, il prit en personne Condé, Bouchain, Cambrai, après des sièges mémorables qui laissaient les Français sans rivaux dans cet art. Quant à la prise de Valenciennes, exécutée également sous les yeux du roi, la bravoure française n’a point à citer un prodige plus éclatant. Après quelques jours de siège, on avait résolu d’attaquer le grand ouvrage à cornes ; il est enlevé les mousquetaires cèdent à leur ardeur, poursuivent les assiégés de retranchement en retranchement, arrivent avec eux aux portes de la ville, baissent le pont-levis, gagnent du terrain de maison en maison, reçoivent des renforts, et font capituler trois mille hommes qui défendent l’une des plus fortes places de l’Europe. Un peu après cet exploit, Monsieur, prince efféminé, timide à la cour, se montra dans les combats digne petit-fils de Henri IV, et il obtint à Mont-Cassel une victoire signalée sur le prince d’Orange. L’éclat en fut tel, que le roi résolut de ne plus laisser à son frère une telle occasion de gloire. En même temps les Espagnols se voyaient pressés par nos armées jusque dans la Sicile. Pour que rien ne manquât à ce vaste développement de puissance, notre marine naissante, conduite par Duquesne, s’était mesurée avec avantage contre les flottes combinées des Anglais, des Hollandais et des Espagnols, commandées par Ruyter, que les Français eux-mêmes nommaient le Turenne des armées navales. Notre pavillon dominait sur les mers, tandis que sur le continent Louis accablait ses ennemis par des succès dignes des plus grands capitaines et des plus grands peuples de l’antiquité. Il mit le comble à sa gloire en offrant la paix aux vaincus, et put se montrer à la fois superbe et généreux. Il rendit aux Hollandais l’importante place de Maëstricht ; aux Espagnols, un grand nombre de villes dans les Pays-Bas, en se réservant Condé, Bouchain, Ypres, Valenciennes, Cambrai, Maubeuge, Saint-Omer, Cassel, Charlemont et toute la Franche-Comté. De toutes ses conquêtes sur les Impériaux, il ne gardait que Fribourg. Il resta maître de la Lorraine, qui ne lui était point cédée, mais qu’il ne rendit pas. Telle fut la glorieuse paix de Nimègue, signée le 10 août 1678. Ce fut alors que la France et l’Europe lui donnèrent à la fois le nom de Grand, surnom presque toujours fatal aux peuples qui le décernent et même aux princes auxquels il est décerné, parce qu’étant, par un malheureux préjugé, le prix des exploits guerriers, il en perpétue l’ivresse. Cette guerre n’avait point épuisé le trésor royal. Les bénéfices du commerce, soutenus par une marine puissante, avaient beaucoup augmenté les richesses de la France. Magnifique pendant la guerre, Louis XIV le fut encore plus après la paix. Bientôt commencèrent les fastueuses constructions de Versailles, modeste château de Louis XIII, érigé dans l’une de ses façades en palais du soleil et conservant dans l’autre sa simplicité peu élégante ; de Trianon, dont un caprice royal fit un palais des fées ; des aqueducs de Maintenon, des rouages hydrauliques de Marly, défis splendides portés à la nature par l’orgueil du monarque ; de ces parcs, de ces jardins renfermant mille stériles richesses dans des enclos démesurés. Ces dispendieuses merveilles pervertissaient un luxe jusque-là si grand et si judicieux, et cependant elles ne détournaient ni Louis ni ses sujets de travaux vraiment utiles. Riquet avait achevé le canal des deux mers, qui eût suffi pour immortaliser un règne. La navigation intérieure tirait un nouveau secours du canal de Briare. Toutes les villes principales étaient enrichies de monuments dont l’énumération serait immense. Enfin, le grand cœur de Louis XIV respirait dans le magnifique établissement des Invalides, où sont empreints tous les plus beaux sentiments de l’homme, c’est-à-dire la piété, la reconnaissance, le respect pour la vieillesse, pour le malheur et la bravoure. Colbert gémissait des dépenses qui n’avaient pas cette utilité pour objet ; mais timide dans ses remontrances, il était faiblement écouté. L’ascendant de Louvois prévalut. Ce ministre, qui s’attribuait le principal honneur d’une guerre si heureusement conduite et terminée, rendait la paix pleine de menaces et d’agressions contre divers États. Par ses conseils, le roi n’avait presque rien retranché de son état militaire ; tandis que les puissances vaincues, cédant à la nécessité, s’empressaient de licencier leurs troupes. Louis se vit ainsi dans une position fatale, celle où l’on croit pouvoir tout oser. Strasbourg, après la conquête de l’Alsace, avait conservé l’existence d’une ville libre impériale. L’or de la France suscitait depuis longtemps des troubles dans cette petite république. Les magistrats étaient inquiétés par des menaces séditieuses. La crainte, la vengeance et la cupidité les portèrent à livrer leur patrie. Bientôt on eut à se plaindre de quelques retards apportés par les Espagnols à l’exécution du dernier traité. On s’empara de la formidable place de Luxembourg, après un long blocus et un bombardement. Mais ce qui rendait cette conquête odieuse, c’est que l’Empire, dont Louis XIV envahissait les possessions, était alors exposé à une nouvelle invasion des Turcs. L’empereur Léopold appelait à son secours tous les princes de la chrétienté. L’Autriche espagnole, que le roi venait d’accabler encore par la prise de Trèves, de Courtrai et de Dixmude, ne put envoyer de secours à l’Autriche allemande. Mais deux héros, Sobieski, roi de Pologne, et le prince Charles de Lorraine, dépouillé de ses états, méritèrent toutes les louanges et toutes les bénédictions de l’Europe, en délivrant Vienne et en repoussant les Turcs jusque sur leur frontière. Le monarque français fut arrêté par des scrupules tardifs. Il ne donna plus de suite à la facile invasion de la Flandre. La paix de Nimègue fut convertie en une trêve de vingt ans, et Louis se fit payer d’une modération suspecte en gardant la possession de Luxembourg. Lui-même, une année auparavant, s’était présenté comme un vengeur de la chrétienté. Les puissances barbaresques ayant fait d’indignes outrages à son pavillon, le roi irrité envoya contre ces pirates le héros de la marine française. Duquesne, avec une flotte puissante. Alger, bombardé deux fois, Tunis et Tripoli, qui craignirent le même sort, se soumirent à toutes les réparations qu’exigea l’impérieux monarque. Il reprocha aux Génois d’avoir vendu quelques secours aux Algériens. Pour punir ces républicains de cette déloyale avidité, il les soumit au même châtiment qu’il venait d’infliger à des barbares. Gênes la magnifique fut foudroyée par les galères du roi de France, et des palais de marbre enrichis des plus précieuses productions des beaux-arts s’écroulèrent sous des bombes. Gênes témoigna son repentir par les plus humbles soumissions. Le doge et quatre principaux sénateurs vinrent à Versailles demander grâce pour leur république. Cette excessive fierté du roi lui nuisait encore plus que son ambition. Il n’était ni assez insensé, ni assez inhumain pour aspirer à la monarchie universelle néanmoins l’Europe le crut capable d’un tel dessein, parce que son orgueil semblait arriver au même point que s’il l’eût obtenue. L’ambassade qu’imagina d’envoyer un usurpateur du trône de Siam à ce prince, qui ne possédait qu’un comptoir dans les Indes, flatta singulièrement la vanité des Français en amusant leur curiosité ; mais les puissances maritimes dont le pavillon dominait sur les mers sourirent d’une pompe si vaine, des projets chimériques qu’elle enfanta, et du mauvais succès d’une expédition chargée à la fois de secourir le roi de Siam et de convertir le peuple indien. Tandis que le roi au sein d’une paix trop agitée commettait des fautes que deux ligues successives, et surtout la dernière, devaient lui faire cruellement expier, il couvrait nos frontières et nos ports de ces admirables fortifications, où Vauban déploya toute l’étendue de son génie, et Louis toute l’étendue de sa prévoyance royale. La triple enceinte de places fortes élevées ou réparées sur la frontière du nord, et qui se prolongeaient sur celle de l’est, semblait annoncer que Louis XIV, en assurant ses conquêtes, consentait à imposer des limites. Mais l’Europe, choquée de son orgueil, ne crut pas à ce signe de modération. De toutes les grandes constructions de ce prince il n’en est point qui doive rendre sa mémoire plus chère et plus respectable aux Français. Cependant la mort de Colbert venait d’augmenter le crédit de Louvois. Ce ministre obsédait Louis de projets despotiques, et se rendait plus dangereux pour lui que n’eût pu l’être tout un peuple de flatteurs. Le roi, quoique encore éloigné de la vieillesse, commençait à montrer une régularité sévère dans ses mœurs. Sa cour, plus splendide que jamais, ne retraçait presque plus rien de la gaieté brillante des premières années de ce règne. On ne savait si l’on devait bénir ou accuser madame de Maintenon d’une réforme trop chagrine. Le monarque ne se plaisait plus qu’auprès d’elle. Une tendre amitié lui fit faire ce que jamais la passion n’eût obtenu de lui peu de temps après la mort de la reine il épousa madame de Maintenon. Son orgueil cependant ne put admettre qu’un mariage clandestin, dont l’existence n’est pas douteuse, mais dont l’époque est restée incertaine. Mais Louis compromit toute la gloire de son règne et en affaiblit les plus puissants ressorts par la révocation de l’édit de Nantes, ou plutôt par les violences qu’on exerça en son nom dans l’exécution de cette mesure. Louvois haïssait dans les protestants les protégés de Colbert tandis que la France jouissait du plus brillant essor de leur industrie, il leur faisait un crime de leurs richesses, et ne tenait aucun compte de l’esprit de paix auquel ils avaient été amenés par le travail, encore plus que par le malheur. Le roi, dès le commencement de son règne, s’était proposé de les exclure de tous les emplois. Cette précaution, secondée par le zèle de plusieurs prélats, avait déjà détaché de cette religion tous les nobles qui lui avaient prêté autrefois un si redoutable appui. Que pouvait-on craindre des protestants, lorsqu’ils perdaient par cette défection toute ombre de puissance politique et militaire ? Louvois chercha tous les moyens de les irriter, afin de leur arracher quelques murmures dont le roi fût offensé. Depuis 1670, tous les ans il paraissait quelque édit qui restreignait la tolérance. Des soldats et surtout des dragons se répandirent dans les provinces où le protestantisme était encore professé ; ils appuyaient par leurs armes les prédications des évêques, des curés et les menaces des intendants. Les protestants, troublés perpétuellement dans leur asile, rançonnés et ne pouvant défendre leurs femmes et leurs filles de l’insolente soldatesque, cédaient pour la plupart à l’orage. On vit partout des conversions subites et promptement rétractées. Par ces mesures, Louvois n’avait fait que préparer le coup le plus cruel et le plus aveugle du despotisme Louis se résolut à le frapper octobre 1685. Le culte de l’Église réformée fut interdit dans toutes les provinces, excepté en Alsace, où il était protégé par une capitulation récente. Les ministres de cette religion reçurent l’ordre de sortir du royaume sous peine de mort quinze mille familles protestantes qui les suivirent en exil se vengèrent de leur ingrate patrie, ou plutôt de leur cruel gouvernement, en répandant en Allemagne, en Angleterre, en Hollande, les secrets les plus précieux de nos manufactures. La persécution n’en fut que plus implacable contre ceux auxquels leur misère interdisait ce douloureux exil ; le désespoir fit prendre les armes à de malheureux paysans des Cévennes, qui s’aguerrirent au point de pouvoir vingt ans plus tard se défendre avec quelque succès contre les armes de deux maréchaux de France. La plupart des évêques du royaume crurent devoir applaudir au résultat d’une mesure qu’aucun d’eux n’avait provoquée ; les magistrats, les courtisans et même les gens de lettres célébrèrent l’exil de soixante mille Français. Les protestants fugitifs allèrent partout réveiller contre Louis XIV des haines que l’éclat de sa gloire avait au moins rendues muettes. Le prince d’Orange se flatta pour cette fois de diriger avec plus de succès une ligue qui depuis la paix de Nimègue lui reprochait ses pertes et ses humiliations. Les liens de cette ligue étaient déjà resserrés, lorsqu’une nouvelle révolution, excitée ou du moins secondée par lui-même en Angleterre, précipita du trône l’imprudent frère du prodigue Charles II. Louis XIV n’eut que trop à se reprocher les malheurs de Jacques II, dont il n’avait cessé d’exciter les volontés despotiques, qui ne firent que révolter les esprits tout disposés à éclater quand le prince d’Orange, gendre de Jacques II, entreprit son expédition parricide. A peine sa puissante flotte fut-elle signalée sur les côtes d’Angleterre, que la conspiration se déclara. Le roi Jacques, malgré sa bravoure personnelle, ne put tenter la fortune d’un combat trahi par les siens jusque dans sa fuite, il fut ramené à Londres. Mais Guillaume craignit de joindre au nom d’usurpateur un nom plus odieux encore il fut permis à Jacques II de se rendre avec sa famille à la cour de France. L’Europe ne vit jamais une scène plus auguste d’hospitalité le roi vint au-devant des illustres fugitifs, leur tint le langage le plus noble, le plus touchant ; voulut que Jacques II jouît à Saint-Germain de tous les honneurs que dans des jours plus prospères il eût pu recevoir dans ses propres États ; il lui donna une partie de ses gardes, pourvut à ses dépenses par une pension de 800 000 francs, et embellit ses présents multipliés par une délicatesse dont la cour de France offrait seule encore le modèle. Il ne se bornait pas à ces soins magnifiques un armement formidable était destiné à faire remonter Jacques II sur le trône ; c’était à qui briguerait l’honneur de monter sur les vaisseaux chargés d’une si honorable mission. Les Français avaient été révoltés de l’action de Guillaume et de son épouse ; son crime était éloquemment dénoncé par nos grands écrivains. Louis, quoiqu’il eût commis la plupart des fautes auxquelles on doit imputer les malheurs du déclin de son règne, était encore aimé. La douleur avait été presque universelle dans le royaume, lorsque dans l’année 1686 on apprit que sa santé était altérée et qu’il avait subi l’opération, dangereuse alors, de la fistule. Dès qu’on fut assuré de sa guérison, les églises et toutes les assemblées publiques retentirent d’actions de grâces qui étaient répétées même dans l’intérieur des familles. On ne fut saisi d’aucune épouvante lorsque l’on vit l’année 1688, l’Espagne, le duc de Savoie, plusieurs autres princes d’Italie, l’Angleterre, la Hollande, l’Autriche, la plupart des princes et villes de l’Allemagne, enfin jusqu’au roi de Suède, déclarer la guerre à la France. L’esprit militaire de la cour entraînait encore la nation ; la grandeur du monarque semblait augmenter par le nombre de ses ennemis il était encore aidé par Louvois, mais non plus par ce Colbert qui avait trouvé le secret de rendre la France florissante au milieu de guerres vives et prolongées. Ses flottes et cinq armées de terre, tout fut prêt à la fois, tout s’émut avec de brillantes espérances de victoire. Le début de la campagne maritime surpassa tous les exploits par lesquels nos armées navales s’étaient annoncées nos vaisseaux portèrent Jacques II sur les côtes de l’Irlande, où il débarqua, secondé par un parti assez puissant, et lui firent parvenir successivement divers renforts. Les flottes anglaise et hollandaise se présentèrent enfin ; Tourville et d’Estrées vinrent à leur rencontre avec 72 grands vaisseaux, et remportèrent une victoire complète 17 vaisseaux ennemis furent détruits ou démâtés. Pendant ce temps une armée française, conduite par le Dauphin, faisait en Allemagne de rapides conquêtes ; le siège de Philisbourg, dirigé par Vauban, avait rappelé les sièges si glorieux de Lille et de Valenciennes. Manheim, Spire, Worms et plusieurs villes du Palatinat avaient ouvert leurs portes à l’armée victorieuse ; mais plût à Dieu que nos armées eussent été repoussées de ce Palatinat, qui devait être le théâtre d’une seconde barbarie de Louvois. L’électeur palatin n’était entré qu’à regret dans la ligue d’Augsbourg ; son peuple n’avait pris aucune part aux opérations militaires. On était au cœur de l’hiver, et voilà que Louis, malheureusement trop docile aux conseils de son ministre, signe l’ordre d’incendier l’un des pays les plus florissants de l’Europe Manheim, Heidelberg, d’autres petites villes et plus de cinquante villages furent la proie des flammes. Louis XIV, par l’horreur qu’excita cette odieuse exécution, donna lui-même un lien de plus à la ligue formée contre lui. De nouveaux généraux, élèves de Turenne et de Condé, parurent sur la scène ; mais la France fut cette fois accablée d’un luxe de victoires stériles. Catinat était de tous ces généraux celui qui rappelait le plus le génie, la prudence et la modestie de Turenne ; le roi lui avait confié le soin de la guerre d’Italie. Les Français trouvèrent sur ce point un prince aussi habile à la guerre que versé dans tous les secrets d’une politique astucieuse c’était Victor-Amédée, duc de Savoie. Catinat par son activité triompha de tous les efforts de ce prince, et le battit dans les deux journées de Staffarde et de Marseille ; mais tandis qu’il pénétrait en vainqueur dans le Piémont, Victor-Amédée se jeta sur le Dauphiné cette diversion imprévue arrêta les progrès de Catinat. Le maréchal de Noailles ne se bornait point à une guerre défensive sur la frontière des Pyrénées ; après avoir remporté sur les Espagnols la bataille d’Outer, il prit Gironne. Mais son armée était trop faible pour s’engager dans de nouvelles conquêtes les regards se portaient principalement sur la guerre des Pays-Bas, ou le maréchal de Luxembourg avait en tête le roi Guillaume. Ce dernier venait de se mesurer contre son beau-père dans les plaines de l’Irlande, avait remporté sur lui la victoire décisive de la Boyne, et pour la seconde fois l’avait forcé à la fuite. Jacques II, de retour en France, y trouva les mêmes égards que s’il y fût revenu victorieux et vengé. Louis XIV, malheureusement pour notre marine, n’avait point encore renoncé à l’espoir de faire rentrer les Anglais sous le joug de ce prince la funeste bataille de la Hague fut le résultat de cette obstination. Tourville et d’Estrées, qui s’étaient si bien secondés jusque-là, furent séparés dans leurs opérations, soit par la fortune, soit par quelque secrète mésintelligence. L’amiral Russel, qui commandait les flottes anglaise et hollandaise, brûla 14 de nos vaisseaux, et mit en fuite tout le reste. L’amiral anglais ne mit pas notre flotte en déroute. Quarante vaisseaux français soutinrent pendant dix-sept heures le combat contre quatre-vingt-huit vaisseaux anglo-hollandais à la fin de cette lutte prodigieuse, pas un vaisseau français n’était pris ou coulé, tandis que trois vaisseaux ennemis avaient été obligés d’amener leur pavillon. Jusque-là cette bataille était, bien qu’indécise dans ses résultats matériels, une grande victoire au point de vue de l’effet moral. Mais notre flotte avait beaucoup souffert, et nous n’avions pas un seul port sur la Manche où nos vaisseaux pussent se réfugier. Les treize vaisseaux les plus maltraités se retirèrent de la rade de la Hague et à Cherbourg, où, par la faute du maréchal de Bellefond et du roi Jacques II, qui ne firent aucune résistance, les Anglais vinrent brûler nos navires. Le reste de la flotte trouva un abri dans le port de Brest. La fortune sembla d’abord abandonner Guillaume dans les combats qu’il soutint contre les Français pour la défense des Pays-Bas ; mais il sut tout réparer par la prodigieuse constance de son âme. Déjà, dans les campagnes précédentes, on avait remarqué les talents du maréchal de Luxembourg mais, pendant la paix, il avait conspiré lui-même contre sa gloire par d’indignes liaisons et de déplorables faiblesses. On l’avait vu compromis dans des poursuites qui furent dirigées contre une devineresse nommée la Voisin, qu’on accusait de plusieurs crimes. Sur le bruit des accusations portées contre lui, il vint se présenter au roi, et demander que la Bastille lui fût ouverte. Le roi l’y laissa languir quelque temps ; mais enfin il sauva un des héros de l’armée française de l’ignominie d’être associé avec de vils malfaiteurs, fanfarons de sorcellerie. Luxembourg sentait vivement le besoin de se faire une gloire nouvelle. On ne vit jamais les troupes françaises conduites avec plus d’ardeur mais à peine cinq ou six villes furent-elles le prix des victoires tant célébrées de Fleurus, de Leuse, de Steinkerque et de Nerwinde elles excitèrent vivement l’enthousiasme des Français, et ne prolongèrent que trop leur passion et celle de leur roi pour la guerre. A chacune de ces batailles Guillaume put se retirer en bon ordre ; et les Français étaient trop affaiblis par leurs victoires pour oser le poursuivre. Il n’y en eut point de plus disputée et de plus meurtrière que celle de Steinkerque. Cinq princes français y firent des prodiges de valeur. C’était Philippe, duc d’Orléans, depuis régent de France ; c’était Louis, duc de Bourbon, petit-fils du grand Condé ; c’était le prince de Conti, le plus brillant, le plus spirituel et le plus aimé de tous ces jeunes héros ; c’étaient enfin deux petits-fils de Henri IV, le duc de Vendôme, destiné a une grande gloire militaire, et son frère, le grand prieur, voluptueux tous les deux, mais terribles dans un jour de bataille. On ne suffirait pas à nombrer les beaux faits d’armes de ces princes, et surtout ceux des maréchaux de Luxembourg et de Boufflers. L’ordre royal de Saint-Louis, institué en 1693, fut la récompense de la valeur. Les églises se tapissaient de drapeaux ; mais les armées de Guillaume n’avaient presque point changé de position. Louis XIV n’avait pas pris à cette guerre une part aussi active que dans les campagnes précédentes. Louvois avait arrangé, pour l’orgueil du roi, le siège de Namur. On réussit à prendre cette forteresse à la vue d’une armée ennemie ; mais, l’année suivante, Guillaume vint à bout de la reprendre, quoiqu’elle eût reçu des fortifications de Vauban. Cependant Louis, malgré des succès si peu décisifs, n’avait fait la guerre que sur le terrain ennemi. Il occupait encore beaucoup de places et de forteresses, quand l’intolérable fatigue des Français, la misère faisait d’affreux progrès dans le royaume, l’épuisement des finances et le poids d’une dette horriblement accrue, le décidèrent à signer la première paix qui n’ajouta rien à ses possessions 1697. On rendit à l’Espagne Mons, Ath, Courtrai ; à l’Empire, Fribourg, Brisach, Kehl, Philisbourg précédemment, on avait rendu au duc de Savoie les villes conquises sur lui pour le détacher de la coalition. Tout le but de la plus puissante ligue que l’Europe eût vue jusque-là se trouvait manqué. Du reste, la puissance de Louis n’avait souffert aucun échec. La gloire du nom français était encore accrue par un nombre de victoires qui eussent suffi pour illustrer cinq ou six des règnes précédents mais la France et l’Europe purent à peine respirer pendant près de trois années. Durant les négociations de la paix de Ryswyck, les puissances alliées ne s’étaient point fait scrupule de régler le partage des États d’un prince encore vivant et même encore jeune, du monarque le plus puissant qui fût à la tête de cette ligue, c’est-à-dire de Charles II, roi d’Espagne. Ce prince dépérissait lentement, et ne laissait aucun héritier dans la branche espagnole de l’Autriche. Le roi d’Angleterre, Guillaume, avait proposé un partage favorable à chacun des alliés, et surtout à la branche allemande d’Autriche, qui était appelée au trône de l’Espagne et des Indes occidentales. On consentit, dans le cours des négociations, à laisser Naples et la Sicile au fils de Louis XIV. Celui-ci semblait content de son partage ; il reprit cette négociation avec ardeur après la paix. Mais l’empereur, qui espérait pour son fils l’archiduc toute l’étendue de la succession, refusa de signer. Charles II mourut le 1er novembre 1700. Quel fut l’étonnement de l’Europe, quelles furent ses alarmes, en apprenant que ce roi, qui venait de soutenir deux guerres très vives contre la France, dont les ancêtres s’étaient montrés si avides d’envahir nos plus belles provinces, abandonnait, par son testament, la totalité de ses États au duc d’Anjou, second fils du Dauphin ! Le détail des intrigues qui amenèrent ce testament nous conduirait trop loin, et ne pourrait d’ailleurs nous amener à aucune certitude historique. Un si prodigieux coup de fortune étourdit Louis XIV, et ranima un orgueil qui n’avait pas encore plié, mais qui paraissait se modérer. Par la mort de Louvois, son maître s’était vu délivré d’un cruel instigateur de guerres. Ce ministre, qui avait travaillé avec un art si funeste à se rendre indispensable, s’était enfin rendu odieux au roi. Dans le cours de la guerre précédente, il avait osé lui proposer de renouveler dans le pays de Trèves l’exécrable exemple des deux incendies du Palatinat. Louis, dont le cœur était sans doute poursuivi par ce fatal souvenir, se leva furieux, et fut près de se livrer à la dernière violence contre son ministre. Louvois tomba malade, pendant un conseil où le roi lui avait adressé de sévères reproches, et mourut dans la nuit même. Louis XIV apprit sa mort, non avec des signes de joie, mais avec ceux d’une profonde indifférence. La France, malgré toutes les pompes de Versailles, était encore languissante, exténuée, à la suite des efforts héroïques qu’elle venait de soutenir contre toute l’Europe. La funeste passion des succès militaires dominait beaucoup moins à la cour. Un prélat, modèle de vertu, de génie et de piété tendre, attaquait, en chrétien autant qu’en homme d’État, la frénésie militaire c’était Fénelon, archevêque de Cambrai, et précepteur du duc de Bourgogne. Par l’infidélité d’un de ses domestiques, le Télémaque avait paru ; et Fénelon expiait par un exil dans son diocèse et par une éternelle séparation d’avec son royal élève la composition de ce beau livre, où Louis XIV crut voir une satire de son gouvernement. Le duc de Bourgogne, dont les vertus naissantes et déjà fortes inspiraient du respect à son aïeul, se montrait attaché aux principes de la politique toute morale de son instituteur. Les ducs de Chevreuse et de Beauvilliers, le maréchal de Catinat, quoique heureux à la guerre, et quelques magistrats éclairés, inclinèrent fortement pour la paix, et proposèrent de renoncer au testament de Charles II, pour s’en tenir au traité de partage déjà consenti par le roi. Louis avait soixante-deux ans, et pouvait difficilement supporter les fatigues de la guerre. Madame de Maintenon, dans ses sollicitudes pour la santé du monarque, ne devait lui donner et ne lui donna sans doute que des conseils de paix. De toutes les fautes de Louis XIV, celle qui lui fut le plus entièrement personnelle, celle dont la France et lui-même portèrent le plus cruellement la peine, ce fut d’avoir repoussé tant de sages conseils, et de s’être exposé encore une fois aux chances de la fortune. Il accepta le testament de Charles II. L’Europe frémit, et s’arma. Louis parvint cette fois à s’assurer deux alliés, les électeurs de Bavière et de Cologne. Il comptait également sur le duc de Savoie, qui, un peu avant la paix de Ryswyck, avait marié l’une de ses filles au duc de Bourgogne, et qui scella bientôt un nouveau lien avec la France par l’union de sa seconde fille avec ce même duc d’Anjou, appelé au trône de l’Espagne. Mais le duc de Savoie fut un des premiers à entrer dans la ligue opposée, en calculant d’avance les avantages que la cour de France lui ferait pour l’en détacher. De toutes les possessions de Charles II il n’y eut que l’Espagne où les Français furent reçus avec quelque faveur. Dans la plupart des provinces de ce royaume, la noblesse et le clergé s’étaient déclarés pour le petit-fils de Louis XIV. Le nouveau roi, Philippe V, dut sans doute cet avantage aux admirables instructions écrites que lui donna son aïeul. Elles nous ont été conservées et l’on peut y voir la profondeur et l’habileté de sa politique. Le style en est plein de noblesse et de fermeté. Louis en avait su renfermer tout le fonds dans une parole sublime, que l’histoire répétera toujours Partez, mon fils ; il n’y a plus de Pyrénées ». La Catalogne, jalouse de recouvrer des privilèges depuis longtemps envahis par l’autorité despotique des rois d’Espagne, annonçait seule un mouvement contraire aux vues de Louis XIV et aux intérêts de son petit-fils ; mouvement redoutable, puisqu’il avait la liberté pour mobile. L’Italie se souvenait trop de nos anciens combats pour recevoir les Français sans défiance. Durant trois années, les événements militaires parurent encore assez dignes de l’ancienne gloire de Louis XIV. A la vérité, le maréchal de Villeroi se laissa surprendre et faire prisonnier dans Crémone ; mais les Français, indignés, repoussèrent l’ennemi et restèrent maîtres de la place, sans pouvoir délivrer leur général. Louis dut certainement regarder comme le plus heureux présage pour cette guerre la mort de Guillaume, roi d’Angleterre, et stathouder de Hollande, de cet ennemi opiniâtre et froidement intrépide. Mais la fortune lui suscitait deux ennemis plus dangereux encore, dont les talents avaient plus d’éclat et la haine plus de profondeur c’étaient le prince Eugène et Marlborough. Le premier était, par sa mère, petit-neveu du cardinal Mazarin. Déjà il s’était distingué dans les guerres de l’Autriche contre les Turcs ; il s’annonça en Italie par le savant passage de l’Oglio et la victoire de Chiari. Le duc de Vendôme ne se montra point indigne d’un si puissant adversaire. Pendant deux ans, ils se firent une guerre savante et peu décisive. Marlborough était animé d’une haine encore plus vive contre la France. Courtisan de Jacques II, il avait abandonné ce prince dans son malheur, et s’était rangé parmi ses plus implacables ennemis. Il sentait le besoin de couvrir le tort de cette défection par une grande démonstration de zèle pour la liberté, et surtout par la gloire. On le voyait à la fois diriger par ses intrigues les deux chambres du parlement d’Angleterre, la cour aimable et polie de la reine Anne, et les cabinets de l’Europe. Bientôt il sut conduire des armées, et suppléer, par sa bravoure, par son impétuosité et la vivacité de son coup d’œil, à l’étude profonde de l’art militaire. Les Français venaient de célébrer trois victoires nouvelles, celles de Friedlingen et de Hochstett, dues au maréchal de Villars, et celle de Spire, due au maréchal de Tallard. De la Bavière qui leur était ouverte, ils étaient prêts à s’élancer sur l’Autriche, lorsque Eugène et Marlborough vinrent se concerter pour la défense de l’empereur. Les Français n’étaient plus commandés par Villars, et se trouvaient dans la même ville d’Hochstett, que ce général avait illustrée par une victoire. Ils combattaient avec les Bavarois mais l’armée de Marlborough et Eugène parvint par ses manœuvres à les séparer de leurs auxiliaires. Tallard ne sut se défendre qu’avec un aveugle courage. Tourné dans toutes ses positions, il est fait prisonnier ; vingt-deux de ses bataillons ont posé les armes ; le champ de bataille est couvert de 12 000 Français. L’électeur de Bavière fuit en désordre ; ses États sont envahis, mis au pillage les Français sont chassés et poursuivis jusque dans l’Alsace. La fortune de Louis XIV n’avait encore été traversée que par de légers échecs promptement réparés. Il ne parut point abattu de ce grand désastre ; mais l’âge, sans avoir affaibli la vigueur de son caractère, ne lui laissait plus cette activité qui avait été un si puissant aiguillon pour ses armées. Du fond de Versailles, et de concert avec quelques vieux généraux, quelquefois même avec des commis, il traçait des plans de campagne, et se flattait de pouvoir diriger à la fois des opérations sur le Tage, sur le Pô, sur le Danube et sur la Meuse. Tout le système militaire auquel il avait dû l’éclat de ses armes était rompu, parce que les Français agissaient trop loin de leurs magasins. Louis occupait le maréchal de Villars à combattre des paysans dans les Cévennes, tandis qu’il confiait une nouvelle armée à Villeroi, dont le nom, depuis la surprise de Crémone, était devenu un objet de dérision pour l’armée aussi les Pays-Bas échappèrent-ils bientôt à ce monarque. Villeroi y perdit la bataille de Ramillies, journée plus sanglante, plus honteuse et plus décisive que celle de Hochstett. Louis XIV avait à se reprocher un choix imprudent ; il le sentit, et il eut la noblesse d’âme de ne point faire de reproches à Villeroi. Monsieur le maréchal, lui dit-il, on n’est pas heureux à notre âge ». On éprouva encore dans les Pays-Bas un échec à Oudenarde, quoique le duc de Vendôme y commandât, et que le duc de Bourgogne y fût présent. Enhardi par ses succès, le prince Eugène mit le siège devant Lille, qui, après dix mois de la plus héroïque défense, ne se rendit que par l’épuisement des vivres et des munitions. Vers le même temps nous perdions l’Italie. Le prince Eugène força les Français dans les lignes qu’ils occupaient devant Turin 1708, et il osa faire des incursions dans la Provence et le Dauphiné. En Espagne, on avait aussi essuyé des revers Philippe V avait été forcé de fuir de Madrid, à l’approche de l’archiduc, secondé par les Catalans. Mais le maréchal de Berwick était parvenu à y ramener le roi, en gagnant la bataille d’Almanza. Le désordre des finances était au comble. Louis ajoutait encore au chagrin de sa vieillesse, aux ennuis de sa cour, l’accablant ennui des controverses religieuses. Enfin la nature semblait aussi se déchaîner contre la France une seule nuit de l’hiver de 1709 fit périr les oliviers, les vignes, beaucoup d’arbres fruitiers et, pour comble de désastre, une grande partie des blés fut gelée. Louis vit la misère de son peuple et demanda la paix, résigné à subir des conditions rigoureuses ; mais on se fit un plaisir de lui en présenter d’avilissantes ; on alla jusqu’à exiger qu’il envoyât une armée en Espagne pour détrôner son petit-fils. Puisqu’on veut, reprit Louis XIV, que je continue la guerre, j’aime mieux la faire à mes ennemis qu’à mes enfants. » La France oublia ses propres malheurs pour compatir à ceux de son roi. Les défaites des armées françaises furent réparées. La famine elle-même faisait voler sous les drapeaux des milliers d’hommes qui n’espéraient plus d’aliments qu’à la guerre la bataille de Malplaquet annonçait à l’Europe ce que pouvait être le désespoir des Français ; les maréchaux de Villars et de Boufflers l’engagèrent près des murs de Mons contre Eugène et Marlborough ils furent repoussés, mais les ennemis durent désespérer de la conquête de la France. Cette victoire leur avait coûté 20 000 hommes tués ou blessés, la perte des Français n’avait été que de 8 000 ; sans la blessure du maréchal de Villars ils étaient triomphants Boufflers avait conduit la retraite en bon ordre. Louis ne s’occupa plus qu’à négocier avec ses ennemis séparément ; toutes les mesures furent prises avec vigueur. Les flottes françaises osèrent s’approcher encore une fois des côtes de l’Angleterre. Deux intrépides armateurs, Duguay-Trouin et Jean Bart désolèrent le commerce de l’Angleterre, de la Hollande, de l’Espagne et du Portugal ; la prise de Rio de Janeiro, capitale du Brésil, immortalisa Duguay-Trouin, et réveilla le goût des brillantes aventures. Le duc de Vendôme fut envoyé en Espagne au moment où les Français venaient d’être battus devant Saragosse ; avec les débris d’une armée fugitive, il obtint bientôt la victoire de Villa-Viciosa ; et ce petit-fils de Henri IV établit les Bourbons sur le trône d’Espagne. L’année 1711 s’annonça dans la Flandre sous de tristes auspices. Le prince Eugène avait redoublé de confiance et d’impétuosité ; il s’empara de Bouchain, du Quesnoy, de Douai, et poussa des partis jusque dans la Champagne. Ce fut alors que Louis XIV proféra ces belles paroles Si je ne puis obtenir une paix équitable, je me mettrai à la tête de ma brave noblesse et j’irai m’ensevelir sous les débris de mon trône. » Villars trouva d’autres ressources que celles du désespoir. Cet habile et heureux guerrier, qu’on opposait enfin au prince Eugène, feignit l’inaction. Pendant ce temps, la politique de Louis XIV agissait ; il était parvenu à détacher la reine Anne de la ligue victorieuse. et avait signé avec elle une suspension d’armes, en lui laissant Dunkerque pour gage. Eugène, qui s’occupait du siège de Landrecies, avait mal établi les communications entre les quartiers de son armée Villars profita de cette faute avec autant d’habileté que d’héroïsme ; et le seul combat de Denain répara l’effet de six grandes batailles perdues. L’armée hollandaise y fut entièrement détruite ; Landrecies fut délivrée ; Douai, le Quesnoy furent repris en peu de temps. Dès lors, le Hollande cessa de mettre obstacle à la paix que voulait l’Angleterre. Les conférences s’ouvrirent à Utrecht ; les négociateurs français, parmi lesquels surtout il faut distinguer Torey, firent des prodiges d’habileté ; l’Angleterre et l’Europe consentirent qui l’aurait cru ? à laisser le petit-fils de Louis XIV sur le trône d’Espagne. L’empereur se refusait encore à traiter sur une telle base ; Villars, pour l’y décider, vint à la rencontre du prince Eugène sur un autre champ de bataille, força ses lignes devant Fribourg, et fit sous ses yeux de rapides conquêtes en Allemagne. L’empereur craignit de laisser écouler le temps où il pouvait encore recueillir quelques fruits de ses précédentes victoires. Eugène et Villars passèrent alors du rôle de généraux à celui de négociateurs. Louis XIV, par la paix d’Utrecht 1713, n’eut aucun sacrifice important à faire, si ce n’est la démolition du port de Dunkerque ; Lille rentra sous la domination française. Les alliés s’indemnisèrent par le partage des diverses possessions excentriques de l’Espagne. Une telle paix était infiniment plus utile que celle de Ryswick, qui avait suivi tant de victoires. Louis XIV avait déployé une véritable grandeur dans ses adversités ; qu’on examine toute sa conduite depuis 1709, on y verra toutes les ressources d’un grand et profond caractère. L’art avec lequel il sépara ses ennemis triomphants doit être considéré comme le chef-d’œuvre de la politique. Mais ce roi, qui était ainsi parvenu à dompter la fortune, était alors le plus malheureux des pères. Trois générations sorties de son sang avaient disparu dans l’espace de quelques mois ; le dauphin, élève de Bossuet et de Montausier, mourut en 1711 à l’âge de 10 ans. Quoiqu’il fût certain que la petite vérole avait causé la mort de ce prince, il y eut quelque rumeur d’emprisonnement, et l’on affecta de diriger des soupçons sur le duc d’Orléans, neveu du roi, prince d’un courage brillant, d’un esprit aimable, mais de mœurs corrompues. Au mois de février 1712, un mal qui avait tous les effets d’une épidémie et que l’on nommait rougeole pourprée, frappa et enleva plus de cinq cents personnes, dont quelques-unes étaient du rang le plus distingué ; la duchesse de Bourgogne en fut atteinte cette princesse avait seule le privilège d’égayer et d’embellir une cour attristée par l’âge et par les malheurs du monarque. Louis XIV et madame de Maintenon, également séduits par ses grâces divines, son enjouement et ses manières caressantes, en avaient fait leur fille chérie. Les progrès du mal furent rapides ; le duc de Bourgogne, qu’on nommait alors le dauphin, rendait à la duchesse les plus tendres soins, et déjà il portait sur son visage les symptômes de cette cruelle maladie. La dauphine expira le 12 février. Le roi s’était retiré avec madame de Maintenon à Marly, pour alléger, par des méditations religieuses, le poids de sa profonde affliction. Le dauphin eut la force de venir se présenter devant son aïeul mais il le glaça d’effroi par l’expression concentrée de sa douleur, et par les signes trop caractérisés d’une maladie prochaine. Le roi lui parla avec la plus vive émotion ; il n’était personne qui pût contenir ses larmes. Le prince que Fénelon avait si bien formé d’après sa belle âme et son brillant génie, mourut le 18 février. L’aîné de ses deux fils, le duc de Bretagne, ne lui survécut que deux jours ; le second, le duc d’Anjou depuis Louis XV était dangereusement malade. Une même cérémonie funèbre réunit l’époux, l’épouse et leur fils. A la vue de ce déplorable spectacle, le peuple fut éperdu dans sa douleur, et injuste dans ses soupçons. On parlait d’empoisonnement ; le duc d’Orléans entendit de son palais les cris publics qui le nommaient empoisonneur la cour l’accusait avec moins d’animosité et plus de perfidie. Toutes ces rumeurs sinistres semblaient autorisées par la déclaration des médecins, qui, à l’ouverture des trois cadavres, avaient cru reconnaître les effets du poison. Le roi fut ébranlé, mais il eut la force de résister à ses propres préventions contre un neveu dont il connaissait les principes dissolus et irréligieux. Le duc d’Orléans, désespéré, vint demander au roi que la Bastille lui fût ouverte. Louis craignit un éclat qui pouvait ajouter beaucoup aux malheurs de la France ; le chimiste Homberg, que l’on accusait d’avoir fourni les poisons employés par le duc d’Orléans, demandait vivement de prouver son innocence par une instruction juridique. Le roi avait paru d’abord consentir à l’offre généreuse du savant calomnié ; mais lorsque celui-ci vint se présenter à la Bastille, elle lui fut fermée. Depuis, Louis XIV ne se permit jamais un mot, un geste qui pût autoriser ou réveiller les injustes soupçons élevés contre le duc d’Orléans. Il lui restait encore une nouvelle perte, un nouveau coup à supporter les fêtes par lesquelles on célébrait une paix qui allait réparer un si long cours de fléaux, ces fêtes n’étaient pas terminées, lorsqu’on apprit la mort subite du duc de Berry, troisième petit-fils du roi. Il avait épousé la fille du duc d’Orléans, et cette princesse l’avait continuellement désolé par les emportements de son caractère et l’éclat scandaleux de ses intrigues. Ce prince, en expirant, déclara qu’il était la seule cause de sa mort. Il avait fait une chute à la chasse quelques mois auparavant ; il l’avait dissimulée, et s’était livré depuis à des excès d’intempérance. Le roi, par sa conduite envers la duchesse de Berry et envers le duc d’Orléans, ferma, autant qu’il put, l’accès à de nouveaux soupçons. Louis goûtait bien mal les douceurs de la paix. La plaie faite à ses finances par les deux guerres terminées l’une à Ryswick et l’autre a Utrecht, semblait incurable. Le poids des impôts était excessif ; et, malgré tous les soins de l’habile contrôleur général Desmarets, il fallait encore, comme pendant la guerre, subir la loi des traitants. La destruction de Port-Royal, en 1709, avait excité les plaintes légitimes des nombreux amis de ces pieux solitaires. L’affaire de la bulle Unigenitus échauffa encore davantage les esprits on attribua la conduite du roi, dans ces deux circonstances, aux conseils de son confesseur. Le parlement et quelques évêques osaient, pour la première fois, résister aux volontés de Louis XIV. Son âge et ses derniers revers encourageaient une opposition qui entrevoyait un esprit bien différent sous un régent dont les opinions étaient connues. Les jeunes gens se lassaient d’une cour qui n’était plus égayée par les illusions de la gloire et par l’éclat des fêtes. Le roi, plus renfermé dans son intérieur, n’imposait plus autant à un peuple accoutumé à tant de prospérités. Lui-même il semblait démentir la rigidité nouvelle de ses principes par les honneurs excessifs dont il comblait les princes légitimés, c’est-à-dire le duc du Maine et le comte de Toulouse, nés d’un double adultère. Ces deux princes, par des qualités plus aimables que brillantes, méritaient l’affection de leur père ; mais la morale, la religion et le droit public des Français furent enfreints par la déclaration du 25 mai 1715, qui les appelait à la couronne au défaut de princes du sang. Le peuple souffrait beaucoup de la fin de ce long règne, dont les prospérités l’avaient ébloui pendant plus de quarante années. Le 25 août 1715, jour de la Saint-Louis, le roi, au milieu des hommages qu’il recevait, se sentit grièvement indisposé. Le lendemain, en visitant une plaie que ce prince avait à la jambe, le chirurgien Maréchal découvrit la gangrène ; son émotion frappa le monarque. Soyez franc, dit-il à Maréchal, combien de jours ai-je encore à vivre ? - Sire, répondit Maréchal, nous pouvons espérer jusqu’à mercredi. - Voilà donc mon arrêt prononcé pour mercredi », reprit Louis sans témoigner la moindre émotion. Il s’entretint avec le duc d’Orléans qui allait être appelé à présider le conseil de régence. Le lendemain il se fit amener le duc d’Anjou, son arrière-petit-fils, âgé de cinq ans, et lui adressa ces paroles qui caractérisent bien ce monarque Admirable en sa vie et plus grand dans sa mort. Mon enfant, lui dit-il, vous allez être un grand roi. Ne m’imitez pas dans le goût que j’ai eu pour la guerre. Tachez d’avoir la paix avec vos voisins. Rendez à Dieu ce que vous lui devez ; faites-le honorer par vos sujets. Suivez toujours les bons conseils ; tâchez de soulager vos peuples, ce que je suis assez malheureux de n’avoir pu faire. N’oubliez jamais la reconnaissance que vous devez à madame de Ventadour. » Et se tournant vers elle Je ne puis assez vous témoigner la mienne. - Mon enfant, je vous donne ma bénédiction de tout mon cœur. Madame, que je l’embrasse. » On approcha de ses bras cet enfant qui fondait en larmes, et il lui donna de nouveau sa bénédiction. Dans la même journée, Louis XIV s’adressa en ces termes à tous ses officiers rassemblés autour de lui Messieurs, vous m’avez fidèlement servi. Je suis fâché de ne vous avoir pas mieux récompensés que je n’ai fait ; les derniers temps ne me l’ont pas permis. Je vous quitte avec regret. Servez le Dauphin avec la même affection que vous m’avez servi. C’est un enfant de cinq ans, qui peut essuyer bien des traverses ; car je me souviens d’en avoir beaucoup essuyé dans mon jeune âge. Je m’en vais ; mais l’État demeurera toujours ; soyez-y fidèlement attachés, et que votre exemple en soit un pour mes autres sujets. Suivez les ordres que mon neveu vous donnera ; il va gouverner le royaume j’espère qu’il le fera bien. J’espère aussi que vous ferez votre devoir, et que vous vous souviendrez quelquefois de moi ». A ces paroles, des pleurs coulèrent de tous les yeux. Peu d’heures après, Louis ayant témoigné qu’il avait besoin de repos, la cour fut comme déserte. Madame de Maintenon, loin d’abandonner le roi, comme le lui reproche Saint-Simon, passa cinq jours dans la ruelle de son lit, presque toujours en prières. Il eut avec elle un entretien touchant, où il lui répéta plusieurs fois Qu’allez-vous devenir ? Vous n’avez rien. » Elle ne partit pour Saint-Cyr, le vendredi 30 août, à cinq heures du soir, que lorsqu’il eut tout à fait perdu connaissance. Pourquoi pleurez-vous, disait-il à ses domestiques ; m’avez-vous cru immortel ? » Il nomma le Dauphin, le jeune roi ; il lui échappa de dire Quand j’étais roi ». Il mourut à Versailles le 1er septembre 1715, âgé de 77 ans ; il en avait régné 72. Ce monarque suppléa par un grand caractère aux dons d’un grand génie ; tout ce qu’il conçut, tout ce qu’il exécuta de plus heureux, de plus habile, pendant les années triomphantes de son règne, fut un développement et une amélioration des plans et des actes du cardinal de Richelieu. Celui-ci, inquiet sur une autorité précaire et en quelque sorte usurpée, fut souvent sanguinaire Louis XIV fonda bien moins sur la terreur que sur l’admiration l’autorité absolue dont il avait reçu l’héritage ; mais, par l’inévitable danger d’un pouvoir sans limites, il fut souvent dur ; les préjugés de son rang et de son siècle le rendirent quelquefois injuste sans remords. Il ajouta mille séductions à l’art de régner ; il le purgea des froides scélératesses du machiavélisme. On dirait que le mot de majesté fut créé pour lui. On a eu tort de le juger d’après deux ou trois anecdotes assez suspectes. Quand il lui serait arrivé d’admirer et d’envier le gouvernement turc, ce qu’il y a de certain c’est qu’il n’eut jamais la stupide maladresse de l’imiter. Il trouva le secret de tout subordonner sans avilir aucun ordre de l’État, sans dégrader aucun caractère. Il permit à plusieurs hommes d’être grands et même plus grands que lui. Le tiers état ne reçut pas moins de lui que de ses prédécesseurs ; car il n’y eut pas sous son règne un seul grand emploi auquel des plébéiens ne parvinssent ; tout vint figurer sur le vaste théâtre de gloire ouvert par Louis XIV. L’industrie, les richesses et surtout le génie élevèrent par degrés le tiers état jusqu’à la puissance foudroyante qu’il développa sur la fin du XVIIIe siècle. Nous nous garderons bien de donner des éloges trop absolus à un roi qui s’est déclaré coupable d’avoir trop aimé la guerre ; mais quelles que soient ses fautes, la nation française ne peut pas oublier qu’elle lui doit sur tous les points, hormis en ce qui concerne la liberté politique, le rang qu’elle occupa ensuite dans le monde. Nousavons la tristesse de vous faire part du décès de. Monsieur Gilbert MALLEVAEY. survenu à Grande-Synthe, le mardi 22 mars 2022, à l’âge de 90 ans. Ses funérailles seront célébrées le lundi 28 mars 2022, à 10 h 30, en la collégiale Notre Dame de CASSEL, suivies de l’inhumation au cimetière dudit lieu dans le caveau de famille. Établissements de pompes funèbres sur Dunkerque ou à proximité Pompes Funèbres Prince 8 rue Marue French, 59140 Dunkerque km Pompes Funebres Marbrerie Vandenbussche 1 route Furnes, 59210 Coudekerque Branche km Prestations prévoyance obsèques, nettoyage de monument funéraire, transport de corps, organisati... Roc Eclerc 21 boulevard Pierre Mendès France, 59140 Dunkerque km Prestations Pompes funèbres, Organisation complète d'obsèques, Permanence 24h/24 - 7j/7, transpo... 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Le choix des Monuments funéraires Les sociétés de pompes funèbres mettent à disposition des familles plusieurs modèles de monuments funéraires. À la demande de la famille, elles peuvent également personnaliser la pierre tombale avec des ornements, des gravures ou des dessins… Cette prestation est souvent optionnelle et aura un impact sur le prix de la prestation. Crémation ou Inhumation ? Comme dans beaucoup de villes françaises, vous avez la possibilité de choisir entre la crémation ou l’inhumation sur Dunkerque. La crémation autrefois peu commune est de plus en plus préférée par les habitants de Dunkerque. Depuis quelques années, un pourcentage important des habitants résidents sur Dunkerque privilégient la crémation comme mode de sépulture. La famille du défunt pourra s’adresser à l’un des crématoriums de la région de Dunkerque. Celle-ci offre une ou plusieurs options dans un rayon de kilomètres . En fonction des besoins de la famille, le service met à disposition des salles de cérémonies ainsi que l’accès à des espaces verts. De la réception à la restitution de l’urne, chaque cérémonie peut être personnalisée en fonction des demandes de la famille endeuillée. Quels funérariums disponibles sur Dunkerque ? La chambre funéraire accueille et conserve le corps du défunt jusqu’à sa mise en bière et ses funérailles. 5 funerariums ou professionnels comptant avec des services avec chambres funéraires se trouvent sur Dunkerque ou sa région, dans un rayon de 120 kilomètres chambre funéraire Ladevie Ets, situé 6 Avenue Malzieu, 48200 sur Saint Chély D'Apcher à km chambre funéraire Arnaud Dominique Pompes Funèbres, situé St Germain Surue Moine 2 Avenue Pays Bas, 49230 sur Sevremoine à km chambre funéraire Pompes Funèbres SARL, situé 8 Rue De La Maréchalerie, 49220 sur Le Lion D'Angers à km chambre funéraire Roc Eclerc, situé Zone Industrielle La Neuvillette 15 Rue Maurice Prévoteau, 51100 sur Reims à km chambre funéraire Nurit Michel, situé 26 Rue Faubourg, 48200 sur Saint Chély D'Apcher à km. Les cimetières sur Dunkerque. En 2020, nous pouvions compter près de 1 423 décès domiciliés au sein de la ville de Dunkerque. Chaque famille endeuillée souhaite pouvoir se recueillir auprès de la sépulture du proche qu’elle a perdu. Il existe actuellement trois cimetières sur Dunkerque Celle-ci offre une ou plusieurs options dans un rayon de 15 kilomètres Pour honorer vos proches, vous pouvez faire appel à des fleuristes spécialisés en cérémonie de deuil. Entretien des sépultures Lors de périodes particulières comme la Toussaint ou encore l’anniversaire de la mort du défunt, il est possible pour la famille de solliciter un service d’entretien. En effet, cette prestation englobera le nettoyage de la tombe ainsi que son fleurissement. Ponctuelle ou annuelle, le service s’effectuera en fonction des souhaits de la famille. Nombres de décès pour Dunkerque de 2010 à 2019 2010 889 2011 925 2012 1026 2013 904 2014 861 2015 891 2016 904 2017 918 2018 873 2019 910 Recherche par départements Ain 01Aisne 02Allier 03Alpes-de-Haute-Provence 04Alpes-Maritimes 06Ardèche 07Ardennes 08Ariège 09Aube 10Aude 11Aveyron 12Bas-Rhin 67Bouches-du-Rhône 13Calvados 14Cantal 15Charente 16Charente-Maritime 17Cher 18Corrèze 19Corse-du-Sud 02ACôte-d'Or 21Côtes-d'Armor 22Creuse 23Deux-Sèvres 79Dordogne 24Doubs 25Drôme 26Essonne 91Eure 27Eure-et-Loir 28Finistère 29Gard 30Gers 32Gironde 33Haut-Rhin 68Haute-Corse 02BHaute-Garonne 31Haute-Loire 43Haute-Marne 52Haute-Saône 70Haute-Savoie 74Haute-Vienne 87Hautes-Alpes 05Hautes-Pyrénées 65Hauts-de-Seine 92Hérault 34Ille-et-Vilaine 35Indre 36Indre-et-Loire 37Isère 38Jura 39Landes 40Loir-et-Cher 41Loire 42Loire-Atlantique 44Loiret 45Lot 46Lot-et-Garonne 47Lozère 48Maine-et-Loire 49Manche 50Marne 51Mayenne 53Meurthe-et-Moselle 54Meuse 55Morbihan 56Moselle 57Nièvre 58Nord 59Oise 60Orne 61Paris 75Pas-de-Calais 62Puy-de-Dôme 63Pyrénées-Atlantiques 64Pyrénées-Orientales 66Rhône 69Saône-et-Loire 71Sarthe 72Savoie 73Seine-et-Marne 77Seine-Maritime 76Seine-Saint-Denis 93Somme 80Tarn 81Tarn-et-Garonne 82Territoire de Belfort 90Val-d'Oise 95Val-de-Marne 94Var 83Vaucluse 84Vendée 85Vienne 86Vosges 88Yonne 89Yvelines 78 Recherche par grandes villes Angers 38 Maine-et-LoireBordeaux 38 GirondeDijon 38 Côte d'OrGrenoble 38 IsèreLe Havre 38 Seine-MaritimeLille 38 NordLyon 38 RhôneMarseille 38 Bouches du RhôneMontpellier 38 HéraultNantes 38 Loire-AtlantiqueNice 38 Alpes-MaritimesNîmes 38 GardParis 38 ParisReims 38 MarneRennes 38 Ille-et-VilaineSaint-Étienne 38 LoireStrasbourg 38 Bas-RhinToulon 38 VarToulouse 38 Haute-Garonne Toutes les villes de France
Avisde décès; Contrat obsèques; Avis de décés. Accueil Avis de décés . Vous servir dans le respect est une volonté de chaque jour. Voilà pourquoi nous sommes attentifs à répondre à vos attentes. Nous contacter. Assistance Décès - 24h/24 - 7j/7 03 28 64 40 44 contact@ 10 Rue Gustave Fontaine, 59210 Coudekerque-Branche Horaires d'agence :
Votre responsable d'agence Nicolas GELLEDepuis plus de 30 ans, ROC ECLERC est au service des familles pour offrir la meilleure qualité de service au prix le plus juste, dans le respect des croyances, des volontés et du budget de tous. Notre équipe de ROC ECLERC Dunkerque est à votre écoute 24h/24 et 7/7, pour vous apporter savoir-faire, accompagnement et engagement de chaque instant. Les pompes funèbres ROC ECLERC Dunkerque vous accueillent et vous conseillent à chaque étape de l’organisation des obsèques, que ce soit une inhumation ou une crémation, dans la gestion des démarches administratives, lors de la souscription d’un contrat de prévoyance obsèques ou encore dans le choix du monument et des articles funéraires. L’ensemble de nos services funéraires est disponible au sein de votre agence de pompes funèbres ROC ECLERC Dunkerque. L’équipe vous recevra, avec ou sans rendez-vous, aux horaires d’ouverture tout en restant disponible en cas d’urgence décès grâce à notre permanence téléphonique coût d’un appel local et toujours dans le respect de nos engagements. Lentreprise Pompes Funèbres Roc-Eclerc est située dans la ville de Dunkerque, dans le département du Nord (59). Elle possède l’adresse suivante : 21-25, boulevard Mendès France, 59140 Dunkerque. Les horaires d’ouverture sont : Lundi au Samedi de 09h:00 à 18h:00. Permanence décès 24/24h 7/7j.
Établissements de pompes funèbres sur Grande-Synthe ou à proximité Pompes Funèbres Bab El Jenna 10 boulevard Fédérés, 59760 Grande Synthe km Prestations service funéraire, cérémonie d'enterrement, fabrication de pierre tombale, transport... Pompes Funèbres Vandenbussche 20 route Bergues, 59210 Coudekerque Branche km Pompes Funèbres Et Marbrerie Maison Fick 10 rue Gustave Fontaine, 59210 Coudekerque Branche km Prestations transport de corps, nettoyage de monument funéraire, gravure de pierre tombale, prévo... Pompes Funèbres Générales 44 rue Pasteur, 59210 Coudekerque Branche km Pompes Funèbres Prince 8 rue Marue French, 59140 Dunkerque km Pannequin Manceau Cathy 42 rue Lilas, 59210 Coudekerque Branche km Terre Et Ciel 307 Bis rue Mardyck, 59279 Loon Plage 6 km Pompes Funèbres Vanlaeres Yves 103 boulevard Vauban, 59210 Coudekerque Branche km Pompes Funebres Marbrerie Vandenbussche 1 route Furnes, 59210 Coudekerque Branche km Prestations prévoyance obsèques, nettoyage de monument funéraire, transport de corps, organisati... Roc Eclerc 21 boulevard Pierre Mendès France, 59140 Dunkerque km Prestations Pompes funèbres, Organisation complète d'obsèques, Permanence 24h/24 - 7j/7, transpo... Bridoux Michèle 27 rue Charmilles, 59279 Loon Plage km Prestations entretien de sépulture Pompes Funèbres Vandenbussche 26 rue Albert Cuenin, 59240 Dunkerque 8 km Prestations toilette mortuaire, service funéraire, Inhumation, Transport de corps au domicile, Tra... Sces Funéraires Rommelaere 34 Bis rue Port, 59380 Bergues 10 km Prestations service funéraire, graveur sur pierre, entretien de sépulture, cérémonie d'enterrem... Pompes Funèbres Laheyne Laurent 23 rue Anglaise, 59380 Bergues km Laheyne Laurent Eurl rue Anciens d'Afn, 59630 Bourbourg km Pompes Funèbres Bernard Ranchy 5 place Gambetta, 59380 Bergues km Obsèques Crémation Funérarium Cimetières Plus d’infos Un être cher vient de mourir et vous souhaitez être épaulée dans cette période délicate? Sur ce site, vous pourrez consulter les différentes prestations funéraires proposées par la ville de Grande-Synthe. Les pompes funèbres ont pour vocation de vous accompagner et vous conseiller pendant ce moment délicat. Afin de vous informer sur les différents montants des compagnies de pompes funèbres sur Grande-Synthe, il est suggéré de demander une évaluation auprès de plusieurs compagnies afin de vous décider pour l'option qui vous satisfait le mieux. Toute compagnie de pompes funèbres se doit de de proposer aux clients une proposition sans coût associé et détaillé suivant un modèle type. Une évaluation vous sera indispensable afin de comprendre les raisons d’être des différentes prestations proposées par la société. Sur ce document, sera mentionné le résumé des différentes prestations. Les plus communes sont les suivantes La coordination des obsèques, englobant de nombreuses étapes Le nettoyage et le transport du corps du défunt La sortie de l’avis de décès ainsi que l’envoi de faire-part Le choix des premières fleurs qui seront positionnées sur la tombe du défunt dans le cas d’un enterrement Grâce à ce document, vous pourrez confronter et vous décider sur l’entreprise qui vous plaît et répond le mieux à vos critères et aux dernières volontés de votre être cher disparu. Évaluer correctement les différentes prestations est de la plus haute importance, car les prix peuvent être très disparates. N’hésitez pas à bien vous enquérir auprès des différentes compagnies sur ce qui est englobé et ce qui est n’est pas compris dans la prestation de base. Important certaines prestations sont imposées par la loi, comme le transport funéraire. D’autres prestations sont le choix entre une cérémonie civile ou religieuse, l’entretien du corps… L’organisation des obsèques dans la ville de Grande-Synthe L’organisation des obsèques se réalise souvent par une compagnie de pompes funèbres, celle-ci a pour mission la réalisation des différentes prestations la mise en bière, le transport du corps, le mode sépulture, la toilette et soins de conservation du corps, le cercueil, le cimetière … Il existe à ce jour douze sociétés de pompes funèbres sur Grande-Synthe. À ne pas mettre de côté pour l’organisation de cette dernière étape de la vie les démarches administratives. Il est nécessaire pour chaque famille de ne pas oublier de disposer de documents tels que la déclaration de décès, le contrat d’obsèques si nécessaire, pour inaugurer les différentes formalités. À savoir si la personne décédée disposait d’une convention obsèques, l’alternative de la entreprise de pompes funèbres peut avoir été décidée via ce document et non par la famille de l’être cher. Dans le cas contraire, le choix serait réalisé par sa famille. Le choix des Monuments funéraires Les compagnies de pompes funèbres disposent aux familles plusieurs designs de monuments funéraires. Si la famille le désire, elles peuvent également personnaliser la pierre tombale avec des ornements, des gravures ou des dessins… Cette prestation est facultative et aura une incidence sur le coût de la prestation. Crémation ou Inhumation ? Comme à l'accoutumée, vous pouvez vous décider entre la crémation ou l’inhumation sur Grande-Synthe. La crémation qui a le vent en poupe est de plus en plus l'option par défaut par les habitants de Grande-Synthe. Depuis quelques années, une partie importante des habitants résidents sur Grande-Synthe se décident pour la crémation comme mode de sépulture. La famille du défunt pourra s’adresser à l’un des crématoriums de la région de Grande-Synthe. Celle-ci offre une ou plusieurs options dans un rayon de kilomètres . En fonction des désirs de la famille, le service dispose de salles de cérémonies ainsi que l’accès à des espaces verts. De la réception à la restitution de l’urne, chaque cérémonie peut être personnalisée en fonction des demandes de la famille endeuillée. Quels funérariums disponibles sur Grande-Synthe ? La chambre funéraire accueille et conserve le corps de l’être cher disparu jusqu’à sa mise en bière et ses funérailles. 5 funerariums ou professionnels comptant avec des services avec chambres funéraires se trouvent sur Grande-Synthe ou sa région, dans un rayon de 120 kilomètres chambre funéraire Roc Eclerc, situé Zone Industrielle La Neuvillette 15 Rue Maurice Prévoteau, 51100 sur Reims à km chambre funéraire Arnaud Dominique Pompes Funèbres, situé St Germain Surue Moine 2 Avenue Pays Bas, 49230 sur Sevremoine à km chambre funéraire Pompes Funèbres SARL, situé 8 Rue De La Maréchalerie, 49220 sur Le Lion D'Angers à km chambre funéraire Ladevie Ets, situé 6 Avenue Malzieu, 48200 sur Saint Chély D'Apcher à km chambre funéraire Nurit Michel, situé 26 Rue Faubourg, 48200 sur Saint Chély D'Apcher à km. Les cimetières sur Grande-Synthe. En 2020, nous pouvions compter près de 1 423 décès domiciliés au sein de la ville de Grande-Synthe. Chaque famille endeuillée souhaite pouvoir se recueillir auprès de la sépulture du proche qu’elle a perdu. Il existe actuellement trois cimetières sur Grande-Synthe Celle-ci offre une ou plusieurs options dans un rayon de 15 kilomètres Pour honorer vos proches, vous pouvez faire appel à des fleuristes spécialisés en cérémonie de deuil. Entretien des sépultures Lors de périodes particulières comme la Toussaint ou encore l’anniversaire de la mort du défunt, il est possible pour la famille de solliciter un service d’entretien. En effet, cette prestation englobera le nettoyage de la tombe ainsi que son fleurissement. Ponctuelle ou annuelle, le service s’effectuera en fonction des souhaits de la famille. Nombres de décès pour Grande-Synthe de 2010 à 2019 2010 127 2011 121 2012 133 2013 124 2014 163 2015 138 2016 135 2017 118 2018 143 2019 153 Recherche par départements Ain 01Aisne 02Allier 03Alpes-de-Haute-Provence 04Alpes-Maritimes 06Ardèche 07Ardennes 08Ariège 09Aube 10Aude 11Aveyron 12Bas-Rhin 67Bouches-du-Rhône 13Calvados 14Cantal 15Charente 16Charente-Maritime 17Cher 18Corrèze 19Corse-du-Sud 02ACôte-d'Or 21Côtes-d'Armor 22Creuse 23Deux-Sèvres 79Dordogne 24Doubs 25Drôme 26Essonne 91Eure 27Eure-et-Loir 28Finistère 29Gard 30Gers 32Gironde 33Haut-Rhin 68Haute-Corse 02BHaute-Garonne 31Haute-Loire 43Haute-Marne 52Haute-Saône 70Haute-Savoie 74Haute-Vienne 87Hautes-Alpes 05Hautes-Pyrénées 65Hauts-de-Seine 92Hérault 34Ille-et-Vilaine 35Indre 36Indre-et-Loire 37Isère 38Jura 39Landes 40Loir-et-Cher 41Loire 42Loire-Atlantique 44Loiret 45Lot 46Lot-et-Garonne 47Lozère 48Maine-et-Loire 49Manche 50Marne 51Mayenne 53Meurthe-et-Moselle 54Meuse 55Morbihan 56Moselle 57Nièvre 58Nord 59Oise 60Orne 61Paris 75Pas-de-Calais 62Puy-de-Dôme 63Pyrénées-Atlantiques 64Pyrénées-Orientales 66Rhône 69Saône-et-Loire 71Sarthe 72Savoie 73Seine-et-Marne 77Seine-Maritime 76Seine-Saint-Denis 93Somme 80Tarn 81Tarn-et-Garonne 82Territoire de Belfort 90Val-d'Oise 95Val-de-Marne 94Var 83Vaucluse 84Vendée 85Vienne 86Vosges 88Yonne 89Yvelines 78 Recherche par grandes villes Angers 38 Maine-et-LoireBordeaux 38 GirondeDijon 38 Côte d'OrGrenoble 38 IsèreLe Havre 38 Seine-MaritimeLille 38 NordLyon 38 RhôneMarseille 38 Bouches du RhôneMontpellier 38 HéraultNantes 38 Loire-AtlantiqueNice 38 Alpes-MaritimesNîmes 38 GardParis 38 ParisReims 38 MarneRennes 38 Ille-et-VilaineSaint-Étienne 38 LoireStrasbourg 38 Bas-RhinToulon 38 VarToulouse 38 Haute-Garonne Toutes les villes de France
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Retrouvezl’avis de décès et d’obsèques de Yvette HULIN décédée le 18 juillet 2022 à Dunkerque (59240) connecter Toggle navigation Menu Fermer le menu Entreprise indépendante à l’écoute des familles pour organisations d’obsèques, crémation ou inhumation. Notre entreprise prend en charge toutes les démarches en rapport avec le décès Devis du coût des obsèques, déclaration de décès en mairie, avis de décès dans la presse régionale, faire-part, transport de corps avant ou après mise en bière, fabrication de cercueils, cérémonie, renseignements sur les démarches après décès…
Nousavons la tristesse de vous faire part du décès de. Madame Françoise GOSSET née DUBOIS Infirmière Retraitée survenu à Lille, le lundi 12 avril 2021, à l’âge de 62 ans. Ses funérailles seront célébrées le vendredi 23 avril 2021, à 10 heures, en l’église Saint Eloi de DUNKERQUE, suivies de la crémation à Dunkerque.

Demandez votre estimation d'obsèques ou de marbrerie en ligne Portés par des valeurs de partage, de respect et d’excellence, nous nous engageons à fournir des prestations de grande qualité aux prix les plus justes. Découvrez nos services et produits Services aux familles Notre entreprise met à votre disposition des services pour simplifier votre contribution aux obsèques et vous permettre de vivre plus sereinement votre deuil. EN SAVOIR PLUS Demande de devis obsèques Établissez une demande de devis en ligne pour l’organisation d’obsèques selon vos souhaits. Ce service est gratuit, sans engagement et vous permet d’avoir une indication précise sur les tarifs en toute transparence. EN SAVOIR PLUS Monuments funéraires La marbrerie funéraire représente l’ensemble des travaux réalisés au sein d’un cimetière la confection d’un caveau, la création et la pose d’un monument funéraire mais aussi l’ornement de ce dernier par des plaques, bronzes ou gravures. EN SAVOIR PLUS L’entreprise de POMPES FUNÈBRES LUCIEN DUBOIS est située à Raimbeaucourt 59 à proximité de Douai. Nous vous proposons de vous assister dans l’organisation de funérailles en étant à votre écoute et en vous offrant un service professionnel. Nous nous occupons des services funéraires ainsi que de toutes démarches Administratives.

Lagence de pompes funèbres ROC ECLERC à Dunkerque se situe à 200m de la mairie de Rosendaël. Elle est accessible par bus : C5 et 14 (arrêt : Paul Machy) Horaires d'ouverture : lundi au samedi (9h-12h et 14h-18h) - Permanence téléphonique : 7j/7 et 24h/24 - Places de stationnement à proximité L'équipe vous accompagne et vous conseille dans tous les
Présentation de l'établissement Quelles sont les informations pratiques à connaître sur l’agence de Pompes Funèbres Roc-Eclerc ? L’entreprise Pompes Funèbres Roc-Eclerc est située dans la ville de Dunkerque, dans le département du Nord 59. Elle possède l’adresse suivante 21-25, boulevard Mendès France, 59140 Dunkerque Les horaires d’ouverture sont Lundi au Samedi de 09h00 à 18h00 Permanence décès 24/24h 7/7j Services de l'agence Quels services propose l’agence de Pompes Funèbres Roc-Eclerc ? Les Pompes Funèbres Roc-Eclerc accompagnent les familles de la meilleure manière possible pour les aider à organiser les obsèques de leur proche. Dans ce cadre, elles proposent un certain nombre de prestations funéraires, dont Diverses démarches administratives déclaration de décès, etc.Mise en bièreToilette mortuaire et habillageSoins de conservation réalisés par un thanatopracteur diplôméConvoi funéraire Transport de corpsTransfert de corpsInhumation / crémationMaître de cérémonieCérémonies civiles et religieusesRapatriement depuis et vers l’étranger Quels produits propose l’agence de Pompes Funèbres Roc-Eclerc ? Pour pouvoir organiser correctement des obsèques, il faut pouvoir utiliser certains produits funéraires essentiels. Justement, l’agence de Pompes Funèbres Roc-Eclerc propose aux familles les produits suivants Plaque funéraireCercueilCouronne de fleursCaveauPierre tombaleMonument funéraireUrne funéraire Qu’est-ce qui distingue l’agence de Pompes Funèbres Roc-Eclerc des autres ? L’agence de Pompes Funèbres Roc-Eclerc s’est donnée pour mission de proposer le meilleur accompagnement possible aux familles confrontées à la perte d’un proche. Cet accompagnement passe par l’organisation d’une cérémonie 100% personnalisée type de cérémonie religieuse, laïque, pas de cérémonie, musiques, cercueil, fleurs… Tout est fait pour aider les familles à rendre le meilleur hommage possible à leur proche défunt. Soins de conservation Transport défunt Photos de l'établissement Accessoires funéraires et urnes Organisation funéraire Gestion et utilisation des chambres funéraires Prestations en marbre Demande de devis en ligne Jours de permanence Supply Personnel Items Services Prix moyen des obsèques dans le departement Tarifs moyens pour l'inhumation Voir le détail Fermer Frais avancés pour le compte de la famille Prestations courantes Voir le détail Démarches & formalités 227 € Ouverture / fermeture caveau porte 483 € Toilette mortuaire préparation et habillage du défunt 168 € Corbillard et chauffeur convoi funéraire 304 € Cercueil avec cuvette étanche et quatre poignées standard 669 € Personnel pour inhumation 96 € Prestations complémentaires optionnelles Voir le détail Maître de cérémonie 146 € Prestations courantes Prestations complémentaires optionnelles Frais avancés pour le compte de la famille Cérémonie funéraire Frais de culte 215 € Porteurs 269 € Maître de cérémonie 146 € Corbillard et chauffeur convoi funéraire 304 € Démarches & formalités Démarches & formalités 227 € Toilette mortuaire préparation et habillage du défunt 168 € Inhumation Ouverture / fermeture caveau porte 483 € Personnel pour inhumation 96 € Cercueil et Accessoires Capiton standard 87 € Cercueil avec cuvette étanche et quatre poignées standard 669 € Mise en bière Mise en bière 112 € Estimation moyenne 2776 € *sources Tarifs moyens pour la crémation Voir le détail Fermer Frais avancés pour le compte de la famille Prestations courantes Voir le détail Démarches & formalités 227 € Dispersion des cendres 40 € Toilette mortuaire préparation et habillage du défunt 168 € Corbillard et chauffeur convoi funéraire 304 € Cercueil avec cuvette étanche et quatre poignées standard 669 € Prestations complémentaires optionnelles Voir le détail Maître de cérémonie 146 € Prestations courantes Prestations complémentaires optionnelles Frais avancés pour le compte de la famille Crémation Crémation adulte 568 € Urne 89 € Dispersion des cendres 40 € Cérémonie funéraire Frais de culte 215 € Porteurs 269 € Maître de cérémonie 146 € Corbillard et chauffeur convoi funéraire 304 € Démarches & formalités Démarches & formalités 227 € Toilette mortuaire préparation et habillage du défunt 168 € Cercueil et Accessoires Capiton standard 87 € Cercueil avec cuvette étanche et quatre poignées standard 669 € Mise en bière Mise en bière 112 € Estimation moyenne 2894 € *sources *sources Quels sont les tarifs moyens des obsèques dans le département du Nord ? Gardez bien à l’esprit que les informations données dans les tableaux ci-dessus servent d’indication. Le prix des obsèques peut être modifié en fonction d’un certain nombre de facteurs, comme par exemple le nombre et la qualité des prestations funéraires choisies par la famille, et les tarifs appliqués au sein de l’agence funéraire l’État n’a pas de contrôle sur les prix appliqués dans le funéraire, ce qui laisse le champ libre aux agences. Vous désirez connaître précisément le tarif d’obsèques personnalisées ? N’attendez plus et utilisez notre comparateur de devis en ligne, 100% gratuit et sans engagement ! Quels sont les moyens de paiement acceptés par l’agence de Pompes Funèbres Roc-Eclerc ? L’agence Pompes Funèbres Roc-Eclerc accepte les règlements en carte bleue, chèque et espèces. Accéder à l'établissement Photos de l'établissement Accompagnement Prestation Réactivité Prix Comparer les agences proches Pompes Funèbres Coffin 28 bis, rue Henri Russel, 62380 Lumbres 3 avis Pompes Funèbres Daniel Bée 8 bis Rue François Cousin, 62380 Lumbres, France, 62380 Lumbres 1 avis Pompes Funèbres Laurent LAHEYNE 17,rue de la Libération, 59122 Hondschoote Pompes Funèbres Josien 125, route de Guarbecque, 62350 Saint-Venant Marbrologie Avenue Jean Monnet – ZAC du Pont Loby, 59140 Dunkerque Pompes Funèbres Générales 1,avenue Léon Jouhaux, 59820 Gravelines Avis des internautes 9 Les avis sont certifiés afin d'éviter le trucage. Ils proviennent de personnes qui ont utilisé nos services et sont passées par l'établissement. Tous les avis positifs et négatifs sont publiés. Si les notes sont bonnes, c'est que nous vous conseillons des prestataires de qualité. Si vous avez déjà utilisé nos services et êtes passé par un établissement, vous recevrez prochainement un email pour noter notre site ainsi que la prestation proposée par l’établissement. Attention, les détails des notes ne sont calculés qu'à partir des commentaires MPF Accompagnement Prix Prestations Réactivité Fermer patrick C. 28/07/2020 Ils sont très bien, ils ont bien respecté nos souhaits. Mon avis les concernant est plutôt positif sur l'ensemble de leur prestation.. Derniers commentaires patrick C. 28/07/2020 Ils sont très bien, ils ont bien respecté nos souhaits. Mon avis les concernant est plutôt positif sur l'ensemble de ... Voir plus
Avisde décès. Elle nous a quittés le 31/07/2022. Marcelle PETIT née CORNACCHIA (1937-2022) Née il y a 84 ans, elle vivait à BRETEUIL. Les obsèques religieuses auront lieu le jeudi 04 août 2022, à 15 h 00, en l’église BRETEUIL, où l’on se réunira et seront suives de l’inhumation dans le cimetière communale. Déposer vos condoléances. Il nous a quittés le 02/06/2022.
Tarifs moyens des pompes funèbres dans la ville de Dunkerque Tarifs de la crémation 2554 €* *Prix basé sur une estimation 790 € Cercueil avec cuvette étanche et quatre poignées éco 508 € Frais de séjour en salon de présentation / chambre funéraire 500 € 621 € 135 € Tarifs de l'inhumation 2070 €* *Prix basé sur une estimation 762 € Cercueil avec cuvette étanche et quatre poignées éco 508 € Frais de séjour en salon de présentation / chambre funéraire 500 € 300 € Sommaire Quelles sont les démarches pour préparer les obsèques sur Dunkerque ? Tarifs des concessions sur la ville de Dunkerque ? Chiffres à connaître sur la ville de Dunkerque ? Quel établissement de pompes funèbres choisir ? Quel est le montant d’obsèques dans la commune de Dunkerque ? Quels sont les différents types de cérémonie dans la ville de Dunkerque ? La meilleure manière pour choisir les fleurs de deuil ? Comment publier un avis dans la presse ? Ce qu'il faut savoir sur les crématoriums de la ville de Dunkerque Tout savoir sur les funérariums Quel cimetière sélectionner pour les obsèques ? De quelle manière doit-on organiser les obsèques à Dunkerque ? En France, il est fortement recommandé de faire appel à une entreprise de pompes funèbres pour organiser des obsèques. Et c’est la famille et/ou les proches de la personne disparue qui doivent se charger de contacter ces professionnels du but de ces entreprises est d’accompagner et d’aider les proches endeuillés en leur proposant des conseils et des prestations de qualité pour gérer l’ensemble du processus des êtes à la recherche d’une société de pompes funèbres à Dunkerque 59 pour vous occuper d’organiser des obsèques ? Vous êtes au bon endroit Obsèques-Infos a rassemblé pour vous toutes les informations dont vous avez besoin pour choisir la meilleure entreprise funéraire à Dunkerque. Prestations, prix, équipements… Tous les renseignements que vous cherchez sont sur cette page ! Tarifs des concessions sur la ville de Dunkerque Tarifs des concessions pour le Dunkerque Rosendaël Case columbarium 5 ans 130 € voir tous les tarifs Tarifs des concessions pour le Dunkerque Petite-Synthe Case columbarium 5 ans 130 € voir tous les tarifs Tarifs des concessions pour le Dunkerque Centre Concession cinéraire 15 ans 100 € voir tous les tarifs Tarifs des concessions pour le Dunkerque Malo - Cimetière Ancien Case columbarium 5 ans 130 € voir tous les tarifs Tarifs des concessions pour le Dunkerque Malo - Cimetière Nouveau Case columbarium 5 ans 130 € voir tous les tarifs Chiffres à connaître sur la ville de Dunkerque Nombre de crémations en Nord En 20206293 voir l'historique Nombre de décès dans la ville de Dunkerque En 2022600 voir l'historique Offrir des fleurs Comment peut-on joindre des entreprises de pompes funèbres à Dunkerque ?De quelle façon peut-on recourir à des structures de pompes funèbres à Dunkerque ou dans le département du Nord 59 ? Quelles sont les pompes funèbres près de chez vous? A partir d’Obsèques-Infos vous avez la possibilité d’obtenir les contacts directs des agences pompes funèbres de la ville. Nous avons mis à votre disposition un annuaire de pompes funèbres où vous allez pouvoir en choisir pour l’organisation des obsèques. Retrouvez ci-après les pompes funèbres sur des funérailles est-elle vraiment coûteuse ? À Dunkerque, pour organiser les cérémonies funéraires, il va falloir engager une somme de 2 000 à 5 500 euros. Une estimation qui ne considère pas le montant des concessions des cimetières. Cette valeur estimative vous fournit des idées sur la série des prestations voulues. Si vous songez progresser plus loin, Obsèques-Infos vous réserve une page où vous aurez la possibilité de nous fournir, sans frais, une demande de devis comparatif en effet, certaines familles voudraient arranger leur budget aux prix des prestations. Alors, il est conseillé de tirer parti de notre outil principales tâches des sociétés sont les suivantes l’organisation des cérémonies, la gestion d’annonces, les prises en charge des démarches administratives, l’achat et l’aménagement de la sépulture… Ces contrats sont organisées dans le but de seconder les filiations dans l’organisation des obsèques et pour qu’elles puissent franchir leur désespoir. Les sociétés funèbres ont l'atout d’instaurer de nouvelles prestations pour générer une cérémonie funéraire individualisée. Les filiations peuvent parfaire les cercueils en fonction de leurs agences de pompes funèbres chiffrent leurs prestations au vu des caractères des prestations, du lieu où elles s’exercent et de leur notoriété. Ci-dessous, vous repérerez les coûts moyens des crémations et des ensevelissements, au cœur de votre allez-vous préparer une cérémonie funéraire à Dunkerque ?La cérémonie funéraire est un instant important pour la famille endeuillée mais aussi pour tous ses proches pour rendre un dernier hommage à une personne décédée. La cérémonie doit réaliser les dernières volontés du défunt tout en mirant son identité par l’intermédiaire de la lecture de poèmes, des chansons, de la photographie et des éloges funèbres, cérémonie peut être religieuse ou bien laïque. Pour plus de précisions, rendez-vous sur notre page cérémonieSelon la loi en vigueur, vous avez 6 jours pour mettre en œuvre les cérémonies funéraires à moins d'une approbation exclusive issus des autorités loin vous repérerez les barèmes tarifaires estimatifs des cérémonies funéraires à Dunkerque. Voulez-vous en apprendre sur les fleurs de deuil ?Les fleurs de deuil ont beaucoup de valeur. Elles estiment la vie de l’individu décédé. Elles dégagent un concept consistant de soutien et d'amour suite au décès d'un fleurs sont intimement nouées à la disparition et à la désolation. Et d'autres formations florales trouvent leur place après un décès. Il est non négligeable de faire le bon choix pour la livraison de fleurs à la messe ou sur le présent, pour choisir les fleurs de deuil, prenez en compte votre budget, votre relation avec la personne défunte ainsi que le genre de cérémonie à concrétiser. Envoyez des fleurs pour un deuil ou un enterrement livraison de fleurs par un fleuriste 7j/7 partout en France. Vos fleurs de deuil sont livrées le jour et à l'heure de votre choix, au lieu de votre choix Offrir un bouquet de fleurs Comment peut-on diffuser un avis de décès dans la presse ?Dès qu’un membre de la communauté est disparu, il est courant de faire apparaître un avis de décès dans un quotidien pour communiquer beaucoup de divulgation d’une annonce de décès est facultative dans la municipalité de Dunkerque. La famille est finalement émancipée de son choix pour faire paraître ou non la mauvaise nouvelle dans les qui doit-on confier la publication d’un avis de décès ? De quelle manière un avis de décès peut-être publié sur un quotidien ? Un avis de décès est-il facultatif ? Quel est le prix moyen de la publication d’un avis de décès ? Que fait-on pour trouver l’avis de décès d’un défunt ?Les meilleures données sont déjà présentes sur Obsèques-infos à travers la page avis de décès. Ci-dessous le catalogue des prix moyens de publication des avis de décès dans les quotidiens de faut-il apprendre sur les crématoriums dans la commune de Dunkerque ?Notre page crématoriums a été préparée dans le but de vous en apprendre sur les crématoriums à Dunkerque. Où trouver un crématorium à Dunkerque? Quels sont les prix de crémation à Dunkerque ? De quelle façon se passe la cérémonie dans un crématorium ? Quelles fleurs choisir pour une crémation ? Nous avons constitué un annuaire qui regroupe tous les crématoriums en France. Vous pouvez y effectuer une exploration par ville pour avoir les crématoriums proches de chez vous avec leurs coordonnées, prix et offres des réagit à toutes vos questions sur les crématoriums et à la méthode de la montants moyens des crémations dans la ville de Dunkerque vous sont présentés en savoir davantage sur les Funérariums à Dunkerque ?Vous êtes beaucoup à vouloir collecter des renseignements sur les chambres funéraires de Dunkerque. Accédez à notre page funérarium puisqu’elle renferme les meilleures quartiers de Dunkerque renferment un funérarium ? La conservation d’un corps d’un défunt dans un funérarium est-elle limitée ?Obsèques-Infos a déployé un moteur inventaire de funérariums français pour que vous puissiez en découvrir et en sélectionner par commune et par département. Ce qui vous permet de détecter en peu de temps le funérarium aux environs de votre loin, le listage de funérariums où vous pourrez vous rapprocher de votre cimetière devriez-vous vous choisir dans la ville de Dunkerque ?Pour en connaître un peu plus sur les concessions de cimetières en France, vous êtes invité à lire notre page l’enterrement tient toujours le premier rang parmi les deux types d’obsèques pratiqués en France. Les citoyens peuvent être enfouis dans un cimetière d’une ville de leur choix. Pourtant, l’usage des cimetières est cadré par le Code Général des Collectivités met en lumière les questions suivantes Qui gère le cimetière ? Quel est le prix des concessions de cimetière ? Quelle est la durée d’une concession funéraire ?Ci-après, vous trouverez des indications sur les décès dans la ville de Dunkerque.
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